Chateau Latour Bordeaux Primeurs
Château Latour

A peine les dégustations primeurs achevées, voici que le château Latour lance un sacré pavé dans la mare bordelaise. Durant le week-end, le premier cru classé de Pauillac a en effet confirmé sa décision de sortir du système de commercialisation en primeur à compter du millésime 2012.

Le début de semaine s’annonçait pourtant calme : Bordeaux se remet tout juste des semaines intensives de dégustation des primeurs 2011. Et voici que le Château Latour, par un courrier adressé aux négociants, lance une annonce tonitruante : le cru classé de Pauillac se retirera du système de vente en primeur à compter du millésime 2012. La décision ne surprend pas. D’année en année, les volumes disponibles à l’achat en primeur se réduisaient comme peau de chagrin. Il devenait évident que le domaine, propriété de l’homme d’affaires François Pinault, affinait une stratégie alternative.

C’est désormais public : les négociants ont été prévenus dans le week-end, et avec un an de préavis, que le château Latour ne serait plus proposé à la vente à compter du millésime 2012. Frédéric Engerer, le Directeur du domaine, précise, et c’est le Wine Spectator qui le dit, que le Grand vin de Château Latour vieillira tranquillement dans ses ch

Chateau Latour Bordeaux Primeurs iDealwine
la salle de dégustation de Château Latour

ais 10 à 12 ans avant d’être commercialisé. Pour les Forts de Latour, le vrai-faux second vin, il faudra patienter sept ans. Quant au troisième vin (Pauillac de Château Latour), il est traditionnellement mis sur le marché quelques années après sa mise en bouteilles et rien ne devrait changer. Les causes de cette décision ? Elles sont multiples : il s’agit d’abord, selon M. Engerer, d’éviter que les flacons de ce vin réputé pour sa garde ne soient ouverts et dégustés trop jeunes. Par ailleurs, le but est de limiter les échanges avant que le vin ne parvienne à maturité. Enfin – et c’est peut-être la raison principale – Latour entend conserver la majeure partie de la marge commerciale lors de la vente. Une logique qui peut être mise en œuvre à condition d’avoir les moyens (et la place !) de stocker 10 à 12 ans de production. S’agissant des propriétaires de Château Latour, la question ne se pose pas. Mais quid des autres domaines ?

La cote iDealwine des vins de Château Latour

 CoteiDealwineTendance
Château Latour 2005734 €
Château Latour 2004320 €
Château Latour 2003734 €=
Château Latour 2001 354 €
Château Latour 2000845 €
Château Latour 1996503 €
Château Latour 1995374 €
Château Latour 1990524 €

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Cet article a 4 commentaires

  1. Olivier

    Je cite : ‘Les causes de cette décision ? Elles sont multiples : il s’agit d’abord, selon M. Engerer, d’éviter que les flacons de ce vin réputé pour sa garde ne soient ouverts et dégustés trop jeunes.’

    Oh, M. Engerer c’est trop touchant vous inquietez de mettre sur le marche des bouteilles a maturite pendant que que vous refusez aux particuliers de faire reconditionner et/ou remettre a niveau leurs vieux millesimes comme 61 par exemple… Le seul premier cru a continuer a le faire est Yquem mais Yquem est aussi le seul premier cru a meriter son prix.

    Latour etait vendu au debut des annees 90 en supermarche pour quelques 40 Euros et Lafite 1982 etait vendu 150 Euros. A mediter… a une epoque ou les fonds d’investissement dans le vin fleurissent comme par enchantement… Achetez au son du Canon et vendez au son du violon. Cette regle est valable en bourse mais surtout pour ces premiers crus qui ne justifient en AUCUN CAS leurs prix actuels… du moins pour un buveur de vin. Pour les autres… hier ils investissaient dans les start-up internet. On connait le resultat.

  2. Olivier

    Je cite : ‘Les causes de cette décision ? Elles sont multiples : il s’agit d’abord, selon M. Engerer, d’éviter que les flacons de ce vin réputé pour sa garde ne soient ouverts et dégustés trop jeunes.’

    Oh, M. Engerer c’est trop touchant vous inquietez de mettre sur le marche des bouteilles a maturite pendant que que vous refusez aux particuliers de faire reconditionner et/ou remettre a niveau leurs vieux millesimes comme 61 par exemple… Le seul premier cru a continuer a le faire est Yquem mais Yquem est aussi le seul premier cru a meriter son prix.

    Latour etait vendu au debut des annees 90 en supermarche pour quelques 40 Euros et Lafite 1982 etait vendu 150 Euros. A mediter… a une epoque ou les fonds d’investissement dans le vin fleurissent comme par enchantement… Achetez au son du Canon et vendez au son du violon. Cette regle est valable en bourse mais surtout pour ces premiers crus qui ne justifient en AUCUN CAS leurs prix actuels… du moins pour un buveur de vin. Pour les autres… hier ils investissaient dans les start-up internet. On connait le resultat.

