Jean-François Ganevat, la rock-star du Jura

En une vingtaine d’années, les vins de Jean-François Ganevat se sont imposés parmi les plus prisés des amateurs, au point de devenir la star de la région. Vignoble travaillé manuellement en biodynamie, vinifications naturelles et élevages millimétrés sont quelques-unes des clefs de ce succès. Un domaine qui démontre à quel point le vin peut être magique dès lors qu’on combine un grand terroir et un grand vigneron.

Ganevat : ce nom fait rêver des milliers d’amateurs dans le monde entier… Il faut dire que ce vigneron audacieux et surtout extrêmement talentueux a fait beaucoup pour le vin, à l’échelle du Jura d’abord, mais aussi pour le mouvement des vins nature et l’excellence des vins français. La région doit beaucoup à ce vigneron, qui a largement œuvré à la reconnaissance de la place du Jura dans la production de très grands vins de terroirs.

Tout a commencé en 1998, lorsque Jean-François, dit Fanfan, et sa sœur Anne, ont repris le domaine familial dans la combe de Rotalier, au sud du Jura, où ils représentent la 14^ème génération de la famille. Il est en effet revenu à ses racines, après avoir travaillé durant plusieurs années à Chassagne-Montrachet, chez Jean-Marc Morey, où il était le maître de chai. Une expérience qui a sans doute contribué à développer son amour pour le chardonnay et le souci des vinifications parcellaires – à l’image des climats bourguignons -, ou encore des élevages longs et précis.

Le vignoble s’étend sur 13 hectares en côtes du Jura blanc et rouge, sur des coteaux parfois très pentus, pour une cinquantaine de cuvées produites. Autant dire que les vinifications parcellaires n’ont pas de secret pour Jean-François Ganevat, chaque petite nuance de terroir est mise en valeur. Son terroir, justement, est très divers, avec des sols tantôt calcaire, schisteux ou marneux… Le patrimoine viticole est lui aussi très intéressant : plus de la moitié des vignes sont âgées d’au moins 50 ans et certaines sont mêmes centenaires ; pas moins de 25 cépages sont plantés (enfariné noir, petit bécland, scévillard, geusch, en plus des cépages jurassiens habituels…), dont certains vieux cépages oubliés. Afin de respecter au mieux son terroir et ses vignes, le vigneron a converti son domaine à la biodynamie dès 2006. Les rendements sont très faibles et il n’y a pas de mécanisation dans les vignes, ce qui signifie naturellement qu’il y a énormément de travail, d’où la nécessité d’une équipe fournie, environ une personne par hectare.

Au chai, on est totalement dans l’esprit de Jules Chauvet : les vinifications se font évidemment en levures indigènes, sans intrant, sans soufre, sans collage ni filtration ; elles sont faites en fûts. Des vinifications aussi naturelles et peu interventionnistes que possible. Les élevages, millimétrés, se font en fûts de 400 litres ou en demi-muids de plusieurs vins pour une durée d’environ 2 ans, parfois bien plus. Les méthodes ne sont pas gravées dans le marbre et changent souvent selon les millésimes. Le vigneron aime s’amuser à réaliser des assemblages originaux de cépages, une liberté rendue possible par le grand nombre de cuvées produites.

Pour pallier les aléas climatiques et la variabilité de la production, le domaine a également développé une activité de négoce qui vaut elle aussi le détour. En 2017 par exemple, la récolte était si faible au domaine qu’ils n’ont décidé de ne sortir que des vins du négoce. Le domaine produit des cuvées de chardonnay, de savagnin (ouillé ou non), poulsard, trousseau, pinot noir et des vins jaunes, tous de très haut niveau.

Les vins du domaine Ganevat

On adore le style des vins, sur le fruit, qui vont des flacons « de soif » à de grands vins de garde incroyablement racés et complexes. Bien que les cuvées soient très nombreuses, elles affirment toutes une personnalité forte, dans le style si particulier « Ganevat ». Si ce domaine a fait ses preuves en rouges comme en blancs, nous avons à titre personnel, une préférence pour ses blancs, que l’on trouve encore plus incroyables par leur pureté, leur précision et leur équilibre, parmi les plus beaux de France. Que dit-on, du monde ! 😀

La distinction entre les vins du domaine et ceux du négoce est facile à suivre via les étiquettes.

Voir tous les vins du domaine Ganevat

Voir tous les vins du négoce Anne et Jean-François Ganevat

• J’en veux encore : des gamays provenant du château de Poncié dans le Beaujolais aux fruits croquants.
• La Colline des Dames : des pinots noirs venus d’Alsace vinifiés en macération carbonique
• Madelon : trousseau, gamay et enfariné se retrouvent dans cette cuvée hommage à la voisine de Jean-François Ganevat, véritable force de la nature.
• Rota Gamète : une cuvée 100% gamay tout en fraîcheur et élevé en foudres.

« Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un niveau remarquable, et sont aussi aboutis que les blancs. Citons également le sublime vin jaune et l’incomparable Les Vignes de mon Père, savagnin élevé pendant dix ans. De nouvelles cuvées arrivent, issues des vieux cépages locaux oubliés, complantés à haute densité sur les coteaux…»
RVF 3 étoiles sur 5

« Jean-François Ganevat, dit « Fanfan » est une figure du Jura. Le vignoble de 9 hectares et ses 25 cépages donnent lieu à des sélections parcellaires converties en autant de vins qu’il faut – la part belle est faite aux blancs, chefs-d’oeuvre de précision et de grâce. Les vignes de plus de 50 ans représentent un tiers des surfaces et les sélections massales sont ici la règle. Depuis 2005, Ganevat travaille selon les principes de la biodynamie. »
B+D 4 étoiles sur 5

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