« Holà que tal ? » Nul besoin d’être bilingue pour saisir que ces petits mets délicieux qu’on appelle plus communément « tapas » sont 1) rapides à préparer 2) rapides à savourer 3) créent une atmosphère chaleureuse et décontractée ! Pour ceux qui ont fait allemand LV2, les tapas sont l’équivalent de nos amuse-bouche. Mais dire « tapas », c’est beaucoup plus chic ! Quelques rappels historiques et surtout, nos suggestions d’accords mets et vin : Olé !
Le mot tapa vient du castillan tapar qui signifie « boucher » ou « recouvrir » car à l’origine, on posait une tartine de pain agrémentée de charcuterie ou de fromage, sur un verre de vin, pour débuter le repas. Certains pensent que c’était une mesure d’hygiène, pour éviter aux insectes ou aux poussières de sable de tomber dans le verre. D’autres prétendent que c’est le roi Alfonso X qui aurait institué cette coutume pour éviter à ses sujets de boire trop de vin à jeun.
En Espagne, dans les bars à tapas, il est de coutume que chacun se serve librement des tapas présentés sur des plateaux ou au bar. Ils sont généralement surmontés d’un « pincho » (cure-dent) et posés sur une petite tranche de pain à l’huile d’olive. Au moment de l’addition, on compte les cure-dents.
Les Espagnols consomment les tapas à toute heure du jour et de la nuit dans les bars ; chez nous, on les sert plutôt en guise d’apéritif, au milieu des verrines, ou à côté des Monaco. Bien sûr, selon l’imagination, le temps dont on dispose et des produits régionaux, les tapas peuvent être plus ou moins sophistiqués, mais toujours variés.
Voici des exemples de tapas faciles à réaliser, avec quelques pistes d’accords mets et vins…et même des spiritueux !
Nos accords mets et vins
Si vous n’aimez pas cuisiner, de fines lamelles de pata negra, de jamon iberico ou alors de beaux copeaux de parmesan feront largement l’affaire ! Pour accompagner le tout, du champagne tel un blanc de blancs, ou une cuvée non dosée. Ou bien un blanc sec ciselé et servi frais, comme un chenin de Loire ou un pinot gris d’Alsace. Simple et efficace.
Si vous êtes prêts à mettre la main à la pâte, d’autres options, un brin plus complexes, s’offrent à vous :
Des crevettes marinées à l’ail pour accompagner un vin blanc vif tel un chenin de Loire, sauvignon de Touraine ou un riesling jeune. Un vin rosé, de Tavel, Bandol ou des Côtes de Provence s’appréciera aussi en accompagnement.
Des verrines avocats crevettes se marieront parfaitement avec un vin blanc rond et gras servi frais, comme un chardonnay de Mâcon ou de Saint-Véran, ou encore un sauvignon de Sancerre.
Avec des piquillos farcis au fromage de chèvre, servez un blanc sec et rafraîchissant. Pourquoi pas un gamay de Fleurie ou de Touraine, jeune et servi bien frais ?
Des toasts de polenta aux tomates séchées s’accompagnent très bien d’un rosé de Provence, de Marsannay ou d’un Bordeaux clairet. En blanc, misez sur un côtes-du-rhône ou un provence, et évitez absolument les vins boisés.
Pour des calamars frits : du blanc ! Corse par exemple, ou provençal. Vous pouvez aussi prendre un vin de la Loire, simple et emprunt d’une bonne acidité, comme un muscadet, un quincy ou un menetou-salon.
Pour des toasts de tapenade (voir la recette de la tapenade verte), optez pour un rosé, et remémorez vous de vos dernières vacances dans le sud, avec un côtes-de-provence ou un rosé de Tavel.
Avec des mini bouchées de porc marinées au sésame, vous avez le choix entre un blanc d’Alsace, de pinot blanc, ou un rouge léger, du Jura, du Beaujolais ou de Bourgogne.
Grand classique des cocktails apéritifs, les gougères au comté se subliment avec un bon vin jaune jurassien, un meursault ou un vin de Savoie. Avec une tartine de jambon sur chutney de figues, ouvrez un demi-sec de Vouvray, tranquille ou effervescent. Dans tous les cas, misez sur un blanc tendre, au fruité pas trop prononcé.
Enfin, des bouchées de poulet mariné au curry peuvent s’accompagner d’un blanc sec rond, comme un chenin, un mâcon ou encore un beaujolais blanc, ou tendre, tel un pinot gris légèrement doux ou un gewurztraminer pas trop exubérant.
Nos accords mets et spiritueux
Les vins se marieront merveilleusement bien avec vos mises en bouche mais pas seulement ! Pour les amateurs de spiritueux, nous avons également quelques idées pour vous… entre épices, gourmandise et raffinement, découvrez nos idées recettes !
Afin de trouver le meilleur équilibre avec ces mets à partager (ou non !), il est recommandé de déguster des nectars un peu plus légers et légèrement plus faibles en alcool pour entamer les festivités !
Ouvrons le bal avec nos amateurs de whisky. Votre tortilla aux feuilles de capucines se mariera parfaitement avec le whisky Moissons Organic du domaine des Hautes Glaces. Ce single malt certifié biologique, à la fois fin et floral, ponctué par des notes d’agrumes, fait parfaitement écho à la fraîcheur et à la finesse de ce plat. Pour davantage de puissance vous pouvez également miser sur le single malt dix ans d’âge de Talisker et, pour plus de complexité, optez pour Port Askaig et son single malt de 28 ans d’âge.
Les fruits de mer s’invitent également à votre table ! Les crevettes sautées au piment d’Espelette flambées au whisky s’harmoniseront de la meilleure des façons avec Intravagan’za Clearach de Michel Couvreur mais également le single malt d’Arran qui a fait l’objet d’une finition en fût de sauternes.
Les amateurs de rhum n’ont qu’à bien se tenir ! La tortilla aux chorizo est le plat incontournable pour rappeler les épices vanillées et la gourmandise du Dictador Episodio Sherry 1998, tout comme le Plantation Peru de 2006. Vous pouvez également le marier avec le Cognac Réserve de Pierre Ferrand, aux arômes de vanille et d’abricot confit, un délice !
Pour finir, les brochettes de gambas au miel promettent de belles surprises avec des rhums ambrés tels que l’Hampden huit ans d’âge et le Monymusk MMW promettant une finale qui oscille entre des épices douces et des arômes subtilement vanillés. Le Black Tot Last Consignment surprend également par son caractère gourmand et chocolaté, réhaussé par une finale torréfiée !
Retrouvez tous nos conseils pour bien marier un plat et un vin.
Surprenant de ne pas évoquer dans un article sur les tapas LA boisson évidente, celle qu’ils accompagnent (et non l’inverse) : le Jerez, dans toutes ses variantes.
Sinon, pour ceux qui n’apprécieraient pas l’oxydation : un rosé de Navarre, un Rias Gallegas (cépage albariño, notamment sur les fruits de mer) un priorat ou tout autre vin rouge espagnol (sur de fines charcuteries ibériques) fera l’affaire.
L’été, c’est la découverte, non ? Cordialement,