La distillerie Ardbeg-Islay

La distillerie Ardbeg se construit sur un savoir-faire bicentenaire. Connue pour ses whiskies parmi les plus tourbés du pays des Scots, elle est habituée aux distinctions internationales. Partez à la découverte de cette distillerie à la réputation sans précédent.

L’histoire de la distillerie Ardbeg

  • L’histoire d’Ardbeg, depuis 1815

C’est en 1815 que John MacDougall obtient une licence pour créer sa distillerie sur le rivage, au sud-est de l’île d’Islay, à deux heures de ferry des côtes écossaises. En 1838, c’est un négociant en spiritueux de Glasgow au nom de Thomas Buchanan qui acquiert la distillerie pour un peu moins de 2.000 livres sterling. Alexander, fils de John Macdougall, continue à superviser les opérations.

  • Colin Hay, figure incontournable d’Ardbeg

En 1853, Alexander décède. À la suite de cette tragique disparition, Colin Hay, l’une des figures les plus importantes du whisky sur l’île d’Islay fait son apparition à la distillerie, dans une période de crise. Il est épaulé par les sœurs Macdougall que sont Margaret et Flora, possiblement les premières femmes distillatrices d’Écosse. Après la mort de Margaret en 1865, Colin Hay devient alors le seul associé de la fabrique. Ardbeg va mal, Colin est obligé de se faire aider par la famille Buchanan qui devient partenaire de la distillerie, son avenir est quelque peu assuré.

Les anciens employés d'Ardbeg - Islay

Au milieu du XIXème siècle, la petite distillerie fait parler d’elle à l’étranger grâce à des négociants et des assembleurs du Royaume-Uni qui exportent les whiskies en direction de l’Amérique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. On lui délivre alors une grande réputation, étant vendu comme le meilleur whisky d’Écosse. Colin Hay travaille énormément pour développer la distillerie et met en place un nouvel espace de stockage et des nouveaux alambics plus imposants pour augmenter la production. Il aménage les abords côtiers de la fabrique pour l’arrivage de matières premières comme le charbon et pour l’expédition du whisky vers le continent. De nouvelles machines sont installées pour fournir l’énergie nécessaire à la production d’Ardbeg. En 1887, la brûlerie est qualifiée comme étant la plus productive d’Islay par Alfred Barnard dans son livre The Whisky Distilleries of the United Kingdom. 250.000 gallons – soit 1,1 million de litres – sortent de l’entreprise chaque année. Le village d’Ardbeg est à son apogée, comptant près de 200 habitants dont 60 travaillent dans la distillerie du village. Colin Hay y construit une grande maison sur le flanc de la colline avec un jardin et une serre pour cultiver des légumes. Avec une superbe vue sur la mer, il possède aussi un peu plus d’un hectare de terres sur lesquelles il prend soin de moutons. Après plusieurs mois à la recherche d’un successeur, c’est le troisième fils, Colin Elliot Hay, qui reprend l’affaire. Il œuvre, en 1911, pour que le nom Ardbeg devienne plus qu’un village mais bien une marque. D’ailleurs la typographie si distinctive du ”A” de la marque sera également enregistrée. En 1922, la famille Hay donne les rênes à son actionnaire principal, l’entreprise Alexander Macdougall & Co pour 19.000 livres. En 1928, Colin Elliot Hay décède à son tour d’une maladie. Les dirigeants se succèdent et les crises s’enchaînent sur l’île d’Islay. La Seconde Guerre mondiale s’en mêle et en 1977, Hiram Walker, investisseur américain rachète la distillerie… Nouveau gérant, nouvelle histoire. En 1981, la production de whisky s’écroule et Ardbeg ferme ses portes. Une vingtaine d’emplois sont perdus et le village est dévasté. L’année 1987 est marquée par l’acquisition du groupe Allied Lyons, groupe anglais aujourd’hui plus connu sous le nom de Allied Domecq, propriété de Pernod Ricard et de Fortune Brands. Le groupe redonne une identité artisanale à Ardbeg pour combler la demande des assembleurs du pays. En 1996, la fabrique est de nouveau mise en vente par le groupe anglais. 

  • 1997, une nouvelle dimension

La société Glenmorangie, célèbre distillerie du Ross-shire acquiert Ardbeg et reprend la production du whisky à plein temps. Les premiers embouteillages des fameuses cuvées 17 Years Old, 1978 et Ardbeg Provenance sont effectués. Le travail porte ses fruits et Ardbeg est élue distillerie de l’année en 1998. Par ailleurs, la cuvée 1975 et un espace d’accueil sont créés pour accueillir les visiteurs. En 1999, Ardbeg atteint une production de 600.000 litres par an grâce à des investissements massifs dans la distillerie et dans les équipes. Les cuvées Ten Years Old et Ardbeg Committee sont lancées en 2000. Ces deux cuvées sont un réel succès alliant la puissance de la tourbe et la douceur florale. Ardbeg trouve sa marque de fabrique. La magnifique cuvée Lord of the Isle est lancée en 2001, élevant la gamme à sept références. L’année suivante, la distillerie Ardbeg devient un incontournable du tourisme écossais, tout s’enchaîne. Elle reçoit le prix de “Visitor Centre Manager of the Year » par Whisky Magazine et se voit attribuer quatre étoiles par l’office de tourisme écossais. En 2002, le comité Ardbeg est créé. C’est un club de passionnés de la distillerie qui s’est promis de ne plus jamais voir fermer ses portes. Aujourd’hui ce club à même le droit à des cuvées qui lui sont réservées.

