Chenin cépage star de la Loire iDealwine

Troisième épisode de la saga des cépages avec aujourd’hui un zoom particulier sur la Loire avec le chenin et sa nombreuse descendance ! Et comme on ne peut évoquer la Loire sans parler des muscadets, passage par un cousin distant : le melon de Bourgogne.

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La famille Messile derrière le gros meslier

Le chenin, avec le sauvignon blanc, appartient à une famille de cépages que l’on nomme les messiles, descendante du savagnin et d’un cépage encore inconnu sur lequel beaucoup de théories ont été établies sans aucune confirmation pour l’instant. Si certains imaginent la présence du pineau d’aunis (souvent appelé à tort chenin noir) ou du sauvignon blanc dans la généalogie du chenin, ces théories ont bien été réfutées les unes après les autres. Les études ADN prouvent aujourd’hui que le sauvignon et le chenin sont frère et sœur.

Le nom meslier provient du latin « misculare », ce qui signifie mélange (on le retrouve dans l’anglais : to mix), facilement compréhensible en raison des croisements réalisés pour obtenir ces cépages. La famille des messiles porte son nom en hommage à son cépage le plus représentatif, le gros meslier, et comprend le chenin, le colombard, le menu pineau, le meslier Saint-François, le mézy, le petit meslier, le pineau d’aunis, le plant vert, le sauvignon blanc, la sauvignonasse ou encore le béquignol noir… des noms à coucher dehors, mais qui revêtent de jolies réalités !

Le chenin

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Histoire : Le Roi Charles II le Chauve, aurait fait cadeau de deux vignobles et de leurs terres à l’Abbaye Saint-Maur de Glanfeuil en Anjou le 14 août 845, mais malheureusement il est difficile aujourd’hui de prouver que ces vignobles étaient bien plantés en chenin.

Les premières mentions attestées du chenin remontent à 1469, comme détaillé dans les écrits de Casimir Chevalier publiés en 1864. Le 3 janvier 1469, Thomas Bohier achète des terres autour de Chenonceau où il plante « neuf arpens de vignes, de plantes qu’il fit venir à grand frais d’Orléans, d’Arbois, de Beaune et de l’Anjou. » La variété provenant de l’Anjou était blanche et… fort probablement du chenin blanc ! On retrouve bien d’autres traces ensuite de ce plant d’Anjou dans les archives du Château de Chenonceau, cépage qui fut ensuite planté dans les alentours puisqu’il s’adaptait remarquablement bien au climat local.

L’on estime que l’origine la plus probable du nom « chenin » provient de l’Abbaye de Montchenin où le cépage était planté et qui a grandement contribué à sa diffusion dans la vallée de la Loire, à l’époque encore appelé plant d’Anjou ou pineau de la Loire. Les écrits de Rabelais dans le chapitre 25 de Gargantua corroborent cette version : « Ce faict, et bergiers et bergieres feirent chere lye avecques ces fouaces et beaulx raisins, et se rigollerent ensemble au son de la belle bouzine, se mocquans de ces beaulx fouaciers glorieux, qui avoient trouvé male encontre par faulte de s’estre seignez de la bonne main au matin, et avec gros raisins chenins estuverent les jambes de Forgier mignonnement, si bien qu’il feut tantost guery. »

Géographie : le chenin est naturellement planté dans la vallée de la Loire où il fait la gloire de nombreuses appellations comme Jasnières, Vouvray, Montlouis, Anjou, Saumur, Quarts de Chaume etc. où il peut être consécutivement blanc sec, blanc effervescent, moelleux, voire liquoreux. Le chenin est également très planté en Afrique du Sud mais aussi aux Etats-Unis, en Australie et en Argentine.

