Revenons en arrière sur le millésime 2017 dans le monde viticole. Celui-ci est synonyme d’une production historiquement faible. Cela n’échappe pas à l’Italie, où la production est marquée par une forte baisse (-17%). En cause, le gel et la sécheresse qui sont venus entamer sérieusement les rendements de la vigne. Mais qu’en est-il de la qualité de ce millésime 2017, avec le recul que l’on a aujourd’hui ?
Une production historiquement basse : un millésime rare
« Il faut remonter avant les années 2000 pour trouver un niveau de production aussi bas » disait Jean-Marie Aurand, directeur général de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) en 2018. Depuis, le millésime 2023 a tristement pris la place de 2017, avec une production la plus basse depuis 1961.
En 2017, l’hiver et le printemps sont bien ensoleillés en Italie. Les gels printaniers affectent donc d’autant plus les vignobles (essentiellement dans le nord). Puis, un été sec, marqué par la sécheresse, ne permet pas aux raisins de suffisamment se gonfler en eau, limitant drastiquement les rendements (-17% par rapport à 2016). A Valpolicella par exemple, les températures moyennes de mai à juillet sont au-dessus des normales des trente dernières saisons. Des pluies en juin et juillet viennent toutefois limiter le stress hydrique de la vigne.
Il est intéressant de noter que la plupart des vignerons avec qui nous échangeons, nous donnent l’année 2017 comme le point de départ d’une nouvelle période de viticulture, profondément marquée par les aléas climatiques. Là où avant le gel ou la sécheresse touchaient un millésime sur trois ou quatre, il touche désormais quasiment tous les millésimes, et de manière sérieuse un millésime sur deux.
Que penser du millésime 2017 ?
Par rapport à d’autres millésimes plus réputés, le 2017 a pu souffrir d’une mauvaise presse à sa sortie – au même titre que le 2017 à Bordeaux qui est d’une grande qualité mais qui est né entre plusieurs immenses millésimes-. Cela étant dit, ce millésime se révèle merveilleusement bien aujourd’hui, en témoigne le coup de cœur affirmé de Francesco Cosci, meilleur sommelier d’Italie à propos du langhe rosso 2017 de Roagna. « […] produit par un artisan, presque un artiste, installé dans le Piémont, à Barbaresco. Ce vigneron donne naissance à des monstres de subtilité » disait Francesco au Figaro en février dernier. Lorsque la magie du vigneron opère… les vins sont grands quoi qu’il arrive !
Du côté de Brunello di Montalcino, le millésime montre « une plus grande fraîcheur que prévue » révèle Michaela Morris (Decanter) en 2022 après une dégustation de 80 échantillons. Son conseil est de déguster les vins dans les cinq à huit années à venir. A Barolo, Aldo Fiordelli (Decanter) décrit les vins comme étant « bien équilibrés, et présentant une acidité brillante et des tannins mûrs ».
D’ailleurs, 2017 a été marqué par quelques petits évènements en Italie chez nos domaines partenaires. En effet, c’est l’année où Federico Radi, le nouveau directeur technique de Biondi-Santi a rejoint le domaine. Par ailleurs, Ornellaia a également décidé de lancer « Massetino », le petit frère du fameux « Masseto » cette même année.
Notre sélection de vins italiens récompensés par la presse
Aujourd’hui, 2017 révèle des vins qui commencent à être prêts à boire. Il faut dire que déjà près de sept années se sont écoulées depuis les vendanges de ce millésime !
Voici notre sélection de vins à déguster dès maintenant :
- Chianti Classico Riserva Querciabella : certifié bio, ce chianti à un prix accessible (28,8€ par 2), a été largement récompensé (17/20 Jancis Robinson, 94/100 Falstaff, 92/100 Decanter…)
- Brunello di Montalcino 2017 Il Poggione : référence de son appellation, ce brunello réalisé de manière traditionnelle, a écopé d’un 95/100 de Wine Enthusiast, d’un 94+/100 de Wine Advocate et d’un 17,5 de Vinum !
Et nos pépites à laisser en cave encore quelques années :
- Brunello di Montalcino 2017 Biondi Santi : déjà délicieux maintenant – nous l’avons goûté à notre masterclass e-dégustation organisée avec le domaine – ce vin gagnera encore en complexité dans les vingt prochaines années. Jancis Robinson (17/20) et Wine Advocate (96/100) conseillent d’ailleurs d’ouvrir ce flacon à partir de 2026 !
- Barolo Pira 2017 Roagna : un barolo emblématique de son domaine, tout simplement (95/100 de Wine Spectator) !
- Barolo La Serra 2017 Roberto Voerzio : James Suckling lui a octroyé la note de 98/100, Vinum la note quasi parfaite de 19/20. Conciliant modernité et tradition, ce barolo est l’un des plus iconique de la région.