
« Je n’aime pas les glaçons, je veux être servi à table, je veux vieillir, je ne suis pas un mélange de blanc et de rouge »… telles sont les revendications de nos amis les rosés ! Ce type de vin fait en effet face à de nombreux clichés et préjugés, que nous nous proposons de contrecarrer à travers cet article. 8 clichés : D É M O N T É S !
Nous vous souhaitons une belle découverte de ce que sont véritablement ces vins, à travers une sélection pointue.
1. « Je déteste les glaçons et les piscines », à bas le cliché d’un « vin d’été »
Sans doute un des clichés les plus étendus sur les vins rosés qui ne seraient, à leur grand dam, que des « vins d’été », à ouvrir sur le bord de la piscine, et à noyer de gros glaçons. On ne penserait à en acheter que lorsque le soleil de juin se pointe enfin… L’idée serait que le rosé permet de se désaltérer, mais avec goût. Une image sans doute héritée du marketing, qui met en scène des verres de rosés dans des paysages provençaux (voir le cliché 6 pour plus d’infos), entre la mer et les champs de lavande. On imagine aussi que les rosés ont un taux d’alcool moins élevé que les vins rouges ou blanc. Ce qui est faux, surtout quand le réchauffement climatique tend à augmenter ce taux des rosés à mesure des millésimes.
Sortez bien vite de ce préjugé, car nombre de rosés que les vignerons proposent peuvent tout à fait être servis en dehors de l’été, lors de saisons plus fraîches… Cela permet d’ailleurs de mieux maîtriser la température de service, qui, en été, est vite perturbée entre le soleil qui tape et les glaçons qui fondent. Prenons exemple sur nos amis de Grande-Bretagne dont le pic de consommation de rosé est… à la Saint-Valentin !

2. « Je suis issu d’un terroir », à bas le cliché d’un « vin bas de gamme »
Au-delà des rosés piscine et des rosés d’été, certains vignerons revendiquent justement les rosés de terroir, capables de parler de la terre dont ils sont issus, et de prouver que les rosés peuvent présenter différents profils. En 2020, l’Association internationale des rosés de terroirs (AIRT) a d’ailleurs vu le jour, dont Étienne Portalis, du château Pradeaux à Bandol, est l’un des piliers. Ce dernier affirme « ce qui compte, c’est leur originalité, celle du terroir et non celle d’une méthode de vinification ».
D’ailleurs, pourquoi croit-on qu’un rosé est de toutes façons plus « cheap » qu’un autre vin ? Si les rosés sont généralement moins chers que les blancs ou rouges, c’est parce qu’ils ont moins besoin d’être élevés et vieillis en cave par le vigneron. Mais la preuve que certains rosés se vendent chers : la cuvée Garrus, du Château de Miraval, est considérée comme le rosé le plus cher du monde. Le 2023 est vendu à 110€ sur iDealwine en e-caviste, quand les enchères des vieux millésimes s’envolent bien au-delà…
3. « Je veux être servi à table », à bas le cliché d’un « vin d’apéro ou de barbecue »
Dans la même veine que le dernier cliché, on imagine que les rosés ne sont que des « vins d’apéro » et que peu d’entre eux peuvent être servis à table. C’est bien sûr complètement faux, et si certains accompagneront à merveille votre apéritif et sont peut-être plus « léger » et « passe partout », d’autres se doivent d’être servis à table. Une bonne nouvelle donc : chaque moment de votre soirée pourra donc trouver « rosé à son pied ».
Nous irons même plus loin, allez chercher d’autres accords que les grillades et les salades ! Un rosé délicat, Côtes de Provence par exemple, pourra aisément être servi aux côtés d’entrées légères, de poisson grillé ou de fromage de chèvre et de brebis : domaine Triennes, domaine de Rimauresq, château de Roquefort, château d’Esclans. Un rosé avec plus de corps (Tavel, rosé de saignée, Bandol) s’accorde avec des viandes comme du gigot, de l’agneau rôti, mais aussi avec des mets asiatiques légèrement épicés : Clos des Fées, Soula, Clos Cibonne, La Bégude, la Tour du Bon. Nous avons pour vous tant d’idées d’accords !
4. « Je veux vieillir », à bas le cliché d’un « vin à boire dans l’année »
Oui, oui, un rosé peut vieillir et se complexifier en vieillissant. Comme les vins, tous n’ont pas cette capacité, mais ce serait bien dommage d’imaginer que tous les rosés doivent en être exclus d’office. Il s’agit souvent de rosés issus de raisins plus tanniques, à la couleur parfois plus foncée, et à la plus bouche corsée et structurée.
En France, l’exemple le plus connu est le rosé en appellation Palette du Château Simone qui peut vieillir dix ans et plus. Prenez par exemple la direction de Tavel, qui produit des nectars à base de grenache et de cinsault, capables de vieillir longtemps, ou le Rosé des Riceys (Champagne). En Espagne, le domaine Vina Tondonia vend la cuvée “gran riserva” avec un décalage de millésime dépassant les dix ans ! Nous avons également eu l’honneur de déguster de vieux rosés du domaine de Terrebrune à Bandol, des crus qui se bonifient jusqu’à 10 ans.
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5. « Je ne suis pas un mélange de blanc et de rouge »
Non, non et non ! Nous savons que vous avez bien appris en maternelle le mélange des couleurs, mais nous sommes dans regret de vous dire qu’un rosé n’est pas issu d’un mélange de vin blanc et de vin rouge. Deux méthodes seules existent :
- Le vin rosé de pressurage : les baies sont pressées directement en arrivant au chai. Cette opération a lieu pendant longtemps, afin que la couleur des peaux vienne colorer le jus. En général, les rosés qui en sont issus sont plutôt clairs. Deux bouteilles à ouvrir de suite ? Le rosé La Bégude, à Bandol ; et le Vin de France Pech de Rozies du domaine Balansa.
- Le rosé de saignée : c’est tout simplement vinifier le rosé comme un vin rouge, en faisant macérer les baies. Quand la couleur plait au vigneron, celui-ci n’a qu’à décuver son vin. Souvent, les rosés issus de cette méthode sont plus foncés et plus tanniques que leurs voisins. Ils sont aussi plus aptes au vieillissement. A goûter absolument : le rosé de Saignée de Francis Boulard et fille.
6. « Je viens du Rhône, de Loire, de Bourgogne… », à bas le cliché d’un « vin uniquement provençal »
A nouveau, à bas cette idée reçue, même si la Provence est LA région indétrônable pour le rosé, puisque c’est la couleur de 90% de ses vins produits. Découvrez plutôt… Les rosés puissants du Roussillon, les fameux tavels de la Vallée du Rhône (L’Anglore, Romain le Bars), les champagnes rosés, les fameux rosés et cabernets d’Anjou, les beaujolais (Château Thivin), et notre chouchou : la Fleur de Pinot de notre ami Sylvain Pataille à Marsannay, en Bourgogne.
7. « Je suis une boisson universelle », à bas le cliché d’un « vin de femme »
Y a-t-il vraiment besoin de casser ce cliché stupide ? Le vin est une affaire de goût de chacun et de chacune !
8. « J’ai une histoire ancienne », à bas le cliché d’un « vin récent »
Saviez-vous que le rosé a une histoire ancienne ? Il existe d’ailleurs depuis plus longtemps que le vin blanc ou le vin rouge ! Nous en trouvons les premières places dès l’Egypte, la Rome ou la Grèce Antique. A l’époque, il était assez proche du vin rouge, en raison de sa couleur. C’est pourtant au XIXème siècle que le rosé est défini plus clairement, avec des critères œnologiques précis.
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