Dans les dernières enchères, certaines signatures nature historiques affichent un beau dynamisme, c’est notamment le cas des domaines Overnoy et Yvon Métras, pour lesquels on observe même un record de prix historique.
Le marché des enchères n’est plus dans une phase euphorique comme il l’a été en 2021-2022, cependant, il est intéressant de souligner que le cours de certains vins se porte toujours très bien, voire affiche même un certain dynamisme. C’est notamment le cas de signatures nature que l’on pourrait qualifier de « classique » dans le sens où il s’agit de domaines qui font références depuis de plusieurs décennies, qui ne sont pas issus de la nouvelle vague de vins nature de ces dernières années. C’est par exemple le cas des domaines Overnoy-Houillon dans le Jura et Yvon Métras dans le Beaujolais, deux domaines iconiques et précurseurs du mouvement des vins nature, des modèles qui ont inspiré beaucoup d’autres grands domaines après eux.
Overnoy-Houillon : les vieux savagnins au sommet, de nouveaux records de prix au cœur de l’été
Le domaine Overnoy-Houillon, pape des grands vins nature du Jura depuis les années 1970, est incontestablement le chef de fil du mouvement dans la région et se positionne en haut des vins du Jura les plus recherché aux enchères. Emmanuel Houillon-Overnoy, qui a officiellement repris le domaine en 2001 continue de produire des vins d’exception à partir des 6,5 hectares du domaine ; une production évidemment bien inférieure à la demande, mondiale, pour ces vins. Cela explique que malgré les changements de conjoncture, le cours de ses grands vins demeure très stable ou en hausse.
Les savagnins du domaine sont particulièrement recherchés. C’est par exemple le cas au mois de juillet de la cuvée Arbois Pupillin Savagnin élevage prolongé qui s’est adjugée 525€ dans son millésime 2010 (+2%) et 519€ dans le millésime 2011 (+26%). Précisons qu’il s’agit là d’une cuvée d’exception, qui n’a été produite que dans ces deux millésimes, un savagnin ouillé durant 8 ans pour le 2010 et 6 ans pour le 2011. Ce très long élevage confère au vin une touche oxydative très subtile sans être un vin oxydatif pour autant. Ses autres cuvées de savagnin attirent aussi les foules : une bouteille de 50cl d’Arbois Pupillin Vieux Savagnin Ouillé 50cl (VSO) 2000, basé également sur un élevage assez long, s’est vendue 501€ (soit 751,50€ rapporté au format 75cl), un prix en hausse de 7% et à son plus haut niveau jamais enregistré sur iDealwine. Enfin, le « simple » savagnin Arbois Pupillin Savagnin (cire jaune) 2012 s’est vendu 476€ (+9).
Si les savagnins, cépage le plus typique du Jura, sont les plus recherchés, les autres cuvées du domaine ne sont pas en reste. Ainsi, l’arbois Pupillin Chardonnay de macération (cire grise) 2010 a trouvé preneur pour 513€, tandis que l’arbois Pupillin Chardonnay élevage prolongé (cire blanche) 2015 est quant à lui parti à 463€ (+3%). Du côté des rouges, l’arbois Pupillin Poulsard (cire rouge) 2018 a été adjugé 401€.
Yvon Métras : les grands formats s’envolent
Autre figure majeure et historique du mouvement des vins naturels en France : Yvon Métras. Ce domaine emblématique du Beaujolais et des grands vins nature depuis la fin des années 1980, qui est aujourd’hui dirigé par le fils d’Yvon, Jules, est la signature la plus recherchée aux enchères du Beaujolais depuis de nombreuses années.
Au mois de juillet, certains magnums de sa grande cuvée, l’Ultime se sont envolés aux enchères. Ainsi, un magnum de Fleurie l’Ultime 2009 s’est vendu 626€ (313€ rapporté aux 75cl), soit 90,8% au-dessus de sa cote. Dans le millésime 2003, un autre magnum a été adjugé 576€ (288€ rapporté au format bouteille), soit une hausse de 132%. Il faut dire que cette cuvée est rare – produite uniquement lors des plus grands millésimes et provenant des plus vieilles vignes du domaine, certaines ayant été plantées à la fin du XIXe siècle – et passe relativement rarement aux enchères, ce qui peut expliquer un léger décalage de sa cote. Le phénomène existe cependant aussi pour les autres cuvées du domaine, moins rares connaissant également une surperformance des grands formats cet été : un magnum de moulin-à-vent 2020 s’est vendu 125€ (62,50€ rapporté aux 75cl), en hausse de 20% par rapport à la cote.
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