Arômes : dans un vin blanc sec, le chenin se distinguera par ses arômes de fruits blancs, principalement le coing, les agrumes, les fruits jaunes mûrs ainsi que des fruits exotiques pour les cuvées très riches. On pourra également distinguer des notes de tilleul, de miel, de vanille et d’épices douces suite à l’élevage. Le chenin étant particulièrement adapté aux climats frais, il conserve une acidité marquée qui permet de maintenir les arômes dans la finale mais si elle est non maitrisée peut aussi rendre certains vins trop austères.

Pour les vins doux, le chenin donne aux cuvées un ton doré et un nez complexe doté d’une large palette aromatique où se mêlent les fruits confits ou confiturés (abricot, coing, ananas) ainsi que du miel et des épices douces.

Les vins effervescents sont vifs et subtils exprimant leur complexité à travers des notes de fruits jaunes, de coing, de fruits secs, d’agrumes et de fleurs blanches.

Les descendants du chenin

Les descendants du chenin sont des cépages que l’on utilise très peu de nos jours mais qui conservent tous des caractéristiques assez proches de leur aïeul. Beaucoup utilisé en Afrique du Sud, le chenin a donné un nouveau-né ! Un croisement récent du chenin et de l’ugni blanc a vu le jour il y a quelques années et est aujourd’hui appelé le chenel. Ce cépage produit des vins très riches et connaît pour l’instant un succès mitigé. Peut-être doit-il juste trouver la région faite pour lui et qu’on en parlera encore dans 500 ans. Chez iDealwine nous aimons à penser que des scientifiques retrouverons « des écrits d’époque » d’un certain « iDealwine.net » attestant de la naissance du chenel en Afrique du Sud !

Melon de la Loire cépage de la Loire iDealwine

Le melon est le cépage principal du Muscadet et en couvre toutes les appellations : Coteaux de la Loire, Côtes de Grandlieu et Sèvre-et-Maine. C’est un cépage qui n’existe plus qu’en France et dans cette région précise. Il en reste néanmoins une proportion infime en Bourgogne.

Histoire : en 1567, un décret de Philippe II de Bourgogne (dit Philippe le Hardi) dispose : « Avons interdit, prohibé et défendu… de planter et édifier de nouveau en quelque lieu que ce soit, gamez, melons et autres plants de semblable nature. » Banni comme son frère le gamay, le melon s’exile dans d’autres contrées et s’installe définitivement dans la Loire dès 1635 (on en trouvait déjà trace en 1530 de manière ponctuelle). Le nom melon provient probablement du latin misculare qui signifie « mélange » comme le nom du Meslier. Le nom Melon peut également provenir de la ressemblance possible avec le fruit, aucune preuve ne permet d’écarter complètement cette étymologie.

Géographie : on ne trouve le melon qu’en France.

Arômes : le melon donne un vin très peu coloré avec un nez assez discret porté sur le pamplemousse, le citron, parfois la pomme ainsi que des notes iodées, minérales et florales. En bouche c’est un vin souple, frais, parfois légèrement perlant dans le cas des muscadets « sur lies » qui possèdent un peu plus de rondeur. Les vins de melon sont souvent des vins de garde et demandent quelques années de cave pour s’exprimer pleinement.

Tous nos chenins en vente

Les autres épisodes de notre saga des cépages :

La saga des cépages – Episode 1 – Les cépages bordelais

La saga des cépages – Episode 2 – Les cépages bordelais

La saga des cépages – Episode 4 – Les cépages de la Vallée du Rhône (1ère partie, le nord)

La saga des cépages – Episode 5 – Les cépages de la vallée du Rhône (2nd partie, le sud)

La saga des cépages – Episode 6 – Les cépages de Bourgogne

La saga des cépages – Episode 7 – Les cépages alsaciens et allemands

Cet article a 2 commentaires

  1. michel

    Bravo pour vos articles. j’attends l’épisode 4 avec impatience

    1. iDealwine

      Merci beaucoup! Rendez-vous jeudi en fin d’après-midi pour l’épisode 4 sur les cépages de la Vallée du Rhône.

      Cordialement,
      La rédaction

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