En décembre 2023, notre PDG Cyrille Jomand et notre acheteuse Bourgogne Amicie Debavelaere se sont rendus en Bourgogne, en visite chez certains de nos domaines partenaires et prospects… Ils ont été charmés par leur rencontre avec Fabien et Magali Coche, par la dégustation de leurs vins et ont décidé d’intégrer ce domaine à notre réseau partenaire. Ainsi, nous sommes heureux de vous présenter cette exploitation : 12 hectares, des appellations dans plusieurs communes de la Côte de Beaune, un travail certifié biologique, deux vignerons passionnés.
Le domaine « Fabien Coche », ou « Coche-Bizouard », ou « Coche-Bouillot » ? 3 générations pour une passion
Remettons un peu d’ordre pour mieux comprendre, en passant par l’histoire de cette jolie exploitation.
C’est le grand-père de Fabien qui a créé le domaine dans les années 1940. Ce dernier n’était autre que le frère des grands-pères respectifs de Raphaël Coche (fils de Jean-François Coche, domaine Coche-Dury) et de Jean-Marc Roulot. Or à l’époque, c’est l’aîné (en l’occurrence le père de Jean-François Coche) qui hérite des vignes, et les 5 autres frères partent dans d’autres directions. Le grand-père de Fabien est donc devenu tonnelier, et, passionné par la vigne, a tout de même commencé à s’acheter des lopins de terre pour en cultiver. C’est à lui que le domaine doit son lancement.
Place à la 2ème génération avec le père de Fabien, Alain Coche. Le nom de « Bizouard » a été donné au domaine à ce moment-là, il s’agit du nom de son épouse. On doit à ce vigneron l’étendue actuelle du domaine car c’est bien lui qui a acheté les vignes qui font partie du patrimoine actuel de l’exploitation. C’est également lui qui a embouteillé les premières bouteilles du domaine afin de les vendre.
En 1998, Fabien fait ses premières vinifications au domaine et se lance auprès de son père. « Fabien est d’une génération où l’on ne se pose pas vraiment de questions sur sa profession. Petit, il travaillait avec son grand-père, plus grand il est allé naturellement à l’école de viticulture de Beaune, puis a repris le domaine. De toutes façons ses parents avaient besoin de lui » nous explique Magali lors de notre entretien. « Par contre, avec le recul, il réalise qu’il a eu la chance d’aimer ça. C’est une vocation, et Fabien est vraiment passionné, il a à cœur de toujours faire mieux et de ne jamais se reposer sur ses acquis. Avec les millésimes compliqués , il vaut mieux avoir cette qualité d’adaptation.« Fabien et Magali ont surtout œuvré à conserver le savoir-faire familial tout en évoluant dans leur temps, et ont développé le matériel et les outils du domaine, construisant notamment la cuverie moderne située en dessous du village de Meursault (en conservant tout de même un caveau de dégustation dans le domaine historique, rue de Mazeray dans le centre de Meursault). Alain a commencé à lever le pied avec le covid (« avant, il s’affairait toujours pour aider, sans jamais perturber nos choix ») et est maintenant à la retraite. Face à l’explosion du prix des vignes et à l’impossibilité d’acheter, Fabien et Magali ont développé la partie négoce, sous le nom Coche « Bouillot », qui est le nom de jeune-fille de Magali. Pour simplifier l’affaire, ils ont ensuite décidé de ne garder qu’une seule nomination pour les vins domaine et négoce, « Fabien Coche ».
Il se trouve que la 4ème génération commence à pointer le bout de son nez, également passionnée par le vin et par la vigne, mais encore jeune, d’autant que « les voyages forment la jeunesse ».
Entre vignes en propre et négoce
Le domaine Fabien Coche dispose aujourd’hui de 12 hectares de vignes et de 3 hectares de négoce. Les vignes sont situées sur plusieurs communes de la Côte de Beaune, en tout 28 appellations entre Meursault, Pommard, Auxey-Duresses, Monthélie, Saint-Romain, Saint-Aubin et Puligny-Montrachet. Le domaine compte dans son patrimoine deux grands crus (dont un en Côte de Nuits), Charmes-Chambertin et Bâtard-Montrachet. Les vignes sur des sols qui mêlent argile, calcaire et marne, ont en moyenne 80 ans, même si les pieds malades ou morts sont remplacés à mesure.
