Chateau Haut Brion 1968 iDealwineChaque année, aux enchères, les vins millésimés d’une année marquant le début d’une nouvelle décennie font l’objet d’une attention particulière. Cette année ce sont donc les millésimes « en huit » qui vont être sur le devant de la scène. A la clé, quelques belles adjudications ont d’ores et déjà été enregistrées dans les premières ventes de l’année.

Les années en huit revêtent une signification particulière en Chine : le 8 est en effet un chiffre porteur de chance. Mais, au-delà de cette symbolique propre aux amateurs chinois, tous ceux qui vont franchir cette année une nouvelle dizaine vont peut-être vouloir goûter un vin produit l’année de leur naissance. Ce qui généralement frappant, c’est l’impact de la demande sur un millésime de qualité moyenne : l’effet anniversaire suscite invariablement une hausse de cours significative, même si le millésime médiocre, voire catastrophique, ne présente plus d’autre intérêt que celui de la collection.

Les premières enchères de l’année 2018 ont ainsi marqué un premier frémissement de la demande pour ces années « anniversaires ». Château Haut Brion, dans le millésime 1968, s’est vendu 405€ la bouteille, un prix en hausse de 45% sur sa cote iDealwine habituelle. Un château-margaux 1978 a quant à lui trouvé preneur à 413€ (+50%), tandis que, dans le même millésime château-angélus se vendait 146€ (+28%) et cos-d’estournel 110€ (+53%). Dans le millésime 1988 c’est le château d’Yquem qui se distingue, à 365€ (+5%). En 1998 on trouve de belles adjudications sur les stars de la vallée du Rhône : le châteauneuf-du-pape Hommage à Jacques Perrin de Beaucastel a atteint 620€ lors des enchères du 30 janvier dernier sur iDealwine (+23%), et la Réserve des Célestins d’Henri Bonneau s’est vendu 559€ (+29%). Toutefois dans ces deux cas la qualité du millésime dans cette région, conjuguée à la rareté des vins, viennent apporter deux facteurs d’explication complémentaires à la hausse du prix. C’est également la rareté, et l’engouement pour les vins du domaine Rousseau qui ont très probablement contribué à faire grimper les cours du ruchottes-chambertin Clos des Ruchottes 1998, adjugé 523€ (+117%) la semaine dernière.

Si l’on résume dans les grandes lignes la qualité des millésimes en huit, cela donne à peu près ceci :

1948 est à Bordeaux placée entre deux millésimes d’exception. Pour autant, les vins sont réussis et de belle qualité. L’année a en revanche été plus irrégulière en Bourgogne (les blancs ont mieux tiré leur épingle du jeu que les rouges dans ce millésime), et marquée par un été froid et pluvieux dans le Rhône, qui a pesé sur la maturité de la récolte.

1958 est une année moyenne à Bordeaux, qui a produit des vins légers mais élégants. Les conditions climatiques difficiles en Bourgogne n’ont pas donné naissance à un millésime inoubliable. Dans le Rhône, la récolte a été abondante et de bonne qualité mais dans une année marquée par l’humidité.

1968, très médiocre à Bordeaux en raison de pluies catastrophiques en septembre, a donné des vins généralement maigres. Dans les autres régions, l’année a été elle aussi très difficile.

1978 a donné un superbe millésime à Bordeaux, année plus réussie pour les rouges que pour les liquoreux. C’est également une année exceptionnelle pour les vins de Bourgogne, tant rouges que blancs et également pour la vallée du Rhône, où l’on évoque un millésime du siècle. Très belle année également pour les vins de la Loire.

1988 est un millésime fort réussi à Bordeaux, même s’il a été occulté par la suite par la succession des 1989 et 1990. Grande année aussi pour les liquoreux. Le Rhône, tant au nord qu’au Sud, a engendré de superbes réussites. En Bourgogne les rouges ont donné un beau millésime, plus que les blancs qui ont souffert de l’été sec. Jolie année pour la Champagne et pour l’Alsace.

1998 a été particulièrement réussie pour les bordeaux de la rive droite (Saint-Emilion, Pomerol). Plus hétérogène en Bourgogne, le millésime a en revanche donné naissance à des vins prodigieux dans le Rhône sud. 1998 est également une superbe année pour les vins du Languedoc et du Beaujolais.

Quelques adjudications notables pour les millésimes en « huit »

Vin Prix d’adjudication 2018 % / cote iDealwine
Château Rabaud-Promis 1948 213 € 29%
Château d’Yquem 1988 365 € 5%
Château Haut Brion 1988 353 € 18%
Comtes de Champagne Champagne Taittinger 1988 292 € 1%
Moët & Chandon Dom Pérignon 1988 259 € 3%
Rosé brut Henriot 1988 (magnum) 195 € 7%
Côte-Rôtie Cote Blonde La Garde Dervieux Thaize 1978 328 € 8%
Chambolle-Musigny Comte Georges de Vogüé 1978 (magnum) 486 € 33%
Brut Champagne Jacques Selosse Grand Cru Blanc de Blancs 1988 1 277 € 17%
Moët & Chandon Dom Pérignon 1998 255 € 40%
Carruades de Lafite Rothschild Second vin 1998 224 € 35%
Château Latour 1998 389 € 5%
Ruchottes-Chambertin Grand Cru Clos des Ruchottes Armand Rousseau  1998 523 € 117%

 

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