Ne souriez pas, mais les palais ecclésiastiques n’apprécient pas forcément d’utiliser une infâme “piquette” dans la liturgie de la messe catholique. C’est pourquoi un domaine viticole varois s’est lancé dans la production d’un vin de messe de qualité.
« Le vin, fruit de la vigne et du travail des hommes. » Cette citation de la liturgie eucharistique nous rappelle que le vin est un des symboles forts de l’office religieux catholique. D’ailleurs, quatre-cents citations se rapportant à la vigne et au vin sont présentes aussi bien dans le Nouveau que dans l’Ancien Testament. L’Eucharistie et le vin de messe coexistent depuis l’aube du christianisme.
Ce bref rappel historique pour présenter le pari extraordinaire que s’est lancé Jean-Jacques Soullié, ingénieur agronome et directeur du domaine viticole de La Castille qui se situe aux pieds du très typique village de Solliès-Ville, entre Toulon et Hyères dans le Var. En effet ce dernier a entrepris d’élaborer un vin de messe de qualité au domaine dont il est responsable. Un domaine de 160 ha de vignes qui fut légué à l’Evêché en 1921, l’ancienne propriétaire étant désireuse qu’il soit consacré notamment à l’accueil des prêtres séminaristes. Son souhait s’est réalisé puisque le séminaire qui ouvrit ses portes en 1929 est aujourd’hui l’un des plus important de France.
Après une première tentative décevante, Jean Jacques Soullié a réussi à produire un vin de messe bien équilibré entre moelleux et vivacité, qu’il a baptisé “Coupo Santo”. Un assemblage original de chardonnay récolté en surmaturité et de muscat blanc qui semble enfin ravir les prêtres varois. Son nom n’a pas été choisi au hasard, il fait à la fois référence à ses origines provençales, le “Coupo Santo” étant l’hymne des Provençaux, et à son caractère sacré en symbolisant bien sûr le sang du christ au moment de l’Eucharistie.
, le seul ajout autorisé étant le sucre de raisin. Ces contraintes, et la préférence accordée aux blancs un peu gourmands, place le “Coupo Santo” comme étant le nectar particulièrement approprié.
Depuis 2009, le domaine commercialise chaque année 5000 bouteilles de “Coupo Santo” destinées aux églises et abbayes varoises. Néanmoins le flacon n’est pas uniquement réservé à la seule fonction liturgique et se vend au domaine au prix très raisonnable de 4,50 €. Un joli vin d’apéritif qui doit sans nul doute sanctifier également les âmes de ses consommateurs…
Source : Le Républicain Lorrain