La guerre fait rage dans les enchères iDealwine. Regroupant des amateurs issus de 60 pays, nos rapports d’enchères ressemblent parfois à un tableau des jeux olympiques. Mais qui achète quoi ? Notre goût du vin dépend-il de notre culture ? Le panorama des achats effectués par nos clients donnera quelques indications à ceux d’entre vous qui ont en tête d’alléger leur cave en se séparant de certaines bouteilles…
Une fois n’est pas coutume, commençons par la droite, ou plutôt par l’est. Notre tour du monde du vin commence en Asie. On le dit, on le répète au fil de nos articles : loin du cliché, beaucoup d’asiatiques ne sont pas des buveurs d’étiquette.
A Hong Kong, les lignées de dégustation, souvent à l’aveugle, sont impressionnantes par leur éclectisme et leur précision : un Prieuré Roch côtoiera un Roc d’Anglade, un Bonneau du Martay ou un champagne Selosse.
En Chine continentale, les amateurs des grands crus classés bordelais résistent encore et toujours aux assauts de la diversité. Lafite Rothschild, Mouton Rothschild, Latour, Margaux, Haut-Brion se taillent la part du lion. Parallèlement à ces inéluctables, certains amateurs diversifient leurs goûts en s’attaquant à la Bourgogne, puis aux autres régions.
En extrême orient, le Japon et la Corée du Sud se distinguent par la précision de leur choix. L’amateur lit, se renseigne et souhaite goûter le meilleur, le plus réputé de chaque appellation. Les vins jaunes d’Overnoy, les sudistes Grange des Pères ou Montus, l’alsacien Trimbach, ou encore la Coulée de Serrant : difficile de tracer un portrait-robot de la bouteille envoyée dans ces pays ! Précision et excellence seront les maîtres-mots.
Nos voisins européens font des choix très variés.
Le Royaume-Uni reste fidèle à ses goûts historiques et importe énormément de Bordeaux, de Champagne et de Rhône. Les vins de Rayas, Jamet, Chave ou encore Salon et Bollinger sont très prisés. Les pays nordiques et en particulier le Danemark sont des inconditionnels des grands Bordeaux et Bourgogne.
Les pays producteurs comme l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne sont aussi chauvins que nous et partagent souvent leurs achats entre des vins de leur pays d’origine et des sélections éclectiques des régions françaises. Les italiens sélectionneront parmi leurs compatriotes des Sassicaia, Jakot Radikon ou Gaja mais aussi de nombreux Bourgogne comme Roumier, Perrot-Minot ou encore Groffier.
Les espagnols jettent leur dévolu sur nos grands vins de Bordeaux comme Palmer ou Pichon Longueville mais aussi sur nos stars de la Vallée de la Loire comme le Clos Rougeard.
Mis à part les délicieux vins allemands, nos voisins outre-rhin partagent leurs achats entre les différentes régions françaises et plus particulièrement Bordeaux ou la Bourgogne avec des belles enchères sur des vins d’Arnaud Ente, ou des Chablis de Raveneau.
Poursuivons notre tour du monde aux Etats-Unis. Contrairement aux fameux tweets de Trump, le marché américain est l’un des plus protectionnistes en matière d’importation de vin. Malgré ces murs, les américains sont des amateurs éclairés et passionnés, prêts à tout pour dénicher la perle rare. Des Saint-Joseph de Trollat au Château d’Yquem, en passant par Coche Dury, par le jurassien Overnoy ou les grandes cuvées de Krug…. Difficile de caractériser l’amateur américain sinon de dire qu’il a bon goût 😉
En France, force est de constater que la diversité dépasse peu nos frontières. Il faut dire que maîtriser toutes les appellations françaises relève de l’exploit et laisse peu de place à la découverte de contrées plus exotiques.
Cher lecteur, vous l’aurez compris, si on peut discerner certaines tendances, il est difficile de deviner à la lignée de bouteilles d’où viennent les convives et finalement, heureusement qu’il en soit ainsi ; l’une des principales fonctions du vin n’est-elle pas de rassembler ?
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