Aucun répit pour les enchères en septembre, même en plein cœur des Foires aux vins ! Les amateurs ont cette profité des premières adjudications de la rentrée pour remplir leurs caves de belles signatures classiques, DRC en tête : une bouteille du grand cru romanée-conti 2020 a atteint 20 408€ (+16%). A Bordeaux, un petrus 2010 s’est envolé à 5 258€ (+26%), et Cheval Blanc frôle désormais le seuil des 1 000€ le flacon (une bouteille de 1990 a été adjugée 960€, +5%). Dans la vallée du Rhône, Château Rayas continue à faire rêver les amateurs : un 1999 s’est vendu 876€, +6% ; en Côte-Rôtie, La Mouline 1983 de Guigal atteint 814€ (+8%) et La Landonne 1989 du même domaine, 701€ (+10%). Une chose est sûre : les icônes des vignobles français conservent les faveurs des enchérisseurs.

Mais, et c’est là, la particularité d’iDealwine en matière de ventes aux enchères, les vins rares, les domaines confidentiels connaissent aussi un engouement qui ne se dément pas au fil des mois. Small is beautiful : les amateurs ont jeté leur dévolu en septembre sur des signatures inconnues du plus grand nombre, et aussi, sur des régions qui sortent des sentiers battus.

Lajibe, à Jurançon

Dans le sud-ouest, à Jurançon, le domaine Lajibe se distingue. Jean-Baptiste Semmartin, qui s’est initié à la biodynamie en Bourgogne auprès d’Emmanuel Giboulot, sculpte des cuvées aussi tranchantes que le sabre qu’il a manié dans une vie précédente, en tant que champion d’escrime. Sa cuvée Haure 2017, issue d’une parcelle de très vieilles vignes de gros manseng et de menseng, s’est envolée à 300€ (+84%). Beau succès aussi pour la cuvée Carmeret 2021, qui atteint 175€ (+84%), de même que Serres-Seques 2020, vendue 167€. Trois somptueux secs que les amateurs semblent déterminés à goûter au moins une fois dans leur vie.

Dagueneau, à Pouilly Fumé

Le nom de Dagueneau s’illustre depuis de longues années, et si Didier Dagueneau a laissé une empreinte indélébile dans l’esprit des amateurs, son fils Louis-Benjamin, qui a pris sa suite en 2008 après son décès accidentel, a désormais bien établi ses marques. La cuvée Memento Mori, issue d’une parcelle de vignes normalement dédiée à la cuvée Silex, a atteint dans le millésime 2018, 851€ en bouteille, et 1 753€ en magnum. Autre rareté, le Clos du Calvaire, qui provient d’une minuscule parcelle de 20 ares, arrachée en 2009 (puis replantée), son 2020 a été adjugé 1 077€. La cuvée Silex 2004 a quant à elle été remportée contre 876€. Le prix de flacons indéniablement collectors.

Ganevat, dans le Jura

Distingué en tant que domaine de l’année en 2018 par La Revue du vin de France, Jean-François Ganevat avait décidé de passer la main, en cédant son exploitation jurassienne à un homme d’affaire russe, passionné de vin, qui avait déjà mis la main sur le Prieuré de Saint-Jean de Bébian, en Languedoc. L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, en 2021, a modifié la donne. Alexander Pumpyansky, visé par les sanctions internationales s’est effacé, et c’est désormais Benoît Pontenier, régisseur de Bebian, qui reprend la tête des deux domaines, avec le soutien de Jean-François Ganevat et de l’œnologue Jocelyn Broncard. Les amateurs ont pu se précipiter sur les nombreuses cuvées livrées aux enchères le mois dernier. L’emblématique « Vignes de mon Père » 2006 s’échangeait ainsi 563€. En magnum, Les Chalasses Marnes bleues 2015 atteignaient 326€, Les Chalasses Vieilles vignes 2015, 288€, de même que Les grandes Teppes 2015 et la Cuvée Florine 2015. Toujours en magnum, les Chamois du Paradis 2015 se vendaient 250€, et le Savagnin Antide 2015, 225€. La cuvée du Pépé 2008, quant à elle, trouvait preneur à 166€, en bouteille. Sans oublier un clavelin de vin jaune 2002, vendu 200€

Marie-Thérèse Chappaz, en Suisse

Immense figure du vignoble helvétique, Marie-Thérèse Chappaz exploite aujourd’hui en biodynamie 10 hectares dans le Valais. Son domaine est particulièrement réputé pour sa production de petite arvine, cépage blanc suisse confidentiel. Mais la vigneronne est aussi reconnue pour les autres cépages qu’elle cultive. Sa cuvée Grain Syrah 2016 du domaine des Claives a été adjugée 317€ (et 217€ pour le 2017) ; Grain d’Or Ermitage (autre nom en Suisse pour la marsanne) cuvée Président Troillet 2020 s’échange 175€ ; Grain Pinot Champ Dury 2016 a atteint 263€, en magnum ; Grain noir est un assemblage de type bordelais (cabernets sauvignon et franc, merlot). Dans le millésime 2020 un magnum s’est vendu 250€. Grain noble, assemblage moelleux de petite arvine, de marsanne et de malvoisie, atteint également 250€ en magnum. Quant au Grain Arvine de Fully, il s’est vendu 139€ dans le millésime 2017. Le prix à débourser pour déguster de grands vins rares.

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