Raphael de Fonscolombe

En cette année pour le moins extraordinaire, faisons le point sur les tendances de marché observées aux enchères. Interview de Raphaël de Fonscolombe, responsable du département commercial.

Quelles sont les tendances en cette période particulière pour les enchères iDealwine ?

Tout d’abord, un phénomène assez surprenant : la baisse très forte du nombre d’invendus. C’est simple, jamais nous n’avions eu un tel taux de lots trouvant preneur, et ce sans toucher aux niveaux d’estimation ! Deux explications principales à cela : la hausse du nombre de clients, marquée depuis des mois, mais surtout la diminution de la taille des catalogues, liée au confinement et à ses suites, rendant les lots présentés plus visibles.

C’est donc le moment de faire des affaires, côté vendeurs. Nous prolongeons d’ailleurs notre offre de gratuité des enlèvements* jusqu’au 15 septembre, au lieu du 15 août comme prévu initialement. De quoi être présent dans les ventes les plus frénétiques de l’année, entre septembre et décembre ! Et si les lots partent plus rapidement, vous êtes payés plus rapidement… ou même immédiatement si vous choisissez un rachat ferme.

Les lots trouvent donc preneur, mais quels sont les vins qui performent le plus ?

Cela n’est pas nouveau, mais cela s’accentue : les vins nature ont le vent en poupe. Ce qui est frappant, ce sont les niveaux de prix qui continuent de grimper, parfois au-dessus des 1000 euros pour les pionniers historiques, mais également l’augmentation impressionnante du nombre de domaines concernés par cette vague. La vague n’est pas nouvelle, mais son ampleur est désormais saisissante. Toutes les régions sont maintenant concernées, il y a des pépites partout, ce qui accentue le phénomène, et fera, nous le pensons, de plus en plus d’émules. Si l’on ajoute à cela une demande de vins nature désormais mondiale, et des productions relativement faibles en quantité pour ces petits bijoux, on prévoit facilement l’avenir !

Aurais-tu quelques exemples de cette lame de fond ?

Des exemples, nous en avons, mais c’est dur d’être exhaustifs, car cela bouge sans cesse, ce qui est d’ailleurs formidable. Ainsi, ce sont parfois les vendeurs qui nous font découvrir certaines merveilles ! Cependant, dans les très grosses performances récentes, on peut mentionner Les Jardins d’Esmeraldin, le phénomène Anglore, dans le Rhône, Le Domaine des Miroirs en Jura, Ooka en Ardèche, Richard Leroy et Bernaudeau pour la Loire, Aurélien Lefort en Auvergne, Jaugaret ou Le Puy à Bordeaux, ou encore Yvon Metras, la star absolue des enchères de beaujolais ! Mais la liste est longue…

Et du côté des grandes régions historiques ?

Ce qui est intéressant, c’est que finalement, le phénomène nature reprend ce qui est arrivé dans certaines grandes régions, avec sa qualité exceptionnelle et ses petites surfaces très éclatées… ça ne vous rappelle pas un peu la Bourgogne ? Comme Bordeaux, les vins y sont désormais échangés à des prix très élevés, ce qui limite parfois la hausse. Mais les grands millésimes continuent de s’apprécier encore et toujours…

En effet, passé ce que j’appellerai « le temps de la raréfaction », c’est-à-dire le temps nécessaire pour qu’un flacon devienne rare, les prix s’envolent, si la qualité est là. C’est un phénomène assez universel. S’il est immédiat pour les petites productions nature, il prend généralement entre 15 et 20 ans à Bordeaux, car les volumes de production sont élevés, mais est beaucoup plus rapide en Bourgogne ou même dans le Rhône. Et la prime aux grands millésimes va alors croissant !

Il faut donc chercher à se procurer de grands millésimes si l’on veut faire de belles ventes ?

De grands millésimes, oui, mais aussi des millésimes, disons particuliers. Un flacon de Grange des Pères 1992, la première année du domaine, pourtant millésime modeste, dirons-nous, a été adjugé à plus de 5 000€, soit environ 40 fois sa cote, et sans doute 200 à 300 fois son prix d’achat initial ! Mais même du côté des millésimes moins marquants, la demande est forte, surtout pour les grands vins, car c’est un moyen pour une audience plus large de goûter les plus beaux domaines. Qui dirait non à un Latour 1992 ? Il n’est d’ailleurs pas dit qu’il soit moins bon que certains millésimes supposés plus prestigieux… Enfin, il ne faut jamais négliger la prime aux grands formats !

Et dans nos autres régions phares ?

En Champagne, on observe le même phénomène avec de grands millésimes qui crèvent l’écran : Krug, S de Salon, Dom Pérignon ont vraiment performé dernièrement, surtout dans de mythiques millésimes. En parallèle, là aussi, une nouvelle génération de vignerons plus « proches de la terre » que les grandes maisons tire son épingle du jeu, comme Pierre Peters, ou, depuis bien longtemps, Selosse. Même remarque pour les grands domaines étrangers, comme Penfold’s, Vega Sicilia, Egon Muller, etc… Enfin, un petit mot sur le Rhône, où les grands vignobles historiques restent à des niveaux très haut, rejoints peu à peu par d’autres appellations, comme l’étonnante Cornas, ou encore Vacqueyras, sans oublier Saint-Joseph.

Merci Raphaël pour ces informations !

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