Depuis 2007, les vignerons achètent les mêmes raisins issus du négoce, auprès de vignerons qu’ils connaissent donc très bien, ainsi que l’état sanitaire des vignes en question. Les raisins sont récupérés en sortie de vigne et sont vinifiés, élevés et mis en bouteille par les soins de Fabien.
Au final, le domaine produit à peu près autant de blanc (chardonnay et un peu d’aligoté) que de rouge (pinot noir, dont le rare meursault rouge). Les bourgognes blancs sont issus de vignes situées à Meursault, et le Meursault village est assemblé de cinq lieux-dits différents.
Savoir-faire et travail de précision
Au domaine, les rôles sont bien clairs : Fabien s’occupe du tracteur, des vignes et du travail en cave, Magali gère la partie bureau et la réception des clients, quant à Emmanuelle, la sœur de Fabien, elle gère la préparation des commandes. La petite équipe est complétée par un assistant en cave, un tractoriste, un ouvrier polyvalent et deux tâcherons aux vignes.
Récemment, de nouveaux tracteurs ont été achetés pour mieux travailler le sol « nous considérons que le travail du vin commence bien-sûr à la vigne, donc nous nous sommes dotés de matériel de pointe qui permet de labourer avec beaucoup de précision. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons eu 2 ans de travaux pour construire la cuverie » précise Magali.
Si le domaine travaille selon les méthodes biologiques depuis plus de 15 ans, le premier millésime certifié est bien 2023. « La démarche a pris du temps, mais c’est si engageant qu’il fallait être sûrs de ne pas revenir en arrière ». La ligne conductrice du domaine est de produire des vins sur la tension et faciles à boire, ce qui n’est pas si évident que cela avec des vins de terroirs. « Nous avons donc décidé de vendanger plus tôt que ce que faisait Alain, de manipuler au minimum le raisin en sortie de vigne ». De même, en cuverie, le travail a lieu avec un chapeau immergé, sans pigeage, ni remontage pour les rouges « on remue peu les cuves ». L’élevage de l’aligoté a lieu un an en cuve inox, et sinon toutes les autres cuvées sont élevées sous bois dans de grands contenants, des gros foudres pour le Bourgogne (pour éviter trop de bois) et des fûts de 500L pour le reste des cuvées (30% de fûts neufs), le tout pendant 16 à 18 mois. « Nous ne pratiquons pas de bâtonnage. En fait la recherche de la fraîcheur a changé beaucoup de choses, des vignes à la vinification, puis à l’élevage » précise Magali.
Que dire du millésime 2022 ?
« C’est vraiment extra ! Très bien équilibré, bon à boire tout de suite donc c’était un millésime idéal pour les faire goûter même en avance aux cavistes et sommeliers. Nous sommes absolument sous le charme, il était équilibré dès le départ, s’est ouvert très rapidement et est très agréable ».
Et des vendanges 2024 ?
« Nous allons attendre un peu avant de nous exprimer, les vendanges ont commencé le 14 septembre. Ce qui est sûr c’est qu’il y a peu de jus et que les peaux étaient très épaisses. Tout ce que nous avons vécu pendant l’année n’était pas vraiment réjouissant, et rien n’était fait pour que ce soit un bon millésime. Mais en cave, aujourd’hui, on peut rattraper pas mal de choses du moment que les raisins sont de qualité. Je ne suis donc pas inquiète pour nous. »
Ce qu’en disent les guides
Fabien Coche n’a nullement peur de présenter son vin en dégustation à l’aveugle, contrairement à quelques « vedettes », et a pu ainsi faire apprécier la sincérité de ses produits, précis, savoureux, légèrement marqués par des arômes muscatés ou exotiques. Il y a ici un peu de bon vin à vendre.
Bettane+Desseauve 2 étoiles/5
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