Que penser du marché des vins de sauternes ? Ces grands liquoreux, célébrés dans le monde entier, souffrent pourtant d’un défaut majeur : la teneur en sucre affichée n’est pas franchement tendance. Faut-il pour autant s’interdire de les acheter ?
 
« Les sauternes, tout le monde les aime mais personne de les achète ». Cette phrase, entendue dans la bouche du producteur d’un premier cru classé de sauternes, en dit long sur la difficulté, pour cette appellation, à tirer son épingle du jeu sur un marché qui bannit le sucre et sous-estime les qualités intrinsèques d’un vin pourtant incroyablement complexe à produire.
 
Les sauternes peuvent se prévaloir d’un certain nombre de caractéristiques susceptibles d’en faire des valeurs éligibles au placement. Ces vins se conservent admirablement, et se bonifient même avec le temps. Tant sur le plan de la couleur, qui revêt des notes ambrées avec l’âge, que sur le plan gustatif, le vin gagnant en complexité d’arômes avec le temps.
 
L’analyse des grandes ventes de 2011 démontre que ces nectars ambrés constituent des valeurs de placement qui se rentabilisent seulement sur le très long terme. Sur les millésimes anciens, les belles enchères enregistrées tout au long de l’année (et pas seulement à l’approche des fêtes) en témoignent.
 
En revanche il est plus difficile de dégager une tendance générale sur les millésimes récents. 2005 apparait surcoté pour les châteaux d’Yquem et Climens, les amateurs boudent cette année jugée trop chère, surtout lorsqu’on la compare à de (très) beaux millésimes anciens. Car sur ces deux vins, et c’est paradoxal, les années récentes sont plus chères que les millésimes matures des années 1980 et 1990. Une anomalie que le marché devrait progressivement corriger. On note aussi que les sauternes 2000 bénéficient indéniablement d’un « effet millésime », cette année n’ayant pas été du tout favorable aux Sauternes. Pourtant, les prix des sauternes 2000 s’inscrivent en hausse. 1990 et 1996 ont également nettement progressé tout au long de l’année 2011, mais là on a affaire à deux millésimes de haute qualité.
 

Perspectives

Les beaux millésimes des années 1990 rattrapent les cours des années plus récentes, mais une marge de progression reste significative.
Le fossé qui sépare le château d’Yquem de Climens, en termes de prix, justifie de s’intéresser à ce dernier. L’excellence de ce vin, propriété de Bérénice Lurton, devrait à (long) terme, être reconnue par le marché. Par ailleurs, sur les grands millésimes plus anciens, l’acquisition de flacons en bon état de conservation devrait permettre de constituer un fond de cave qui se valorisera bien sur une longue (voire très longue) période. Mais attention, la part à consacrer aux liquoreux de sauternes dans une optique de placement doit rester marginale (autour de 5%).
 

Quelques belles enchères enregistrées en 2011 sur les vieux millésimes de sauternes

Château d’Yquem 1923 : 3656€ (Périgueux, mars 2011)
Château Suduiraut 1923 : 250€ (Honfleur, mars 2011)
Château Filhot 1925 : 348€ (Cannes, juillet 2011)
Château la Tour Blanche 1928 : 275€ (Honfleur, mars 2011)
Château d’Yquem 1937 : 1224€ (Limoges, juin 2011)
Château Caillou 1943 : 216€ (La Varenne, avril 2011)
Château d’Yquem 1947 : 1948€ (Montargis, septembre 2011)
Château Suduiraut 1949 : 244€ (Paris, mai 2011)
Château Climens 1950 : 242€ (Toulouse, avril 2011)
Château d’Yquem 1959 : 1035€ (Paris, septembre 2011)
Château Coutet 1947 : 159€ (Paris, mai 2011)
Château la Tour Blanche 1961 : 187€, +29% (Lyon, septembre 2011)
Château Gilette 1967 : 223€ (Lyon, décembre 2011)
Retrouvez l’analyse complète du marché des enchères de vin dans le document à commander en ligne :
 

Baromètre iDealwine des ventes aux enchères de vin 2012

 
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