v_vin_amourPuisque la Saint-Valentin se profile… comment ne pas associer l’amour à la dive bouteille ? La maison Féret s’y est essayée avec succès, dans un bel ouvrage intitulé Le vin et l’amour, entre littérature, sexe et sentiment. Tout un programme…

« Le vin est multiple, il est infini, comme le sont les êtres de chair et de sang, comme le sont les hommes et les femmes, les amants, les maîtresses. » Dans un livre abondamment illustré, comme savent si bien le faire les éditions Féret, le psychiatre Philippe Brenot établit le parallèle intime de sentiments et de sensations que procurent la découverte d’un vin et la naissance de l’amour, jusqu’à l’ivresse. Première approche, séduction, description du corps et de la robe… Coup de foudre, désir, plaisir et extase, ou dépit amoureux… que d’analogies passées au crible et décryptées pour nous par ce natif de Bordeaux par son père et de Jurançon par sa mère, façonné depuis l’enfance aux doux plaisirs de la table et du divin breuvage !

Ce livre est richement documenté, nourri de tout de que les plus grands écrivains ont pu écrire sur le vin et l’amour : plaisirs interdits, délicieuse jouissance, ivresse et bacchanales, l’auteur n’omet pas pour autant la dimension mystique du vin, ce ferment d’une communion divine telle que la décrit Paul Claudel. Philippe Brenot passe en revue également la mise en scène du vin et de l’amour au théâtre, à l’opéra ou au cinéma, de la Traviata de Giuseppe Verdi aux films de James Bond, en passant par Le charme discret de la bourgeoisie de Buñuel ou Scènes de la vie conjugale de Bergman.

Si le choix de certaines illustrations ne laisse que peu de place à la poésie ou la suggestion – la reproduction de L’origine du monde, de Gustave Courbet, était-elle indispensable à cet ouvrage ? On lui préfère, quelques pages plus loin, le follement sensuel Baiser de Rodin ! -, les textes à eux seuls nous emportent dans une douce ivresse.

Laissons Proust résumer ce lien intime qui unit le vin et l’amour, dans un passage célèbre de son roman Du côté de chez Swann :

« … à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. »

Le vin et l’amour, de Pulippe Brenot. Editions Féret. 49€
Pour en savoir plus, consultez le site des Editions Féret.

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