Pratique couramment usitée chez les dégustateurs professionnels, la dégustation à l’aveugle n’est cependant ni exclusive ni systématique. Alors pourquoi certains critiques ont-ils peur du noir ?
La dégustation à l’aveugle, c’est pas automatique
Libre au dégustateur de déguster avec ou sans chaussette. Non pas que certains dégustent comme un pied – quoique – mais les bouteilles réunies à huis clos dans la salle de dégustation doivent être « anonymées » par tous les moyens légaux et loyaux qui soient : aluminium, cache-bouteilles en tissu, tricotés main, une maille à l’endroit une maille à l’envers. C’est souvent pour cela d’ailleurs qu’on en a maille à partir avec certains vins.
Bref. On fait un peu comme on le sent – à cause des chaussettes, vous suivez ? –mais je dois dire que déguster à l’aveugle, comme c’est beaucoup plus difficile, c’est d’autant plus la classe si on ne se trompe pas sur qui est bon et qui l’est moins… L’exercice est à double tranchant, sans retour possible : ça passe ou ça casse. Enfin on se casse en général parce que si on se rate, ça ne pardonne pas. Donc l’enjeu de réputation est important pour le dégustateur ! C’est le choix du risque, de la remise en question mais aussi la voix du progrès. Car ainsi, on peut davantage progresser.
Déguster des vins avec l’étiquette sous le nez ne permet pas toujours de prendre le recul suffisant ni de remettre en cause certains ordres établis, les caciques et les premiers de la classe bénéficiant toujours d’une seconde chance : si le grand château-que-tout-le-monde-adore ne ressort pas, on dit qu’il goûtait mal, et on le regoûte. Mais si l’inconnu sent la chaussette, et bien souvent, on peut passer à côté (du vin, rarement de la chaussette). Sauf si l’on est très scrupuleux et honnête dans sa démarche, comme la grande majorité des dégustateurs. C’est d’ailleurs de cette façon que l’on repère de nouveaux domaines, des jeunes qui montent, des vieux qui descendent, et que l’on sort de l’anonymat la future star de demain !
L’aveugle rend la raison
Parfois aussi il arrive que l’on déguste chez le vigneron ou au château, généralement à la suite d’une première dégustation à l’aveugle qui a permis d’établir une sélection. Bien évidemment, une fois sur place, on déguste tout ou partie de la production, étiquette découverte. Souvent aussi sur cuve ou sur fût, et parfois le vigneron est taquin, et ne nous dit pas ce que c’est, à nous de deviner… Là plus question de naviguer dans le brouillard, sauf en hiver bien sûr, on sait parfaitement ce que l’on a dans le verre. Un des avantages de cette seconde dégustation sur place est de pouvoir échanger avec le vigneron : dès lors que l’on en sait un peu plus sur le vin – à l’aveugle, on connaît généralement l’appellation, mais pas toujours, et le millésime – on peut mieux l’appréhender, comparer les différents types de terroirs sur plusieurs cuvées, déguster les cépages purs, non assemblés ou non encore passés en fûts. Aller dans les cuisines du vigneron en apprend beaucoup sur le vin mais aussi sur tous les vins en général.
En résumé, deux voies s’offrent au dégustateur. Personnellement j’opte aveuglément pour la bouteille anonyme. Pour la rigueur que cela impose, pour le plaisir de découvrir les noms ensuite, un peu comme quand on ouvre ses cadeaux de Noël. Avec des bonnes et des mauvaises surprises.
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La fameuse dégustation de Paris de 1976 (« Le jugement de Paris », http://fr.wikipedia.org/wiki/Jugement_de_Paris_(vin)) a aussi beaucoup joué dans le choix de nombreux dégustateurs, y compris les plus grands, de ne pas déguster en aveugle. Il est d’ailleurs assez rare de voir un dégustateur mal noter un 1er GCC dans les millésimes récents.
La fameuse dégustation de Paris de 1976 (« Le jugement de Paris », http://fr.wikipedia.org/wiki/Jugement_de_Paris_(vin)) a aussi beaucoup joué dans le choix de nombreux dégustateurs, y compris les plus grands, de ne pas déguster en aveugle. Il est d’ailleurs assez rare de voir un dégustateur mal noter un 1er GCC dans les millésimes récents.
Bien dommage que ce texte soit ponctué de jeux de mots pas toujours hilarant (et je m’y connais, faisant souvent bien pire)
Bien dommage que ce texte soit ponctué de jeux de mots pas toujours hilarant (et je m’y connais, faisant souvent bien pire)
Pour ou contre la dégustation à l’aveugle?
Ca veut dire quoi « je ». Pourquoi parler de « je » ceci, « je » cela alors que ce n’est pas signé????
merci
Bonjour,
Merci de votre intérêt pour ce sujet, qui a été signé par Véronique Raisin, comme il est indiqué en bas de l’article.
Cordialement,
La rédaction
Pour ou contre la dégustation à l’aveugle?
Ca veut dire quoi « je ». Pourquoi parler de « je » ceci, « je » cela alors que ce n’est pas signé????
merci
Bonjour,
Merci de votre intérêt pour ce sujet, qui a été signé par Véronique Raisin, comme il est indiqué en bas de l’article.
Cordialement,
La rédaction
Moi, je suis adepte de la dégustation à l’aveugle. Cela permet de dépasser les préjugés que l’on pourrait avoir : Nom du domaine, cépage, étiquette… On se concentre sur la substantifique moelle du vin et on découvre tous les parfums, les textures, les sensations que l’on ne peut sentir avec les préjugés de départ. Après jouer à la devinette pour trouver le nom et l’année du vin est un peu subsidiaire… Le plaisir de déguster doit primer !
Moi, je suis adepte de la dégustation à l’aveugle. Cela permet de dépasser les préjugés que l’on pourrait avoir : Nom du domaine, cépage, étiquette… On se concentre sur la substantifique moelle du vin et on découvre tous les parfums, les textures, les sensations que l’on ne peut sentir avec les préjugés de départ. Après jouer à la devinette pour trouver le nom et l’année du vin est un peu subsidiaire… Le plaisir de déguster doit primer !