Serait-ce la perspective de la fin d’année qui se profile ? Ou tout simplement l’envie de céder au meilleur de ce que produit la Champagne pour illuminer d’un éclat particulier cette rentrée un brin morose ? Les dernières enchères ont mis à l’honneur de rares cuvées de cette région. Qu’il s’agisse de grandes maisons ou de productions plus confidentielles, les amateurs ont plébiscité les lots proposés à la vente. Revue de détail.
L’une des particularités des enchères sur iDealwine, c’est leur capacité à faire resurgir des caves certains flacons parfaitement introuvables. Qu’il s’agisse de millésimes anciens, ou de cuvées confidentielles issues de producteurs artisans, ne livrant qu’une microscopique production à une clientèle triée sur le volet. Parmi les flacons collector, la cuvée « S » 1969 de la maison Salon a été adjugée 2 456€ à un amateur britannique. Un résultat peu étonnant finalement, pour ce champagne issu du « jardin » d’Aimé Salon – un hectare planté de chardonnay au Mesnil sur Oger, au sein de la Côte des Blancs – dont seul 41 millésimes n’ont été produits depuis le premier, en 1905… La cuvée Brut Vintage 1979 de la maison Krug, acquise par un collectionneur tchèque, a quant à elle frôlé le seuil des 1000€ (982€). Notons également les beaux résultats enregistrés sur les cuvées prestige de la maison Moët & Chandon, qu’il s’agisse du très fameux Dom Pérignon (1990 : 761€, 2000 : 491€, +38%) ou du Brut Impérial 1947 (283€, +11%). Plus proches de nous dans le temps, la cuvée R.D. 1996 de la maison Bollinger (R.D. pour « récemment dégorgé ») s’échangeait 368€ ces dernières semaines tandis que l’exceptionnel Cristal 2004 signé Roederer atteint 246€ (+11%).
Champagnes de producteur
Les cuvées plus confidentielles continuent elles aussi à remporter tous les suffrages. La caisse composée des différents lieux-dits dont sont issus les champagnes Selosse, adjugée 2 088€, a été remportée par un acquéreur japonais. Cette caisse, produite à seulement 600 exemplaires chaque année, une vraie rareté donc, permet d’établir une cartographie des terroirs de Champagne, puisqu’elle se compose des lieux-dits Les Carelles (Le Mesnil sur Oger), La Côte Faron (Aÿ), Chemin de Chalon (Cramant), Les Chantereines (Avize), Sous le Mont (Mareuil sur Ay) et Le Bout du Clos (Ambonnay). Un amateur allemand a quant à lui acquis la cuvée Largillier Extra-Brut de ce même producteur pour 366€ (+11%). Notons aussi la somme de 197€ déboursée par un amateur belge pour mettre la main sur un blanc de blancs extra brut Les Roises, signé Ulysse Collin. Un beau résultat pour ces flacons produit par Olivier Collin, un vigneron formé… chez Anselme Selosse, également engagé une démarche de conversion vers la biodynamie, et qui isole, lui aussi, les différents terroirs qui forment son vignoble.
Ces belles enchères témoignent d’un marché dynamique, d’une demande soutenue pour les trésors que recèlent la Champagne, une région touchée au cœur par les ravages de la pandémie. Une belle déclaration d’amour à ces vins d’exception, en forme de pied de nez à ce contexte anxiogène. Les amateurs gardent le moral, un signal positif qui mérite d’être souligné… et savouré.
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