
En décembre dernier, les amateurs ont fait honneur à la région Champagne. Les catalogues iDealwine de fin d’année, qui regorgeaient de flacons rares, ont en effet concentré de belles adjudications. Décryptage.
L’année 2024, qui n’a pas été faste pour les ventes de Champagne, – la baisse annoncée s’établit à 9%, s’est pourtant achevée sur une note positive pour le marché français, à la hausse à l’approche de Noël et des fêtes de fin d’année. Par ailleurs, le prix moyen du marché marque une légère appréciation (+2,7%). Sur le marché secondaire des enchères, ce rebond s’est traduit par de belles adjudications, portées par une demande dynamique.
Rare champagnes de collection
Le miracle des enchères consiste à exhumer des flacons à peu près introuvables. Ce fut le cas, de nouveau, en décembre, avec l’apparition dans les catalogues iDealwine de véritables collectors. Parmi les champagnes vraiment rares, la maison Salon se distingue. Elle ne produit en effet qu’une seule – et microscopique – cuvée de blanc de blancs issus de la Côte des Blancs. Sa spécificité ? Depuis le début des années 1910, une trentaine de millésimes seulement ont été produits. C’est dire si les flacons sont difficiles à sourcer. Un magnum, millésimé 2008 a percé le plafond des 4 000€, adjugé 4 006€ exactement (+47%). En magnum toujours, le 1999 atteignait quant à lui 2 504€. Ces grands formats n’ont toutefois pas l’exclusivité des beaux résultats. Une bouteille de 1996, et une autre de 1983 ont toutes deux été adjugées 1 565€, en hausse respective de 25% et de 56% par rapport à leur cote habituelle. Le 2002, iconique millésime en Champagne, s’est vendu 1 177€ (+8%).
Parmi les collectors, anciens et introuvables, on trouvait aux enchères sur iDealwine un flacon de la cuvée Millésime rare 1976 de la maison Laurent Perrier, adjugé 501€, largement au-dessus de son estimation (180€). Cette année caniculaire n’a pas laissé les amateurs indifférents… Citons également la cuvée Winston Churchill de Pol Roger, dont un 1986 a également atteint 501€ (+38%).
La renommée des grandes maisons
Les signatures iconiques de Champagne ont, elles aussi, suscité un réel engouement. Prenons la maison Bollinger par exemple. Une cuvée hors du temps étaient proposées aux enchères, « Les Vieilles vignes françaises », issues d’une parcelle de vignes pré-phylloxériques, livre un vin aérien et d’une délicatesse légendaire. De la dentelle dans le verre… dans le millésime 2008 le vin s’est vendu 1 690€ (+48%), et en 2012, 1 222€ (+8%. La cuvée R.D. n’était pas en reste : un magnum 1988 a été adjugé 964€, un autre de 1996, 789€ (+13%) et un 1990, 639€ (+6%).
Quant à la maison Dom Pérignon, elle reste une valeur sûre. En magnum, un 1996 s’est vendu 1 102€ (+16%). En bouteille, de vieux millésimes ont refait surface : 626€ pour un 1955 (+94%) et 601€ pour un 1973 (+14%). Quant à la cuvée Plénitude (P2), vieillie deux fois plus longtemps en cave avant d’être dégorgée, elle a suscité une enchère de 426€ (+6%) sur le millésime 2003.
Autre nom mondialement renommé, Selosse était représentée par quelques superbes bouteilles qui n’ont pas échappé à l’ardeur des enchérisseurs. L’extra-brut 1er cru millésimé Jacques Selosse 2008 s’est envolé à 2 254€ (+10%), tandis que le Grand Cru blanc de blancs 1988 culminait à 1 941€ (+61%).
La maison Krug, toujours prisée des amateurs, s’est illustrée par sa célèbre cuvée Clos du Mesnil, offerte en 2008, et adjugée 1 753€. Le coffret L’Exclusive de Ruinart en magnum s’est vendu 814€, tandis qu’un flacon de Cristal 1966 de chez Roederer atteignait 814€. Il fallait enfin débourser 438€ pour s’offrir la cuvée Comtes de Champagne de Taittinger dans le millésime 1988 (+9%).
Champagnes biodynamiques et d’inspiration nature
Parmi les noms qui font bouger les lignes en Champagne depuis plusieurs années, exploitant de petites surfaces « à la bourguignonne », par terroir, de belles adjudications ont été enregistrées sur les flacons signés Cédric Bouchard, tout particulièrement la Cuvée Inédite RDJ numéro 2, vendue 1 002€. On citera également Frédéric Savart (Haute Couture 2018, 313€), Raphaël Bérêche (1er Cru Le Cran 2010, 150€, +129%), Ulysse Collin (Le Jardin d’Ulysse, 588€, +9%), De Sousa (Cuvée Umami en magnum, 417€) ou encore Pierre Peters (Cuvée Spéciale les Chétillons Blanc de Blancs 2004, 363€), sans oublier Aurélien Lurquin (Pinot Noir Les Forcières 2019, 300€).
Certaines signatures commencent à faire parler d’elles, à l’instar d’Elise Bougy (« Sauver Ma Peau » 2021, 140€). Notons également le succès d’Emilien Feneuil dans les enchères iDealwine de décembre. D’intéressants magnums étaient proposés à la vente, parmi lesquels Les Goulats 2015 ou la cuvée Totum 2015, toutes deux adjugées 238€, ou encore Les Puits 2015 (213€) ou Les Basses Croix blanc de blancs 2016 (200€).
Un point est certain, le monde des amateurs reste à l’affût des grands flacons de Champagne.
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