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En cette période de foire aux vins nous passons notre vie à lire des notes de dégustation rédigées par les autres. Ce vin « à la robe tuilée » ou cet autre nectar  « porté sur les petits fruits rouges », qu’en est-il réellement ? Il est temps de rédiger vos propres notes de dégustation. Pour ce faire, voici quelques conseils.

1 – N’en faites pas des tonnes !

 Restez simple, concis, c’est le meilleur moyen de transmettre ce qu’un vin contient, et de s’en souvenir. Pas besoin d’une grosse douzaine de fruits rouges différents, de détailler quatre strates de sous-sol pour exprimer la minéralité et de laisser le verbe vous envahir.  Comme nous enseigne le dicton « la culture c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. » Et bien c’est pareil pour les notes de dégustation ! Plus vous vous sentirez à l’aise dans cet exercice, moins vous aurez besoin de mots pour décrire précisément ce que vous ressentez. Une fois acquis le vocabulaire de base des arômes fréquents, vous trouverez l’exercice bien plus simple !

2 – Comprendre l’équilibre d’un vin

Un vin c’est une tension permanente entre des forces opposées qui tirent chacune dans un sens ou dans l’autre. L’on décrit habituellement cet équilibre à l’aide de trois axes qui sont en réalité trois groupes de perceptions élémentaires par nos papilles:

  • Le sucre: qui décrit à la fois la perception sucrée que nous avons en bouche et l’alcool. L’on pourra dire d’un vin assez sucré qu’il est  « moelleux », ou d’un vin dont l’alcool est désagréable qu’il est « alcooleux ».
  • L’acidité: c’est une sensation primordiale pour comprendre un vin. L’acidité est ce qui donne à un vin sa tension. On dit d’un vin trop acide qu’il est « vert ». Un vin ayant une acidité prononcée mais acceptable sera « vif » ou « frais ». A l’inverse certains vins n’ayant pas assez d’acidité se décrivent comme l’inverse de la tension, comme des vins « mous. » Attention, lorsque l’on déguste on ne parle pas d’acidité chimique (pH du vin) mais bien de l’acidité perçue. La nuance est primordiale puisque l’on parle d’équilibre du vin.  Plus un liquide contient du sucre, moins on percevra l’acidité. Tentez l’expérience. Pressez un citron, tentez d’un boire une gorgée. Sucrez-le abondamment, vous pourrez le boire sans grimacer. Ainsi un vin très acide devra être assez sucré. Inversement, un vin très sucré devra avoir une acidité élevée pour conserver un équilibre acceptable, sinon il sera « mou ».
  • L’astringence/les tannins (vin rouge seulement): c’est ce qui assèche, c’est le « grain » d’un vin. Les tanins sont primordiaux pour évaluer la qualité d’un vin rouge. Un vin avec des tanins trop anguleux, trop asséchants sera âpre ou rugueux. L’on décrit la quantité de tanins mais aussi leur finesse. Des tanins fins, soyeux s’opposent à des tanins grossiers, rêches. Attention toutefois : les tanins sont perçus différemment en dégustation ou lors d’un repas. Juger l’équilibre d’un vin c’est le juger en contexte (voir point 4). Un vigneron travaille l’équilibre de son vin en fonction de sa vocation, qu’il soit fait pour être bu seul ou à table change entièrement l’équilibre tannique du vin.

Ces trois axes sont les plus communément utilisés pour rédiger ses notes sur la dégustation d’un vin rouge. Mais soyez libres, utilisez aussi le « boisé », la « complexité », l’amertume, tout ce qui fait sens dans votre perception de l’équilibre d’un vin.

3 – Le goût et … le toucher !

Lorsque l’on rédige des notes de dégustation l’on est souvent trop obnubilé par la recherche intense des arômes et de l’équilibre du vin qu’on en oublie les gestes les plus simples. La texture d’un vin, le toucher en bouche. Naturellement avec un vin rouge cela se percevra avec les tanins mais cela se perçoit également avec un vin blanc. Cela donne des indications de volume comme le « gras » d’un vin par exemple. Le toucher nous en dit souvent assez long sur un vin.

4 – Mettre le vin en contexte

Il est parfois difficile de déguster un vin seul, un exercice souvent réservé aux professionnels et auquel il est difficile de se plier pour un amateur.  Il faut être compréhensif et adapter le vin aux conditions de dégustation. Par un exemple, un vin dégusté légèrement trop chaud aura tendance à paraître plus alcooleux, un vin rouge qui n’a pas pris le temps de s’aérer aura l’air plus tanique etc.

N’hésitez pas dans vos notes à le comparer à d’autres vins que vous avez déjà bus, à parler ce que ce que ce vin vous évoque, à ce qu’il était dans le passé, ce qu’il sera dans l’avenir…

5 – Oubliez que vous dégustez !

Malheureusement il arrive que l’on déguste un vin, qu’on le décortique dans tous les sens pour en faire une dégustation détaillée et l’on se sent incapable de dire si oui ou non on aime ce vin. Si vous ne deviez retenir qu’un point de cet article c’est surtout celui-ci : appréciez le vin. Le premier indicateur d’une dégustation sera votre goût. Cet authentique moment de « Mmmh », d’étonnement gourmand et heureux.

Laissez cela transparaitre dans vos notes. L’on peut parcourir le carnet de dégustation entier de certains dégustateurs et n’avoir aucune indication sur leurs goûts : erreur ! Il n’est pas tabou de donner sincèrement son avis sur des notes de dégustation.

6 – Et au-delà !

Le reste vous appartient : poètes, aiguisez vos plumes.

Bien sur cet article ne fournit que des indications, des conseils. Nous avons chacun notre manière de rédiger des notes de dégustation qui sont bien souvent aussi compliquées à comprendre pour les autres que l’ordonnance d’un médecin pressé. L’essentiel, c’est de s’y retrouver. On attend vos notes de dégustation en commentaire !

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Cette publication a un commentaire

  1. Benjamin

    Je me suis lancé un défi, celui de découvrir une région viticole du monde chaque semaine pendant un an, et d’en faire un retour sur mon blog. Ce qui m’amène à m’exercer sur cette notation justement. J’essaye de décrire ce que je ressent mais je me trouve pour le moment un peu trop…formel. Le côté personnel viendra avec l’entrainement (si important) ! Merci pour cet article.

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