
Ce domaine familial de seulement 22 hectares barbote presque dans la mer Méditerranée et porte haut et fort les couleurs de Bandol depuis maintenant neuf générations. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Etienne Portalis, membre de la neuvième génération et fils de Cyril Portalis, l’actuel propriétaire des lieux.
La famille Portalis, au sommet de Bandol depuis le XVIIIème siècle
La famille Portalis et Bandol sont un peu comme l’œuf et la poule, on ne sait pas très bien qui est arrivé en premier. Une chose est certaine, les deux sont aujourd’hui indissociables. L’une des figures les plus marquantes du domaine provençal est sans aucun doute Jean-Etienne-Marie Portalis, ministre de Napoléon, co-rédacteur du Code Civil et grand amateur de vin. S’il était occupé la majeure partie de son temps à Paris, il ne manquait jamais une occasion de retourner dans ses vignes. Les générations suivantes continuèrent à se rendre ponctuellement au domaine jusqu’en 1939, où fuyant l’invasion nazie, la famille Portalis s’installa définitivement au château Pradeaux. Trois ans plus tard, Arlette Portalis désireuse de s’investir davantage, collabore avec Pierre Le Roy de Boismarié pour créer la fameuse appellation Bandol. Le domaine est certifié bio depuis le millésime 2023, même si un soin tout particulier a toujours été apporté aux vignes.
Le mourvèdre et Bandol, une longue histoire d’amour
Lorsqu’un amateur entend parler des côtes de Provence, il pense immédiatement à des rosés fruités très clairs, voire transparents qu’il aime servir à ses amis en été. Si ces vins ont fait la renommée de toute la région, ils ne sont cependant que le sommet de l’iceberg. Certaines appellations comme Bandol produisent des grands vins rouges de garde, souvent comparés à des grands crus bordelais bien qu’ils ne partagent ni leur cépage, ni leur terroir ou leur climat. Une chose réunit les rosés et les rouges de l’appellation : le cépage. On parle bien évidemment du mourvèdre, une variété qui a traversé les Pyrénées il y a bien longtemps tout en conservant ses habitudes, elle aime avoir les pieds dans l’eau et la tête au soleil. Pas étonnant que le mourvèdre ait élu domicile Bandol. Au château Pradeaux, c’est simple : pas moins de 75% des vignes plantées sont du mourvèdre. Idéal pour les rosés car il leur apporte une belle couleur et une vinosité caractéristique, le mourvèdre sert aussi à produire des grands vins rouges aux tannins riches et aux notes épicées. L’encépagement au domaine est essentiellement complété par du cinsault (15%), ainsi que du carignan, barbaroux, grenache noir et de la counoise.

De longs élevages pour des potentiels de garde formidables
Vins aux potentiels de garde immenses, les bandols rouges sont des vins pour amateurs avertis comme nous l’explique Etienne Portalis qui aime cultiver sa différence et voir ses vins comme des « produits de niche » réservés pour les grandes occasions et les amateurs avertis. Il a l’habitude de vendanger très tard pour permettre à ses raisins de se gorger de soleil jusqu’au dernier moment. Ensuite, il vinifie plus ou moins en vendanges entières (ce qui est rare à Bandol !) selon les particularités de chaque millésime. Les fermentations se font en cuves béton, avec les levures indigènes et peuvent durer jusqu’à deux mois.
Fait marquant, les élevages durent en moyenne quatre longues années, autant de temps qu’il faut pour éduquer le mourvèdre et le préparer à la longue garde à laquelle il est destiné. Etienne Portalis utilise de larges foudres pour éviter de marquer le vin et pratique moins de pigeages qu’auparavant. Cela a pour effet d’extraire moins de matière et d’obtenir des vins plus souples. En 2010, le domaine réalisait deux vins, un rouge et un rosé. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de sept cuvées qui sont produites par le domaine, trois rouges et quatre rosés.

Pour finir, quoi de mieux que ces quelques doux mots du domaine ?
Depuis 1752,
Un domaine et une famille en harmonie.
Des vignes et des oliviers bercés par le vent de mer,
Une bastide ancrée sur les lecques,
Le tout écrasé par le soleil.
Des hommes et des femmes se sont succédés
Pour mettre en valeur, avec passion, le fruit de cette terre.
Le Château Pradeaux
Château Pradeaux, ce qu’en disent les guides
La Revue du vin de France (3*)
Pradeaux reste tel qu’il a toujours été : un rouge très classique, recherchant son épanouissement dans le temps, en renforçant sa puissance et sa singularité grâce à une vinification en grappe entière (rarissime à Bandol) et à des élevages très longs (jusqu’à 48 mois) en vieux foudres âgés de 40 à 80 ans ! Continuez à les mettre au moins dix ans en cave, ils vous surprendront toujours. La densité, la race, la profondeur des derniers millésimes des rouges nous procurent une émotion incomparable.
Guide Vert 2025
Bettane & Desseauve (4*/5)
« Tout est là : Saint-Cyr-sur-Mer, une vingtaine d’hectares sur des bases calcaires et de terres rouges, un microclimat doux et tempéré, un gros travail entrepris sur le matériel végétal et en cave, et comme pour les meilleurs, des bois patinés, satinant les vins et les affinant pour une très longue garde. »
En Magnum 2025
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Château Pradeaux Bandol rouge : Probablement l’une des plus belles expressions du mourvèdre réalisée par l’icône de Bandol. Un indispensable de votre cave !
Château Pradeaux Bandol rosé : L’un des rosés qui a participé à la renommée mondiale de la Provence. Un beau potentiel de garde l’attend également.
Château Pradeaux Le Lys Bandol rouge : une belle expression des jeunes vignes du domaine, à déguster plus jeune, même si ce vin n’est pas dépourvu d’un potentiel de garde !
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