cépages chateauneuf du pape

Selon les règles établies par l’appellation Châteauneuf du Pape, 13 cépages (8 rouges et 5 blancs) peuvent entrer dans la composition des vins. Pourquoi tant de variétés, et quelle est leur utilité ?

Les 13 cépages de Chateauneuf

Carte de visite de l’appellation, mais aussi un peu carte postale, les fameux 13 cépages – rouges ou blancs – autorisés pour produire du Châteauneuf-du-Pape rouge sont : en rouge, le grenache, la syrah, le mourvèdre, le cinsault, le muscadin, le vaccarèse, la counoise, le terret noir, et, en blanc, le picpoul, la clairette, la roussane, le bourboulenc et le picardan. Une jolie introduction aux cépages de la vallée du Rhône méridionale, dont voici les principaux et leurs caractéristiques :

Grenache : originaire du Nord de l’Espagne, c’est l’un des cépage les plus plantés au monde. Il apporte une souplesse, un fruité et une certaine chaleur au vin.

Syrah : unique cépage rouge de la vallée du Rhône Nord, elle se caractérise par des notes d’épices (poivre) et de violette notamment.

Mourvèdre : originaire du Sud de l’Espagne, il fut introduit en Provence au XVIème siècle. A maturité tardive, il apporte structure, complexité et potentiel de garde au vin.

Cinsault : provenant du Languedoc-Roussillon, il apporte avec une belle souplesse des notes florales, de fruits rouges et agrumes au vin.

Roussane : ce cépage apporte une belle élégance, de la finesse et une palette aromatique complexe (fruits, fleurs, miel, épices…)

Clairette : des traces de ce cépage remontent à 1500 dans l’Hérault. Ce cépage donne des notes de fruits comme la pêche, la pomme, le pamplemousse, les fruits tropicaux et les fleurs.

Bourboulenc : originaire d’Aubignon (à proximité d’Avignon), ce cépage peu sucré et donc donnant peu d’alcool, dévoile une belle fraîcheur et des notes florales.

Une tradition centenaire : complantation dans les vignes et complémentarité dans l’assemblage

Le grenache est très dominant dans l’ensemble des domaines (les 2/3 environ), suivi du mourvèdre et de la syrah. Les dix autres cépages étant, soit absents, soit présents en quantité très réduite, jouant un peu le rôle du “sel et poivre” du vigneron. Au-delà du folklore, les 13 cépages n’avaient évidemment pas été choisis par hasard. Leurs caractéristiques se complètent et s’équilibrent, en particulier en matière d’acidité et d’alcool. Et il s’agit de tout sauf d’un hasard si plusieurs cépages blancs sont autorisés dans les vins rouges : leur fraîcheur naturelle peut équilibrer le côté facilement opulent du grenache.

Il faut également avoir à l’esprit que ces différents cépages étaient traditionnellement complantés au sein d’une même parcelle et qu’ils étaient vendangés en même temps, avec, souvent, de légers décalages de maturité ce qui pouvait donner plus de fraîcheur et moins d’alcool aux vins. Au fil de la modernisation du vignoble, cette tradition ne s’est pas perdue, mais son influence s’est nettement réduite.

Le domaine le plus emblématique de Chateauneuf, Château Rayas, lui préfère un vin avec 100% de grenache noir. Autre icône à Chateauneuf, le Château de Beaucastel (Famille Perrin) est l’un des rare domaine à avoir les 13 cépages dans son assemblage ! Le Château de Nalys (Guigal) utilise quant à lui, depuis le XVIème siècle, les 5 cépages blancs dans son chateauneuf blanc et les 8 cépages rouges dans son chateauneuf rouge.

Une excellente réponse au réchauffement climatique

Aujourd’hui, face aux problèmes que pose le réchauffement climatique observée ces dernières années, tels que les degrés alcooliques record enregistrés aujourd’hui bien plus souvent qu’autrefois, l’utilisation de multiples cépages peut constituer un début de réponse. Faut-il augmenter la part du mourvèdre ? Faut-il encourager le retour à une complantation plus systématique ? Difficile d’avoir une réponse évidente, mais plusieurs vignerons de pointe se posent les mêmes questions et cherchent aujourd’hui, en les testant (comme Bernard Magrez et ses 75 cépages à Bordeaux), des solutions qui ne donneront leurs réponses dans quelques années…

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Cet article a 3 commentaires

  1. Louis Baribeau

    quel est le % de grenache dans le vin pour etre certifié CHATEAU NEUF DU PAPE

    1. iDealwine

      Louis, merci de votre intérêt pour notre blog. L’AOC Châteauneuf-du-Pape est sans aucun doute la plus « libérale » des AOC française. Elle autorise 13 cépages rouges ou blancs pour produire du Châteauneuf-du-Pape rouge. En cépages rouges, le grenache, la syrah, le mourvèdre, le cinsault, le muscadin, le vaccarèse, la counoise, le terret noir, et, en blanc, le picpoul, la clairette, la roussane, le bourboulenc et le picardan. Même si, dans les faits, le grenache est très dominant dans l’ensemble des domaines (65% environ), suivi du mourvèdre et de la syrah, on aurait le droit de produire du châteauneuf rouge avec 100% de mourvèdre ou 100% de syrah. Il n’y a aucune mention dans le cahier des charges de l’AOC d’un minimum de tel ou tel cépage, grenache inclus (contrairement aux autres appellations du sud du Rhône).
      La rédaction

  2. iDealwine

    Louis, merci de votre intérêt pour notre blog. L’AOC Châteauneuf-du-Pape est sans aucun doute la plus « libérale » des AOC française. Elle autorise 13 cépages rouges ou blancs pour produire du Châteauneuf-du-Pape rouge. En cépages rouges, le grenache, la syrah, le mourvèdre, le cinsault, le muscadin, le vaccarèse, la counoise, le terret noir, et, en blanc, le picpoul, la clairette, la roussane, le bourboulenc et le picardan. Même si, dans les faits, le grenache est très dominant dans l’ensemble des domaines (65% environ), suivi du mourvèdre et de la syrah, on aurait le droit de produire du châteauneuf rouge avec 100% de mourvèdre ou 100% de syrah. Il n’y a aucune mention dans le cahier des charges de l’AOC d’un minimum de tel ou tel cépage, grenache inclus (contrairement aux autres appellations du sud du Rhône).
    La rédaction

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