Vin rosé 10 question tout savoir iDealwine

Le vin rosé suscite de nombreuses interrogations chez les amateurs de vin et tout particulièrement les non-initiés. Aujourd’hui, nous répondons aux questions les plus fréquentes à son sujet afin de lever le voile sur ce vin victime de bien des préjugés. Le but ? Vous guider lors de vos prochains achats. Pssst ! Quelques membres de l’équipe y ont glissé leur coup de cœur en fin d’article !

Les ventes de vins rosés battent son plein au cœur de l’été. Qu’est vraiment que ce vin, et vers quelles cuvées se tourner ? iDealwine vous guide.

1. Quelles sont les grandes familles de rosé ?

Vous avez dû le constater, les rosés ont, eux aussi, un nuancier de couleur complet. Celui oscille du très pâle au plus foncé, presque rouge. Cette différence de couleurs est principalement due aux diverses techniques de vinification qui formeraient les deux grandes familles de rosé : celui de saignée et celui réalisé par pressurage direct. Explications.

Le rosé de saignée a longtemps été considéré comme la méthode de production la plus répandue. Les baies noires sont vinifiées en macérant en cuve, comme pour faire du vin rouge. Courte, cette macération des peaux avec les jus offre de la couleur au vin. A la dégustation, le rosé a un profil vineux et est plus apte au vieillissement.

La méthode de pressurage direct, elle, est aujourd’hui plébiscitée par un nombre croissant de domaines et de consommateurs. Après les vendanges, les raisins sont versés dans le pressoir afin que la macération, qui donne la couleur au vin, ne dure qu’un court moment : le temps de remplissage. Les raisins sont pressés directement puis les moûts de presse, plus colorés, sont incorporés au jus de goutte selon la coloration souhaitée. Le jus est ensuite rapidement vinifié comme un blanc et fermente à basse température afin de préserver la vivacité et la délicatesse des arômes. Les rosés produits sont donc nettement plus légers, moins tanniques et plus frais que les rosés de saignée. Ils vieillissent cependant moins longtemps (voire peu), et sont à réserver à l’apéritif plutôt qu’à l’accompagnement de plats aux saveurs puissantes.

Sachez aussi qu’une dernière technique existe, la vinification en rouge de raisins rosés. Peu courante, elle est essentiellement réalisée dans le Jura à partir d’un cépage, le poulsard, également appelé  » ploussard « . Les cuvaisons sont longues, de l’ordre de trois semaines. Cela donne un rosé robuste et de longue garde, plus proche d’un vin rouge léger.

La méthode utilisée n’est pas précisée par les producteurs : tout est donc affaire de goût … et de couleur !

2. Le rosé est-il élaboré à partir de grappes roses ?

Ne vous y méprenez pas, si le rosé affiche une belle couleur féminine, les baies dont il est issu ne sont pas roses pour autant (en dehors de l’exemple cité plus haut du poulsard jurassien). En réalité, le raisin utilisé a la peau noire et la chair blanche. A l’image du vin rouge, le jus des raisins macère en contact avec les peaux qui apportent de la couleur au liquide. Ainsi, si la macération des rouges dure plusieurs semaines, celle des rosés ne dure généralement qu’une demi-journée. Délai qui laisse peu de temps aux peaux pour colorer le vin intensément.

3. Le rosé n’est donc pas un mélange de raisins blancs et rouges ?

Vous l’avez donc compris, le rosé est un vin issu de raisins à la chair blanche et à la peau noire. Pourtant une exception déroge à cette règle : celle du champagne rosé d’assemblage. Cette méthode est obtenue par le mélange de moûts de raisins blancs et de raisins noirs dans lequel on ajoute une faible proportion de vin rouge. Peu coûteuse, elle est néanmoins de bonne qualité car les vins rouges doivent répondre à des critères très exigeants. Sachez-le, les meilleurs proviennent des terroirs d’Aÿ, d’Ambonnay, de Bouzy et de Verzenay.

