Partons à la découverte d’un domaine incontournable de la vallée du Rhône Nord, Jean-Michel Gerin, situé en Côte-Rôtie à Ampuis. Avec une aventure commencée en 1983, ce vigneron n’a cessé d’entreprendre, en agrandissant son domaine, en plantant des vignes sur des coteaux abrupts et en vinifiant de manière parcellaire dès 1988. Voici le récit de l’histoire de ses vins.
Des racines en Côte-Rotie depuis six générations
Issu d’une famille présente dans la région depuis six générations, Jean-Michel Gerin entreprend la création de son propre domaine en 1983 avec l’achat d’une parcelle de vignes en Côte-Rôtie. Il s’installe à Vérenay dans la commune d’Ampuis, au cœur de l’appellation la plus au nord de la vallée du Rhône (et l’une des plus petites, s’étendant sur quelques 330 hectares). Ici le climat est influencé par le continent et la méditerranée, sublimant les deux cépages du domaine : le cépage roi, la syrah en rouge, ainsi que le viognier en blanc.
L’affirmation d’un vigneron : agrandissement du domaine, construction d’un chai, vinifications parcellaires
Il faut attendre 1987 pour la première mise en bouteille, lorsque Jean Michel intègre les vignes de son grand père (Marcel) et de son père (Alfred). La lancée du domaine se poursuit en 1988 avec une première vinification parcellaire, celle du lieu-dit « Les Grandes Places » dont le potentiel est immense, suivi en 1996 d’un cru iconique « La Landonne ».
En 1990, le vigneron se lance dans la construction d’un cuvage et d’un chai pour entreposer ses barriques. Il aura un lieu de stockage dédié à ses bouteilles en 2000.
A noter qu’en 2002, en association avec deux amis vignerons, Laurent Combier (Crozes Hermitage) et Peter Fischer (Château Revelette), Jean-Michel Gerin crée un domaine en Espagne dans le Priorat. Mais revenons à Ampuis, où notre vigneron n’arrête pas les expérimentations et débute la plantation du lieu-dit « La Viallière » en Côte-Rotie. Sur des pentes allant de 40 à 60%, il s’attaque à une viticulture héroïque afin de donner naissance quelques années plus tard en 2009 aux premières bouteilles de ce lieu.
En 2018, Jean-Michel vinifie séparément la Côte-Bodin, qu’il avait planté plus de 30 ans auparavant.
Aujourd’hui un incontournable de la Côte-Rotie
Le domaine s’étend sur près de 20 hectares, en majorité planté en syrah, complétée par du viognier.
Les fils de Jean Michel, Michaël et Alexis ont assuré progressivement la relève et gèrent aujourd’hui le domaine. La conversion en agriculture biologique a été lancée en 2020, la certification étant donc obtenue pour le millésime 2023.
Vinifications traditionnelles, élevages longs et potentiels de garde
Au domaine, les vinifications son traditionnelles et les élevages classiques.
Les « petites » cuvées en Vin de France, La Champine, sont élevées en moyenne 8 mois pour le blanc en cuve inox et 12 mois pour le rouge (85% inox et 15% vieille barrique). Le saint-joseph et les deux condrieu sont élevés entre 12 et 15 mois. Enfin, les cinq côte-rôties sont élevées 22 mois, avec des proportions de fûts neufs, usagés et de demi-muids variant selon leur potentiel et le millésime.
La gamme des vins de Jean-Michel Gerin se compose de vins qui peuvent se déguster dès maintenant, tel que la syrah La Champine, le Saint-Joseph et les trois vins blancs (La Champine, Condrieu La Loye et Les Eguets), ainsi que des vins taillés pour la garde, à savoir les cinq Côte-Rotie (Les Grandes Places, La Landonne, La Viallière, Côte-Bodin et Champin Le Seigneur). En réalité, cette dernière peut être dégustée plus jeune également grâce à une proportion moins importante de bois neuf à l’élevage et un petit pourcentage de viognier (une vieille tradition, autorisée dans l’AOC !).
Les vins du domaine Jean-Michel Gerin
Vin de France, La Champine Viognier : Cette cuvée de viognier planté en Ardèche et élevée en cuve inox est parfaite pour les amateurs de vins tendus.
Condrieu, La Loye : Bien équilibrée entre gras et fraîcheur, ce vin est une superbe expression du terroir de Condrieu. A déguster sur des viandes blanches ou du fromage de chèvre, après quelques années de garde.
Condrieu, Les Eguets : Issue d’une parcelle de 0,5 hectare, cette cuvée révèle notamment des notes fumées et une légère amertume.
Vin de France, La Champine Syrah : Jean-Michel Gerin nous propose un vin avec des tanins souples, une belle expression des arômes fruités de la syrah, et une « buvabilité » immédiate.
Saint-Joseph : Intense aromatiquement, ce vin se dégustera dans les dix ans à venir. Il se mariera parfaitement avec des planches de charcuterie par exemple.
Côte-Rotie, Champin le Seigneur : une illustration tout en finesse du terroir de Côte-Rôtie, introduction au savoir-faire du domaine sur cette grande appellation.
Côte-Rotie, La Viallière : cette cuvée a été produite pour la première fois en 2009, à la suite nombreux travaux relatifs à la parcelle dont elle provient : défrichage, mise en place de chemins, de murs, et enfin plantation en 2003 et 2004.
Côte-Rotie, Côte-Bodin : un superbe vin lardé, vanillé et marqué par un graphite en finale très puissant. Un vin qu’un élevage généreux a destiné à la longue garde.
Côte-Rotie, La Landonne : issu d’une petite parcelle de 0,4 hectare exposée sud, ce vin révèle l’un des lieux-dits les plus connus de la Côte-Rotie, « La Landonne ». Un immense vin !
Côte-Rotie, Les Grandes Places : l’un des vins iconiques du domaine, provenant de 1,6 hectare de vignes plantées respectivement à 1/3 en 1927, 1965 et 1989. Son potentiel de garde est immense.
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J’apprécie tout particulièrement la cuvée la champine aussi bien en blanc qu’en rouge. Bon rapport qualité prix