Second volet de notre petite série d’articles destinés à savoir ce qu’il faut penser de certaines idées sur le vin et la façon de le déguster qui paraissent évidentes et qui ne le sont pas forcément… Aujourd’hui les accords à table avec une viande ou un poisson. Blanc ou rouge ou blanc et rouge ?

 Rassurez-vous, même s’il faut combattre les idées reçues et essayer d’être inventif dans les accords mets et vins, on ne va tout de même pas vous conseiller un sauternes sur un roastbeef ou un pauillac sur une sole à la crème ! Mais sans aller jusque-là on peut sortir du classique viande = vin rouge et poisson = vin blanc.

 Après avoir fait l’expérience vous verrez qu’il y a de nombreux plats de viande que vous pourrez accompagner d’un vin blanc.

L’accord le plus évident avec un blanc est sans doute avec toutes les préparations de viandes blanches ou volailles à la crème (blanquette de veau à l’ancienne, poularde à la crème, etc.). La douceur acidulée de la crème ferait horriblement saillir les tannins d’un vin rouge. Ces préparations demandent un blanc assez riche, un peu gras (mais sans excès pour ne pas alourdir l’onctuosité de la crème) et qui ne soit pas marqué par une acidité trop en avant. Les blancs de Bourgogne répondent en général parfaitement à ces critères, ceux de la Côte d’Or (Meursault, Puligny et Chassagne-Montrachet) et du Mâconnais (Mâcon et Pouilly-Fuissé) semblant en moyenne un peu plus adaptés que ceux de Chablis ou de l’Yonne. En dehors de la Bourgogne, des vins de la Loire comme un Vouvray ou un Montlouis (tendance “sec/tendre” ou demi-sec) ou une Roussette de Savoie feront également très bien l’affaire.

 Même sans crème, une volaille rôtie à la peau bien croustillante fera merveille avec un chenin sec de la Loire, mais aussi avec un Jurançon sec ou un Irouléguy comme avec un riesling alsacien, dans lequel on pourra alors tolérer quelques petits sucres résiduels. Dans les abats, le ris de veau est également un met qui s’accorde bien avec un blanc un peu riche pour faire le match avec la richesse de texture de ce plat de choix.

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 Enfin, certaines préparations un peu exotiques se marient fort bien à des blancs à la fois riches et tendus. Par exemple la cuisine thaï, un curry indien ou un tajine marocain, autant de plats qui seront bien plus à l’aise avec un demi-sec de Vouvray ou de Montlouis, un Jurançon modérément sucré, un pinot gris ou un gewurztraminer alsacien avec quelques grammes de sucre qu’avec un vin rouge, même modérément tannique.

 Pour ce qui concerne l’association d’un vin rouge avec un poisson, les réticences sont encore plus fortes. Il y a une raison chimique à cette méfiance naturelle : les tannins du vin se resserrent et se raidissent au contact de la chair de presque tous les poissons. La première démarche consiste donc à privilégier des vins peu tanniques ou aux tannins très fondus (donc qui ont pas mal d’années de garde derrière eux). Les plus délicats et les plus fins des pinots noirs sont donc des vins qui pourront s’accorder à la chair de plusieurs poissons, surtout après une dizaine d’année de garde. Vous pouvez aussi penser à un sancerre rouge un peu évolué, ainsi qu’à un chinon, un bourgueil ou au saumur-champigny de dix ans et plus.

Mais attention, même avec un rouge aux tannins assagis par les ans, tous les poissons ne seront pas forcément à l’aise dans leur assiette. Les chairs des poissons blancs les plus délicats seront les plus difficiles à marier (sole, turbot, colin…). Les poissons aux textures plus fermes et au goût plus affirmé s’en sortiront par contre très bien, par exemple le rouget (surtout avec son foie en sauce), le thon, la daurade rose, le saumon et de nombreux crustacés, surtout quand ils sont préparés avec une sauce un peu relevée (homard, langouste ou calmar à l’armoricaine, par exemple).

 Vous restez sceptique ? Première solution : faites des essais !

Deuxième solution, (surtout en été) : passez au rosé.

A lire : nos conseils pour bien associer un plat et un vin

A lire dans le Blog iDealwine :

Il faut toujours servir les blancs avant les rouges. Vrai ou faux ?

