Une fois de plus, iDealwine a été, au cours du mois de mars, le théâtre d’une bataille d’enchères de haut niveau entre deux signatures de la Côte de Nuits. Mais, et c’est plus inhabituel, cette bataille concernait des flacons produits au sein du grands crus Echézeaux, l’une des perles de Vosne-Romanée, au cœur de la Côte de Nuits. Revue de détail.
En mars, des magnums de deux des domaines exploitant des vignes dans l’appellation Echézeaux ont été proposés aux enchères sur la plateforme d’iDealwine. Tous deux portaient le même millésime, 2009. Le premier domaine concerné est une icône. Le Domaine de la Romanée-Conti, que l’on ne présente plus, exploite 4,7 hectares de cette appellation qui en couvre 36. Le domaine décrit son échézeaux, dont il produit environ 15 000 bouteilles par an, comme le vin le plus précoce, le moins complexe de ses grands crus. « Une séduisante tendresse habille un squelette d’acier qui lui permet d’évoluer avec élégance » … Nombre d’amateurs aimeraient venir éprouver les contours de ce pinot noir… Le 10 mars dernier, c’est finalement un enchérisseur français qui a mis la main sur ce magnum de 2009, déboursant pour se l’offrir la somme de 4 789€, un montant s’établissant 30% au-dessus de la mise à prix du flacon.
L’envolée du Domaine Bizot, phénomène de l’année
Quelques semaines après, ce fut au tour du domaine Bizot d’entrer dans la danse. Une collection particulière, regorgeant de signatures illustres, comptait, fait rarissime, près de 60 flacons, magnums ou bouteilles, rouges ou – plus rare encore – blancs produits par le microscopique domaine Bizot. Cette exploitation fut reprise en 1995 par Jean-Yves Bizot, fils et petit-fils de médecins dont il avait hérité des terres. A son arrivée, Jean-Yves Bizot a immédiatement fait le choix de cesser l’usage d’herbicides, empruntant progressivement la voie d’une conduite raisonnée de son petit vignoble, puis initiant à compter de 2001 une transition vers le bio. Depuis 2004 le domaine est totalement converti au bio, sans pour autant revendiquer de label, et parallèlement, Jean-Yves Bizot s’est attelé à réduire l’usage du soufre dans ses vinifications. Jean-Yves Bizot exploite plusieurs parcelles d’échézeaux aux caractéristiques distinctes, l’une (Les Treux) étant plus précoce que l’autre, située dans le secteur En Orveaux. Certaines années, une partie de la production est « déclassée » (si l’on ose dire) en vosne-romanée 1er cru. Collector parmi les collectors, 2009 se distingue car il s’est avéré être le dernier millésime de production pour les plus anciennes vignes de la parcelle, décimées par le gel en décembre 2009. Surprise des enchères, le magnum de ce millésime adjugé fin mars à un autre amateur français a, lui, atteint 5 035€ (+64% par rapport à sa mise à prix). Qui a dit que les Français renonçaient à acquérir les grands crus bourguignons ? Notons, pour être tout à fait précis, qu’une bouteille du glorieux millésime 2002 a été adjugée 3 193€ à un amateur hongkongais. Autre cuvée remarquable, le vosne-romanée issu du lieu-dit Les Jachées. Jean-Yves Bizot en exploite environ un quart. Ce nom ne vous dit rien ? Le docteur Lavalle, en son temps, l’avait classé au même niveau que le Cros Parantoux (bien que les deux parcelles ne soient pas situées dans le même secteur). Toujours est-il qu’au cours du mois de mars un magnum de 2008 a été adjugé 3 009€.
Jean-Yves Bizot a plus récemment acquis des parcelles au sein de l’appellation Marsannay. Son Clos du Roy produit en quantités microscopiques s’est vendu 933€ la bouteille, tant pour le millésime 2009 que pour le 2008. Quant au cru d’appellation régionale Le Chapitre, il s’est vendu un peu au-delà, 1 117€ pour les 2009 et 2010 proposés aux enchères.
A proximité du Clos Vougeot, Jean-Yves Bizot produit aussi un chardonnay, sur la parcelle Les Violettes. Etiqueté en simple bourgogne puisque l’appellation Vosne-Romanée ne « produit » que des vins rouges, il séduit tout de même les amateurs (626€ pour le 2009).
Selosse domine le jeu en Champagne
Non content de s’être hissé au tout premier rang des maisons les plus vendues aux enchères sur iDealwine en 2020 (les ventes ont doublé, en valeur, entre 2019 et 2020), le nom de la maison Selosse continue à briller dans les enchères iDealwine depuis le début de l’année. En mars, le grand cru Blanc de blancs 1990 a franchi le seuil des 1000€ (1 044€, +6%) et pris le chemin de Singapour. Dans le même temps, la cuvée Millésime Brut Blanc de blancs 2002 était remportée par un amateur américain pour 633€ (+17%). C’est pour Hong-Kong qu’un flacon de du Grand Cru Avize Les Chantereines Extra Brut s’est envolé (577€), tandis que le premier cru Extra Brut 2009 drestait en France (454€). Des amateurs du Japon, d’Estonie, du Royaume-Uni, d’Italie, du Danemark ou de Finlande ont eux aussi jeté leur dévolu sur les flacons signés Selosse, tout au long du mois de mars. Cette signature ne connaît pas de frontières, décidément.
La Grange des Pères en magnum
Le célèbre domaine du Languedoc n’en est pas à son coup d’essai quand il s’agit d’enflammer les enchères sur la plateforme d’iDealwine. D’ailleurs, pas de record le mois dernier sur les flacons collectors produits par Laurent Vaillé depuis 1992. Enfin, notons tout de même le prix de 1 105€ déboursé par un enchérisseur de l’Hexagone pour acquérir le deuxième millésime à la Grange des Pères, 1993. Non, ce qui mérite l’attention, c’est plutôt le succès du format magnum, plus rare, nécessairement, donc recherché. Dans le millésime 2015 il a été adjugé 602€, tandis que le 2000 partait pour 571€. Jeune ou plus mature, les amateurs plébiscitent ces formats généreux. Un succès à méditer, et une voie à suivre pour les grands domaines de la région ? Réponse dans quelques mois. D’ici là, les amateurs feraient bien de remplir leur cave des beaux et grands flacons que propose la région.
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