Vins Crus classes AOC Cote de Provence

La classification des vins de Provence, une histoire de plus d’un siècle

Un premier projet de classification avait été entériné à la fin du XIXème siècle, en 1895, par quelques propriétés varoises désireuses de mettre en lumière leur savoir-faire viticole comme cela avait été habilement fait à Bordeaux, avec le classement de 1855. Ainsi, après quelques décennies de conciliabules, une première classification des crus classés de la région pour récupérer les taxes ad hoc avait été entérinée par le préfet de Marseille, en 1943. Une première classification fondée sur quatre critères :

  • la vente directe,
  • la mise en bouteille à la propriété,
  • la mise sur le marché des vins après 18 mois minimum de conservation,
  • l’utilisation d’une appellation d’origine ou d’une marque antérieure à 1935.

1951 marque l’accord de cette nouvelle hiérarchie par l’INAO (institut nationale des appellations d’origine) et, en 1955, 23 exploitations sur les 300 recensées à l’époque ont pu, grâce à un arrêté ministériel, bénéficier de la mention « Cru Classé »… au grand dam des icônes bordelaises ! Hasard, ou pas, le classement des grands crus de Saint-Emilion a été officialisé cette même année.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là puisqu’une appellation à part entière à vu le jour en 1977 afin de valoriser les plus beaux domaines de la région : l’AOC Côtes de Provence.

18 crus classés de Provence, parfois contestés

Sur les 23 propriétés classées en 1955, cinq se sont éteintes :

  • le Clos de la Bastide verte à La Garde,
  • le domaine de la Grande Loube à Hyères,
  • le Clos du Relais à Lorgues,
  • le Coteau du Ferrage à Pierrefeu,
  • le Domaine de Moulières à La Valette.

Parmi les 18 domaines, 14 ont marqué, en 2000, la volonté de se réunir en un club pour défendre leur titre et en faire la promotion, conduisant à l’élaboration et à la signature d’une charte d’Excellence en 2005.

Voir les crus classés en vente sur iDealwine

Les 18 crus classés de Provence :

  • Château Minuty,
  • Château Sainte-Roseline,
  • Domaine de la Source Sainte-Marguerite (devenu Château Sainte-Marguerite),
  • Domaine de la Clapière,
  • Domaine de l’Aumérade,
  • Clos Cibonne,
  • Domaine de Rimaurescq,
  • Domaine de Castel Roubine (devenu Château Roubine),
  • Château du Galoupet,
  • Château de Saint-Martin,
  • Château de Saint-Maur,
  • Clos Mireille (Domaines Ott),
  • Château de Selle (Domaines Ott),
  • Château de Brégançon,
  • Domaine de Mauvanne,
  • Domaine de la Croix,
  • Domaine du Jas d’Esclans,
  • Domaine du Noyer.


Toutefois, ce classement repose uniquement sur l’antériorité et en rien sur des critères qualitatifs ; il est donc contestable (et contesté). D’ailleurs, certains domaines produisent un deuxième vin, voire un troisième, qui affichent ostentatoirement la mention de « cru classé ». En outre, les parcelles des vignobles peuvent entrer et sortir des crus classés au gré des achats et ventes des propriétés…

Notons enfin, qu’aucune révision n’est prévue. Le classement est donc figé dans le marbre ad vitam aeternam. Pour le mettre à jour, il faudrait l’annuler et procéder à une nouvelle sélection.

Les caractéristiques des Crus Classés de l’AOC Côtes de Provence

Côtes-de-Provence est donc la seule AOC régionale à recenser des Crus Classés qui étendent leurs vignes dans un périmètre divisé en 5 zones :

  • La Montagne Sainte-Victoire,
  • Une bordure longeant la mer Méditerranée,
  • Le bassin du Beausset,
  • Les collines calcaires au nord,
  • La vallée intérieure

Sous un climat méditerranéen, les vignes puisent les nutriments nécessaires à leur épanouissement dans des sols assez calcaires mais également composés de grès, de marnes, de granit et de sables alluviaux. Parmi elles, des variétés comme le grenache, la syrah, le carignan, le tibouren, le cabernet-sauvignon et le cinsault qui offrent, in fine, des vins dans l’ensemble assez pâles révélant des notes délicates de petits fruits rouges, de fruits à noyau, de pomelo, de petites épices et de fleurs.