Contrairement au champagne rosé de saignée, celui d’assemblage se reconnaît facilement par ses arômes et sa robe rose saumon. Le champagne rosé de saignée, lui, est identifiable par ses notes plus vineuses et sa couleur rose intense.

Vins en vente iDealwine

4. Quelles sont les grandes régions françaises productrices de rosé ?

Vous le savez, en tant que premier producteur mondial, la France est le pays emblématique du rosé. Ce breuvage remporte un succès même au-delà de nos frontières ! Si la Provence reste une région productrice incontournable, les amateurs peuvent en repérer de délicieux aux quatre coins de l’Hexagone. Petit tour de nos régions coup de cœur.

Commençons par la Provence qui reste indéniablement la région productrice reine. 90% des vins produits sur place sont des rosés. Si malheureusement une bonne partie d’entre eux présente un intérêt limité, d’autres vous étonneront. Goûtez donc notre sélection de vins rosés, vous nous en donnerez des nouvelles ;-). Explorez aussi des appellations comme Bandol et Palette qui se démarquent avec des rosés plus intenses et vineux. Parfaits pour accompagner des repas, certains sont même taillés pour la garde.

Plus puissants, les vins du Roussillon, réalisés à base de carignan, de syrah et de mourvèdre, sont, eux aussi, faits pour être gardés en cave quelques années. Son voisin le Languedoc est réputé pour ses vins complexes et aromatiques qui laissent s’exprimer le terroir. Les cépages utilisés sont les mêmes que ceux du Roussillon, certains vignerons les complètent de syrah et de mourvèdre.

Les amateurs connaissent sans aucun doute les rosés de Tavel. Située dans le sud de la vallée du Rhône, elle est la seule appellation à produire uniquement des rosés. Ceux-ci, quoique puissants, sont dotés d’une certaine fraîcheur et d’une grande complexité aromatique (fruits rouges, amande, réglisse). Là encore, grenache, cinsault, mourvèdre et syrah sont cultivés, et sont complétés d’autres variétés autochtones comme le picpoul noir et des cépages blancs tels que la clairette, le grenache blanc et gris, et le carignan blanc. Leur caractère épicé ainsi que leur bouche généreuse, gourmande et longue en font de vrais vins de gastronomie que les amateurs aiment associer à des mets relevés, notamment des tajines ou un couscous.

Un rosé qui ne laisse personne indifférent, que ce soit en France où à l’autre bout du monde, reste le champagne rosé. Produit selon deux méthodes différentes, il est le symbole de fête et de gourmandise par excellence. Il serait dommage de vous parler de cette région fastueuse sans mentionner le rosé des Riceys, un rosé bien particulier qui possède sa propre appellation. Celui-ci, élaboré dans l’Aube, est un monocépage de pinot noir. Vous vous en doutez, ces rosés qui ne possèdent aucune trace de tanin, sont dotés d’une finesse remarquable et ne sont commercialisés que quatre ans après leur millésime. La Champagne n’a pas fini de nous surprendre !

Evidemment, de nombreuses régions produisent leurs propres rosés. Dans la Loire, vous retrouverez immanquablement les fameux rosés et cabernets d’Anjou, à Bordeaux le clairet, et en Bourgogne, le rosé de Marsannay, seule appellation locale ayant l’autorisation de réaliser des vins de cette couleur.

Comme vous pouvez le constater, chaque région a sa petite spécialité. Rappelez-vous que le rosé est synonyme de convivialité et de partage. Alors n’hésitez pas à découvrir ceux du coin où vous séjournez lors de vos congés. Promis, vous apprécierez !

5. Un vin rosé doit-il forcément être bu jeune ?

Comme nous vous le disions dans notre réponse précédente, l’aptitude au vieillissement des rosés dépend souvent de leur méthode de production. Si, aujourd’hui, la tendance est aux vins rosés très clairs qui se boivent dans l’année qui suit leur millésime, certains sont taillés pour la garde afin de développer une grande complexité aromatique.

Souvenez-vous, lors de la vinification, le rosé reste très peu de temps en contact avec sa peau qui confère couleur et tanins au vin, éléments aidant à sa conservation. Le rosé est donc naturellement peu dense et peu apte au vieillissement.