  3. Paul-Louis

    Je souscris pleinement au propos d’Olivier…
    Dans la même veine : « Par ailleurs, le but est de limiter les échanges avant que le vin ne parvienne à maturité. »
    De quels échanges s’agit-il ? Echanges supposant des transports inconsidérés (à l’heure d’Internet ?) qui mettraient à mal le contenu du flacon avant dégustation ou bien commerciaux entre amateurs, collectionneurs et spéculateurs ?
    Un peu des deux sans doute, car la transition est toute trouvée avec le 3e argument : « Latour entend conserver la majeure partie de la marge commerciale lors de la vente. »
    Car ici, Engerer est un exécutant aux ordres de Pinault qui impulse la stratégie pour rentabiliser au mieux tout ce qu’il possède… Et en expurger toutes les possibilités de bénéfices… « Après moi, il n’y a plus de moût » pourrait-il dire…
    Après 10 à 12 ans de cave, je ne vous dis pas le prix de la bouteille… Cela ne va faire qu’enchérir le prix de vente et l’alignement des autres maisons !
    Aussi cher que le Château d’Yquem ? Dont une branche de ma famille était amie depuis le 18e siècle… (documents d’archives familiales).
    Alors… : une simple question de rivalité avec Bernard Arnault sur le dos des consommateurs français qui ne peuvent plus s’offrir les vins de leurs terroirs livrés qu’ils sont aux spéculations des fonds d’investissement ou aux dégustateurs sans frontière qui n’ont souvent ni la culture ni le goût assez développés pour déguster ce genre de nectars… Je ne ne veux citer personne, mais les connaisseurs comprendront.
    J’ai moins de 50 ans et j’ai bien connu les grands vins achetés par mon père dans les années 70 dont les maisons ont bien profité de la vente de la collection et de la chute de la Maison Nicolas avant de bénéficier de la mondialisation… et maintenant de la spéculation… Impossible aujourd’hui d’acheter les mêmes vins en étant français, même comme cadre supérieur…
    Au final, en acceptant de faire le jeux de la spéculation, Pinault provoque la baisse du pouvoir d’achat dans ce domaine et accélère la dépossession des français de ce qui fait la culture de leur pays…
    Quand le pétrole sera à 10 Euros le litre, peut-être sera-t-il moins rentable d’envoyer par avion les précieuses bouteilles… et recommencerons-nous à boire les vins que nous méritons de par notre savoir-faire ancestral ?

  4. Paul-Louis

    Je souscris pleinement au propos d’Olivier…
    Dans la même veine : « Par ailleurs, le but est de limiter les échanges avant que le vin ne parvienne à maturité. »
    De quels échanges s’agit-il ? Echanges supposant des transports inconsidérés (à l’heure d’Internet ?) qui mettraient à mal le contenu du flacon avant dégustation ou bien commerciaux entre amateurs, collectionneurs et spéculateurs ?
    Un peu des deux sans doute, car la transition est toute trouvée avec le 3e argument : « Latour entend conserver la majeure partie de la marge commerciale lors de la vente. »
    Car ici, Engerer est un exécutant aux ordres de Pinault qui impulse la stratégie pour rentabiliser au mieux tout ce qu’il possède… Et en expurger toutes les possibilités de bénéfices… « Après moi, il n’y a plus de moût » pourrait-il dire…
    Après 10 à 12 ans de cave, je ne vous dis pas le prix de la bouteille… Cela ne va faire qu’enchérir le prix de vente et l’alignement des autres maisons !
    Aussi cher que le Château d’Yquem ? Dont une branche de ma famille était amie depuis le 18e siècle… (documents d’archives familiales).
    Alors… : une simple question de rivalité avec Bernard Arnault sur le dos des consommateurs français qui ne peuvent plus s’offrir les vins de leurs terroirs livrés qu’ils sont aux spéculations des fonds d’investissement ou aux dégustateurs sans frontière qui n’ont souvent ni la culture ni le goût assez développés pour déguster ce genre de nectars… Je ne ne veux citer personne, mais les connaisseurs comprendront.
    J’ai moins de 50 ans et j’ai bien connu les grands vins achetés par mon père dans les années 70 dont les maisons ont bien profité de la vente de la collection et de la chute de la Maison Nicolas avant de bénéficier de la mondialisation… et maintenant de la spéculation… Impossible aujourd’hui d’acheter les mêmes vins en étant français, même comme cadre supérieur…
    Au final, en acceptant de faire le jeux de la spéculation, Pinault provoque la baisse du pouvoir d’achat dans ce domaine et accélère la dépossession des français de ce qui fait la culture de leur pays…
    Quand le pétrole sera à 10 Euros le litre, peut-être sera-t-il moins rentable d’envoyer par avion les précieuses bouteilles… et recommencerons-nous à boire les vins que nous méritons de par notre savoir-faire ancestral ?

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