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Cet article a 7 commentaires

  1. LaPlumedesVins.fr

    Un article qui remet les choses en place.
    Je suis parfaitement en accord.
    La Clapière mais surtout Mauvanne qui n’a pas sa place, les rouges sont peu travaillés tout comme la vigne, il suffit de passer au bord de la route.
    La Courtade va connaitre un renouveau son Mourvedre 2011 n’a pas très bien vieilli mais je ne doute pas sur leur avenir.

    St André de Figuière est incontournable pour ma part avec une régularité dans la qualité, tout comme St marguerite, le Galoupet, qui aurait aussi sa place en Cru classé.

  2. LaPlumedesVins.fr

    Un article qui remet les choses en place.
    Je suis parfaitement en accord.
    La Clapière mais surtout Mauvanne qui n’a pas sa place, les rouges sont peu travaillés tout comme la vigne, il suffit de passer au bord de la route.
    La Courtade va connaitre un renouveau son Mourvedre 2011 n’a pas très bien vieilli mais je ne doute pas sur leur avenir.

    St André de Figuière est incontournable pour ma part avec une régularité dans la qualité, tout comme St marguerite, le Galoupet, qui aurait aussi sa place en Cru classé.

  3. Baliren

    Je suis entièrement d’accord pour le St André de Figuière mais suis plus circonspect concernant le Ste Marguerite.
    En revanche pour le Clos Cibonne, je pense qu’il est redevenu ce qu’il était depuis une dizaine d’années environ pour ses rouges: Cuvée des Vieilles Souches 2010 est magnifique, Cuvée Olivier 2011 tout en explosivité et élégance (dommage que la longueur soit moins là). Les cuvées Olivier 2015 et 2016 semblent très prometteuses par contre leurs grandes cuvées de rouge doivent maintenant attendre au moins 5 ans pour être dégustées voire 7-10 ans pour les bons millésimes ce qui est rare sur les Côtes de Provence.
    Que dire de la Cuvée Caroline qui a elle seule vaut le détour! Il s’agit d’ailleurs du seul rosé de Provence qui sorte du lot que j’arrive à boire avec un réel plaisir. Je ne connais aucun autre domaine capable de servir un rosé de presque 40 ans d’âge qui tient encore la route.

    1. Damien

      Personnellement, je trouve que le domaine Cibonne est le meilleur, notamment la cuvée Caroline en rosé et la cuvée Olivier en rouge. Par ailleurs, j’ai goûté le Garrus du château d’Esclan qui est extraordinaire même s’il est trop cher !

  4. Baliren

    Je suis entièrement d’accord pour le St André de Figuière mais suis plus circonspect concernant le Ste Marguerite.
    En revanche pour le Clos Cibonne, je pense qu’il est redevenu ce qu’il était depuis une dizaine d’années environ pour ses rouges: Cuvée des Vieilles Souches 2010 est magnifique, Cuvée Olivier 2011 tout en explosivité et élégance (dommage que la longueur soit moins là). Les cuvées Olivier 2015 et 2016 semblent très prometteuses par contre leurs grandes cuvées de rouge doivent maintenant attendre au moins 5 ans pour être dégustées voire 7-10 ans pour les bons millésimes ce qui est rare sur les Côtes de Provence.
    Que dire de la Cuvée Caroline qui a elle seule vaut le détour! Il s’agit d’ailleurs du seul rosé de Provence qui sorte du lot que j’arrive à boire avec un réel plaisir. Je ne connais aucun autre domaine capable de servir un rosé de presque 40 ans d’âge qui tient encore la route.

  5. Ducrot

    Mes rosés préférés: Manon, Ott, Roseline , Minuty et Château St -Martin et Sainte Marguerite.

  6. JACQUES

    Beaucoup de choses ont changées depuis ces 2 dernières années avec le rachat de Ste Marguerite par Pernod Ricard , Galoupé et Minuty par LVMH et nous pourrons constater que ce classement ne sera plus qu’une arme commerciale de quelques Grands Groupes …
    Sauf erreur de ma part il manque un point interessant à votre article .
    Vous soulignez que le classement cru classé est attribué au domaine et non pas à la parcelle … ce qui est vrai et a permis ces dernières 20 années à des domaines de passer sous ce classement les nouvelles parcelles limitrophes au domaine en cru classé sous prétexte que les vins sont travaillés … par le domaine cru classé … un des domaines cité plus haut n’ayant à l’origine que 15 hect a revendu ses 300 hect avec ce classement …
    Comme pour la Champagne et ses Grands crus , Premiers crus etc … la Provence pourra certainement d’ici peu valoriser ses vins par terroir , parcelles et n’oublions pas … les Femmes et hommes qui les travaillent … le reste sera un argumentaire commercial pour l’export .

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