Quelques idées reçues sur la conservation des vins

Les idées reçues à combattre sur les accords mets et vins

Cet article a 10 commentaires

  1. LEFAY

    Un seul « n » à TaNin. Que diable.
    Ça casse bien l’intérêt de l’article.

    1. Rédaction iDealwine

      Merci de nous suivre attentivement, mais, désolé, tanin peut s’écrire avec un ou deux « n ». Même s’il est exact que la tendance « moderne » est de l’écrire avec un seul…

  2. LEFAY

    Un seul « n » à TaNin. Que diable.
    Ça casse bien l’intérêt de l’article.

    1. Rédaction iDealwine

      Merci de nous suivre attentivement, mais, désolé, tanin peut s’écrire avec un ou deux « n ». Même s’il est exact que la tendance « moderne » est de l’écrire avec un seul…

  3. maissecal

    Etonné par l’absence flagrante des vins blancs du Jura quant à l’accord crème viande blanche ou volaille. Point de vin jaune non, mais savagnin ouillé ou non, chardonnay typé ou assemblage savagnin chardonnay sont imparables et incomparables en matière de rapport qualité prix.
    A l’identique ils font aussi merveille sur les plats exotiques et épicés où l’on préférera des vins à caractère oxydatifs tels que savagnin ou chardonnay élevés sous voile.
    Quant à l’accord poisson rouge, vous omettez de citer les poissons de rivière au goût plus affirmé tels que le sandre qui se marient à merveille avec une réduction de vin rouge sur lequel il serait dommage d’oublier un joli trousseau d’Arbois voire quelques poulsard bien choisis (le corail du chateau d’Arlay par exemple).

    1. Rédaction iDealwine

      Vous avez bien raison de défendre les vins du Jura ! On ne peut pas tout citer dans nos petits articles sur les accords, mais il est vrai qu’on aurait pu citer les savagnins ouillés ou les chardonnays de cette région pour des accords avec des viandes blanches. Nous n’avons jamais essayé les oxydatifs sur une cuisine exotique, mais c’est effectivement tentant et ce sera sans doute tenté un de ces jours ! Jamais essayé non plus un trousseau ou un poulsard sur un sandre mais ce que vous dites est assez tentant aussi ! Merci de vos suggestions.

  4. maissecal

    Etonné par l’absence flagrante des vins blancs du Jura quant à l’accord crème viande blanche ou volaille. Point de vin jaune non, mais savagnin ouillé ou non, chardonnay typé ou assemblage savagnin chardonnay sont imparables et incomparables en matière de rapport qualité prix.
    A l’identique ils font aussi merveille sur les plats exotiques et épicés où l’on préférera des vins à caractère oxydatifs tels que savagnin ou chardonnay élevés sous voile.
    Quant à l’accord poisson rouge, vous omettez de citer les poissons de rivière au goût plus affirmé tels que le sandre qui se marient à merveille avec une réduction de vin rouge sur lequel il serait dommage d’oublier un joli trousseau d’Arbois voire quelques poulsard bien choisis (le corail du chateau d’Arlay par exemple).

    1. Rédaction iDealwine

      Vous avez bien raison de défendre les vins du Jura ! On ne peut pas tout citer dans nos petits articles sur les accords, mais il est vrai qu’on aurait pu citer les savagnins ouillés ou les chardonnays de cette région pour des accords avec des viandes blanches. Nous n’avons jamais essayé les oxydatifs sur une cuisine exotique, mais c’est effectivement tentant et ce sera sans doute tenté un de ces jours ! Jamais essayé non plus un trousseau ou un poulsard sur un sandre mais ce que vous dites est assez tentant aussi ! Merci de vos suggestions.

  5. Tourangeau

    S’il vous plaît arrêtez de dire « vin de loire », ça ne veut rien dire, ça va du Pays Nantais à Sancerre. Appellation complétement ridicule, tout ça parce que le mot « Loire » devrait faire vendre.
    Dans vôtre exemple vous citez, un Montlouis et un Vouvray, dîtes donc vin de Touraine.

  6. Tourangeau

    S’il vous plaît arrêtez de dire « vin de loire », ça ne veut rien dire, ça va du Pays Nantais à Sancerre. Appellation complétement ridicule, tout ça parce que le mot « Loire » devrait faire vendre.
    Dans vôtre exemple vous citez, un Montlouis et un Vouvray, dîtes donc vin de Touraine.

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