robert-parkerRobert Parker a donné il y a une dizaine de jours une interview exclusive au journal britannique The Independant, où il dresse un bref bilan sur sa carrière, tout en niant vouloir prendre sa retraite malgré la réduction de ses activités.

Une carrière longue de près d’une quarantaine d’années, plus de 350 000 bouteilles dégustées et une aura mondiale : Robert Parker aura laissé une marque indélébile dans le monde du vin. Il revient sur son parcours et sur sa progressive sortie du devant de la scène.

Dans cette interview, Robert Parker défend sa méthode de commentaire en expliquant avoir privilégié un vocabulaire simple et intelligible du plus grand nombre, sans rentrer dans un jargon trop technique. Il souligne aussi son indépendance, au travers de celle du Wine Advocate, la revue qu’il a fondée à la fin des années 1970 et qui refusait la publicité.

Il explique également que malgré les 10 000 bouteilles qu’il a en moyenne goûté chaque année, il est capable de se souvenir toutes les plus grandioses d’entre elles : « je peux garder le souvenir intact d’un Cheval Blanc 1947″ *²-, n’oubliant que les plus médiocres.

Il poursuit en évoquant les travers de son influence et notamment le fait que de nombreux vignerons se sont mis à modifier leurs vins, à les « parkeriser » comme il se dit désormais couramment,  pour obtenir de bonnes notes de la part du gourou américain. Il relate notamment avoir vu des photocopies de contrat de consultants qui prévoyaient des bonus en cas d’obtention d’une note égale ou supérieure à 90 ! Il se désole de cette vision court-termiste, allant jusqu’à dire que cela revient à vendre son âme au diable.

Enfin, il revient sur la réduction progressive de son activité, avec la vente de la majorité de ses parts du Wine Advocate à des investisseurs singapouriens, le fait qu’il ait passé le flambeau à son collègue Neil Martin pour les dégustations primeurs de Bordeaux ou encore son opération du dos qui l’oblige désormais à marcher avec des béquilles. Mais il affirme clairement : « La retraite est une sorte de mort précoce […] je n’ai nullement l’intention de prendre ma retraite »*². Il termine en confirmant l’ardeur de sa passion pour le vin et en confiant que l’idée de perdre un jour le goût ou l’odorat ou tout simplement de ne plus être en mesure de goûter des vins représente l’une de ses pires craintes.

*² En anglais dans le texte.

Consultez les ventes de vin sur iDealwine

Recherchez le prix d’un vin

A lire également dans le Blog iDealwine :

Robert Parker quitte la rédaction en chef du Wine Advocate

Cette publication a un commentaire

  1. van Uytvanck

    Je suis Robert Parker depuis plus de 30 ans.
    Aujourd’hui, c’est grâce à lui, que chaque année, je découvre des vins qui sont passés d’une qualité très moyenne à des vins qui méritent une attention particulière.
    C’est grâce à lui
    Avoir eu l’occasion de déguster plus de 30 millésimes de tous les
    plus grands vins du monde, je reste convaicu que c’est un des 4 plus grands dégustateurs au monde.
    Avec le recul, je crois que ces erreurs se comptent sur les doigts d’une main.
    Je salue un personnage qui aura œuvré à la qualité des vins, des hommes et des femmes et à notre art de bien vivre.
    Pvu

Laisser un commentaire