La distillerie Ardbeg - Islay - Ecosse - Mer
  • Moët Hennessy/LVMH se joint à l’aventure 

En 2005, le groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, entre dans la danse en intégrant Ardbeg à son groupe. La distillerie prend une nouvelle dimension en atteignant une production de plus d’un million de litres. 2007 est marqué par l’arrivée de Michael Heads à la tête d’Ardbeg. C’est le 20ème directeur que la distillerie connaît. Il emmène la fabrication vers le saint Graal avec la cuvée Ten Years Old qui devient meilleur whisky du monde dans la Bible du Whisky par Jim Murray en 2008. Le nombre de références de la maison Ardbeg s’élève au nombre de 10. En 2009, c’est au tour de la cuvée Uigeadail de devenir meilleur whisky du monde. En 2010, rebelote, la cuvée Supernova est élue meilleur scotch whisky de la planète. La distillerie écossaise prend une dimension mondiale en réalisant la première expérience de dégustation de whisky dans l’espace, en partenariat avec l’ISS. Ardbeg fête ses 200 ans en 2015 et lance sa cuvée Perpetuum pour l’occasion. Une page se tourne à la distillerie du sud-est de l’île d’Islay lorsqu’en 2020, après 13 ans de règne, “Micky” Heads prend sa retraite. Il est succédé par Colin Gordon – oui, encore un Colin – qui perpétue le savoir-faire artisanal de la distillerie. En 2022, un fût unique de 1975 se vend à un prix record de 16 millions de livres sterling. Rappelez-vous, les minimes transactions de l’époque lorsque la distillerie se vendait 2.000 livres sterling…

Un savoir-faire exceptionnel : la tourbe en ligne de mire 

Après un récit historique complet, place au savoir-faire.

  • Le maltage

Le maltage est un procédé qui transforme la céréale en malt. L’objectif est de transformer l’amidon en sucre puis en alcool en ajoutant des levures. La marque de fabrique de la distillerie Ardbeg est sa tourbe. Contrairement à ses voisins d’Islay comme Lagavulin, Kilchoman ou encore Caol Ila, la fabrique utilise le malt le plus tourbé du marché provenant des malteries du village de Port Ellen, village du sud de l’île. L’eau utilisée pour produire le whisky provient du Loch Uigeadail, petit ruisseau situé à 3 miles de l’entreprise. 

  • Le broyage

Les grains sont broyés et créent une poudre appelée “grist”. Ardbeg ajoute ensuite la substance obtenue avec l’eau préalablement prélevée de la rivière et, dans une cuve, fait chauffer le tout à plus de 60 °C. Après fermentation, les déchets d’orge sont distribués aux agriculteurs de la région. On note que sur l’île d’Islay, vivent 42.000 moutons. Il y a donc 14 fois plus de moutons que d’habitants sur la petite île écossaise.

Les moutons de l'île d'Islay - Ardbeg - iDealwine
  • Moût et fermentation

Après le refroidissement du moût à moins de 20 °C, la levure est ajoutée. C’est parti pour l’étape de fermentation. Le liquide se repose dans des washbacks, énorme récipient fait en pin d’Oregon, durant une longue période. C’est ici que le whisky trouve son caractère iodé.

  • La distillation 

Ardbeg met en place deux distillations bien distinctes. La première dans du vin porté à ébullition. Le liquide atteint donc les 24 % de degré alcoolique. En revanche, la deuxième distillation se fait directement dans l’alambic. La qualité du liquide s’améliore et la teneur en alcool atteint les 76 %. Après cette étape, suit le “spirit cut”. C’est un procédé qui prend quatre à cinq heures qui permet à la teneur en alcool de diminuer jusqu’à 62.5 %. Durant cette étape de distillation, l’alcool s’évapore jusqu’à atteindre un taux acceptable.

Les alambics d'Ardbeg - Ecosse - Islay -iDealwine
  • La maturation

La maturation est la dernière étape de la fabrication du whisky. Chez Ardbeg, la plus grande partie des fûts d’élevage sont des ex-bourbon, faits en chêne. Ici, seuls les fûts neufs ou déjà utilisés une fois sont expérimentés. Les principaux tonneliers sont américains ou écossais et ils sont sélectionnés par Dr Bill Lumsden. Deux autres types de fûts sont utilisés comme des tonneaux ayant permis l’élevage de Xérès (célèbre vin muté d’Espagne), ou encore des fûts de chêne français. La distillerie étant près de la mer, un côté iodé se révèle au breuvage durant la maturation.

Pour conclure, la distillerie écossaise Ardbeg est l’une des plus emblématiques d’Islay. Son savoir-faire unique et son histoire lui permettent de rivaliser avec les plus grands noms du whisky écossais. Sa croissance est grandissante, et sa réputation aussi…

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