De façon générale, les rosés de pressurage direct sont faits pour être bus jeunes, sur le fruit. Les rosés de saignée, eux, sont vinifiés comme des rouges au départ et possèdent donc plus de densité favorisant leur capacité à vieillir. Ceux-ci – qui se reconnaissent à leur couleur soutenue – sont meilleurs ouverts après deux ou trois ans de repos en cave.

Enfin, il y a en France des domaines qui réalisent de superbes vins de longue garde. Ceux-là macèrent généralement plus longuement avant d’être élevés sous bois. On ne vous parlera jamais assez de Château Simone, en appellation Palette, qui réalise des rosés exceptionnels capables de vieillir 10 ans ! L’avantage de ces vins est qu’ils peuvent être dégustés autour de mets relativement copieux. Des vrais rosés de gastronomie ! D’autres domaines travaillent spécifiquement dans le but de produire des vins rosés qui gagneront à être dégustés après une ou deux années supplémentaires de cave. C’est notamment le cas de certains domaines de Bandol.

6. Quelle est la température idéale pour servir un rosé ?

Mettons fin aux mauvaises habitudes, et cessons de boire le rosé glacé et gorgé de glaçons ! Le rosé est un vin ! Et, comme les vins, chaque type de rosé requiert une température adaptée. On vous explique.

  • Un champagne ou autre effervescent rosé doit être bu très frais (7-8°C) et conservé dans un bac à glaçons.
  • Un rosé dit de pressurage direct, léger, pâle, peu structuré, devrait être bu à 10°C.
  • Les grands champagnes rosés et les rosés plus structurés et plus intenses nécessiteront un service à 11-12°C.
  • Enfin, les rosés très aromatiques, généreux en bouche et parfaits pour accompagner un bon repas devront être dégustés moins frais, à 13-14°C. Comme certains vins blancs finalement.

7. Est-ce mal de servir du rosé à un grand amateur de vin ?

Non, évidemment ! L’idée étant tout de même de lui offrir un rosé de qualité… déniché sur iDealwine par exemple 🙂

Chez iDealwine, nous sommes persuadés qu’il faut combattre les préjugés négatifs qui tournent autour du rosé. D’où viennent-ils d’ailleurs ? Sans doute que leur consommation et leur connotation estivales ne leur permettent pas d’accompagner des mets copieux lors des périodes plus fraîches et festives de fin d’année, où le vin est de mise, voire un rituel.

Cependant, comme nous vous l’expliquions, le rosé subit une méthode de vinification similaire tantôt aux vins blancs, tantôt aux vins rouges. Certains sont même aptes pour la garde et pour accompagner tout un repas. En dénichant certaines cuvées très qualitatives par temps chaud, vous pouvez être certain qu’un grand amateur de vin ne rechignera pas à déguster un verre de rosé frais, plus digeste en cette période. Il sera ravi de découvrir sa complexité aromatique, gustative et de percer ses secrets de production !

8. Le rosé peut-il être gastronomique ?

Evidemment, quelle question ?! Analysons ensemble les accords qui siéent le mieux aux types de vins que nous vous avons décrits précédemment (voir question 1).

Au-delà du mariage classique mais réussi du rosé-grillades, certaines alliances gustatives devraient mettre à bas vos préjugés sur ce breuvage.

De façon générale, les rosés réalisés par méthode de pressurage direct sont assez légers, que ce soit en termes de couleurs, d’arômes et de saveurs. Ils sont donc les compagnons idéaux de mets simples comme des apéritifs (tapenade d’olives vertes, fromages frais aux herbes, petits tapas), des salades et des poissons.

A contrario, des rosés « de saignée » possèdent plus de corps. Ils sont donc à favoriser pour accompagner des mets plus costauds comme de la viande ou des poissons grillés. Certains les apprécient même avec des mets épicés et des fromages de caractère.

