Le vignoble et la marque du château de Bellet (AOC Bellet), qui surplombe toute la baie de Nice, a été vendu par la famille de Charnacé au fond d’investissement “La Française REM” (Real Estate Managers).
A l’image de Château Simone ou de Château Grillet, le château de Bellet fait partie de ces domaines emblématiques d’une micro appellation. Sur les hauteurs de Nice, il produit des vins dotés d’une forte personnalité dans les trois couleurs et issus de cépages locaux inconnus ailleurs. Un vin rare à ne pas manquer !
Les barons de Bellet, originaires de Savoie, ont fait coup double en créant leur domaine sur les hauteurs de Nice au 18e siècle (période ou tant le comté de Nice que la Savoie étaient encore italiens) : ils ont donné leur nom au domaine sans savoir encore que bien plus tard ce serait aussi celui d’une AOC. L’une des plus anciennes de France d’ailleurs puisqu’elle a été reconnue dès 1941. Sa particularité ? Elle est entièrement située sur la commune de Nice.
La réputation des vins de Bellet est très ancienne. Thomas Jefferson, passionné de vins français, appréciait le “grand cru” de Nice qu’il découvrit à l’occasion d’une visite en France. Cette notoriété perdure aujourd’hui. Les vins du château de Bellet accompagnent les plus grandes occasions : le sommet de Versailles en 1982, le sommet européen de Nice en 2000 ou encore de l’Otan en 2005. Château de Bellet a également été servi à l’occasion du mariage monégasque du Prince Albert et de la Princesse Charlène.
Ancrée sur la colline des Séoules à Saint-Roman-de-Bellet, le château de Bellet est un véritable trésor du passé. Tellement même, que depuis le XVème siècle, château, chapelle, vignoble et forêt n’ont jamais quitté le patrimoine familial. En héritant du bien en 1956, Rose de Bellet et son mari, le colonel de Charnacé, reconstituent une partie du vignoble belletan, affaibli par l’invasion phylloxérique de 1885 et les conséquences des deux grandes guerres. En 1970, leur fils Ghislain reprend le flambeau, perpétuant ainsi la tradition de la vigne. Président du syndicat de l’AOC Bellet et membre du comité régional de l’INAO, il est à la vigne et au chai pendant que son épouse, Catherine, reçoit les visites. Situé à 300 mètres d’altitude, en haut de la colline et exposé sud/sud-ouest, le vignoble bénéficie d’un ensoleillement optimal, ventilé par les brises maritimes et le mistral venu de la vallée du Var. Sols labourés, taille courte, vendanges manuelles, équipement moderne en cave, tout est fait pour défendre la typicité des vins de Bellet. Bellet est une micro appellation (un peu plus de 50 ha seulement en exploitation) située entièrement sur la commune de Nice, au flan des premiers contreforts des Alpes. Une appellation qui se distingue du reste de la Provence par ses cépages originaux en rouge, la folle noire et le braquet (complétés par un peu de grenache et de cinsault).
Le fond d’investissement qui vient de racheter le château de Bellet connaît bien le monde de la viticulture. En effet, il est déjà propriétaire du château Belgrave 5e cru classé en Haut-Médoc, des châteaux Le Boscq à Saint-Estèphe et Grand-Barail Lamarzelle Figeac à Saint-Emilion ainsi que des châteaux Beau Soleil et La Croix du Casse à Pomerol.
Après quelques investissements viticoles dans la Loire, la Bourgogne et la vallée du Rhône, ce fond d’investissement débarque donc en Provence. La transaction comprend également le rachat d’une autre propriété, Les Coteaux de Bellet, les deux domaines formant un ensemble de 11 hectares.
« Ghislain de Charnacé a fait l’appellation Bellet pratiquement à lui tout seul, mais sa propriété n’était pas assez grande pour pouvoir se battre à armes égales contre des géants de la Provence. Nous allons simplement lui donner les moyens qu’il n’avait pas quand il était seul ! » a précisé Patrick Ribouton,de La Française REM. Ghislain de Charnacé, qui reste propriétaire des bâtiments du château, dirigera les vinifications au cours des deux prochaines années et sera épaulé par l’œnologue bordelais Éric Boissenot, qui conseille les plus grands châteaux de la rive gauche dont Lafite Rothschild, Margaux, Palmer, Pichon Comtesse, Pichon Baron, Ducru-Beaucaillou, Léoville Barton, Léoville Las Cases…
J’aimerais connaître les « géants de la Provence » qui font de si bons vins et contre lesquels le château de Bellet ne peut pas lutter…
J’aimerais connaître les « géants de la Provence » qui font de si bons vins et contre lesquels le château de Bellet ne peut pas lutter…
Regrettable…
Regrettable…