Découvrez les rosés plus vineux : ils changeront votre perception de ceux que vous avez l’habitude de voir dans le commerce à l’arrivée des beaux jours. Ils se substituent à des rouges légers sans aucun problème et peuvent accompagner des mets plus élaborés comme des rôtis, des viandes en sauces, des tartes salées ou des lasagnes aux légumes. Les rosés de garde de Provence, comme ceux des appellations Bandol, Palette ou Bellet, répondent aux mêmes exigences.

A vous de jouer, aux fourneaux !

9. Le rosé doit-il donc être servi uniquement en été ?

Vous l’aurez compris, qui dit  » rosé  » dit  » vacances « . Il y a fort à parier qu’en entendant ce mot, vous entendez déjà le bruit des cigales et sentez l’odeur de lavande. Pourtant, la gamme variée de rosé que nous vous avons décrite vous permet de les associer à différents mets plus ou moins copieux et gourmands. De là à en boire en hiver par -10°C, peut-être pas. Mais prolonger cette impression de liberté estivale en ouvrant des bouteilles en automne, ou se donner un avant-goût ensoleillé en en dégustant dès le printemps peut être une alternative séduisante. Encore une fois, le vin ne doit pas être un ensemble de code, mais uniquement des moments de plaisir !

10. Le rosé est-il réservé aux femmes ?

Halte là ! Ce n’est pas parce que le rosé est… rose, qu’il est forcément réservé à la gente féminine ! Renseignez-vous auprès de vos proches, vous serez surpris de constater qu’elles ne l’apprécient pas toutes et que certaines privilégient largement un verre de blanc ou de rouge. Et surtout, vous serez étonné de voir que les hommes sont nombreux à les apprécier.

Mais alors, qui boit du rosé ? Si, en France, le rosé est une boisson transgénérationnelle, des études* montrent que ce sont les jeunes âgés de 18 à 24 ans qui, séduits par leur prix attractif et leur accessibilité gustative, en sont le plus friands.  Sans surprise, en plus d’être le premier pays producteur, la France reste en tête en termes de consommation (35% en 2015), talonnée par les Etats-Unis (14%), l’Allemagne (8%) et le Royaume-Uni (6%).

Aller, on ne vous étonnera pas en vous apprenant que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la première consommatrice de l’Hexagone ?!

* CIVP, FranceAgriMer.

Le rosé coup de cœur de quelques membres de l’équipe d’iDealwine

Nous vous confions nos petits coups de cœur actuellement en vente. Y succomberez-vous à votre tour ? 🙂

Elsa, responsable marketing : j’aime les rosés bien vineux qui accompagnent de bons repas. Les bandols du château La Bégude restent parmi mes favoris. J’apprécie leur caractère, leur fraîcheur et leur très belle longueur en bouche.

Steve, webdesigner et graphiste : contrairement à Elsa, j’aime le rosé très pâle et léger. Petit coup de cœur pour le rosé du domaine Triennes, co-fondé par Aubert de Villaine, co-gérant du domaine de la Romanée Conti s’il vous plaît !

Camille, assistante clientèle : J’aime beaucoup Corail de Château Roquefort. J’y retrouve toute la fraîcheur et la légèreté des rosés de la Côte de Provence. J’aime le déguster seul, sur le fruit.

Laura, chef de projet marketing et communication Italie : J’apprécie les champagnes rosés gourmands, fruités et frais ! Je recommande le rosé de saignée Francis Boulard. 

Après cet exposé complet, si vous vous posez toujours d’autres questions, n’hésitez pas à consulter les autres articles de notre blog consacré au sujet. Vous trouverez votre bonheur !

Sur le Journal d’iDealwine, apprenez à marier le rosé à la gastronomie.

Cet article a 2 commentaires

  1. Netvin

    Merci de

    Le vin rosé est souvent considéré comme un vin de plaisir. Le Grenache, la Syrah, le Cinsaut et le Mourvèdre font aujourd’hui parti des cépages incontournables.

    Mais effectivement dans l’imaginaire collectif, beaucoup pensent encore à tort que le rosé est un mélange de vin blanc et de vin rouge.

  2. Joyce in England

    merci pour cet article très bien constriut! j’aime beaucoup le vin rosé!

Laisser un commentaire