Avec son architecture atypique et ses pagodes visibles au loin, Cos d’Estournel détonne dans le paysage médocain. Propriété de Michel Reybier depuis 2000, le château de 100 hectares ne cesse de gagner en finesse ces derniers millésimes, se plaçant dans l’élite de Saint-Estèphe et du Médoc. Zoom sur ce 2ème grand cru classé de Bordeaux à l’histoire passionnante.
Louis Gaspard d’Estournel : la naissance d’un cru
En 1791, Louis Gaspard d’Estournel hérite de deux domaines : le domaine de Cos et de Pommys. Ceux-ci ont à l’origine 14 hectares de vignes qui courent sur les grands terroirs de Saint-Estèphe.
Amoureux du lieu, Louis Gaspard agrandit son vignoble jusqu’à 45 hectares. Il innove beaucoup, avec notamment l’usage de bouchons de verres ou des tests de nouveaux cépages. Sa volonté de produire le meilleur vin possible lui vaut de devoir vendre plusieurs fois sa propriété pour payer ses dettes, avant de pouvoir la racheter.
Louis Gaspard se tourne vers le commerce en Orient et exporte lui-même son vin (en contournant le négoce) dès 1838 en Inde, pour l’usage des officiers britanniques en poste. Sa passion pour ces contrées l’inspire et le pousse à orner son château de grandes pagodes, lui valant le surnom de Maharadjah de Saint-Estèphe.
En 1855, le château est classé 2ème grand cru du Médoc, venant accomplir et récompenser le travail de son propriétaire décédé deux ans auparavant.
Michel Reybier : « C’était Cos sinon rien »
Entrepreneur passionné – fondateur du groupe Aoste, depuis revendu, et propriétaire de nombreux hôtels – Michel Reybier acquiert Cos d’Estournel en 2000 : « C’était Cos sinon rien ».
Passionné des lieux, tout comme Louis Gaspard d’Estournel l’était il y a deux siècles, l’entrepreneur a largement investi dans ce cru pour lui donner tous les moyens d’exploiter son grand potentiel. Construction d’un chai performant, rénovation du bâtiment, de ses pagodes et de la Chartreuse (demeure privée du propriétaire) …
En 2017, Michel Reybier rachète le château de Pomys, ancienne résidence de Louis Gaspard. Cos était à l’époque consacré à l’activité viticole. Et en 2023, il acquiert son voisin 5ème cru classé Cos Labory. Il réussit ainsi un formidable tour de passe-passe en réussissant à recomposer le vignoble de Cos tel qu’il était à son origine.
Un vignoble exceptionnel à la situation idéale
Située au cœur de l’appellation la plus septentrionale du Médoc, la propriété jouit d’un climat idéal, à deux pas de l’estuaire de la Gironde. Le climat océanique y est d’autant plus marqué que dans le reste de la région, permettant de mieux tempérer les excès météorologiques. Ainsi, l’hiver est moins rude et l’été moins marqué par les canicules. Un vent régulier prévient également des maladies de la vigne en limitant l’humidité.
L’origine du nom Cos vient du vieux gascon signifiant colline de cailloux. Cela reflète bien la zone vallonée sur lesquelles courent les 100 hectares de vignes. En son centre, le vignoble se situe sur un plateau de graves profondes, dont découlent deux coteaux exposés Est et Sud. Une veine argileuse traverse en diagonale le domaine. Une véritable mosaïque de terroirs se retrouve dans les vins de Cos d’Estournel. Ainsi, une cartographie précise des sols de la propriété a permis d’établir 20 natures différentes.
La culture de la vigne se fait dans le respect de la biodiversité, en témoigne la plantation de haies et la certification HVE. Les deux tiers du vignoble sont plantés en cabernet sauvignon, complétés de merlot, et dans une moindre mesure, de cabernet franc et petit verdot. Les vignes sont âgées en moyenne de 45 ans, certains pieds centenaires défiant le temps avec merveille. Leur héritage se retrouve d’ailleurs dans les sélections massales qu’effectue la propriété.
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Un cuvier entièrement gravitaire et un chai majestueux
En cave, Cos d’Estournel continue ce travail de précision.
Dès 2003, le cuvier de la propriété s’équipe avec l’installation de cuves tronconiques isothermes. Aujourd’hui, quelques 84 cuves en inox permettent une extraction juste des jus en fermentation.
Un chai gravitaire, construit par l’architecte Jean-Michel Wilmotte et achevé en 2008 favorise une manipulation des baies puis des jus avec une grande douceur. En effet, de la vendange jusqu’à la mise en bouteille, aucun pompage n’a lieu.
Enfin, l’élevage des vins se déroule dans un chai creusé sous le cuvier. Quelques 1.500 barriques dorment ici, dans un environnement maintenu à 15°C. Non loin de là, une petite porte en bois, ouvre sur l’œnothèque de la propriété…
Les vins de Cos d’Estournel en vente sur iDealwine
Cos d’Estournel (rouge) : le grand vin de la propriété, séducteur, à la fois fruité et charnu, d’une grande élégance. Une icône, au potentiel de garde immense !
Cos d’Estournel (blanc) : issu d’un assemblage de sauvignon blanc (2/3) et sémillon (1/3), Cos d’Estournel blanc est vinifié par la propriété depuis 2005. Un médoc équilibré entre richesse et fraîcheur, dont la production est confidentielle (environ 6.000 bouteilles par an).
Pagode de Cos (rouge) : produit depuis quelques décennies, ce second vin est issu des plus jeunes vignes de la propriété. Il est délicieux dès maintenant !
G d’Estournel (rouge) : connu sous le nom de Goulée by Cos d’Estournel jusqu’au millésime 2019 au cours duquel il a été rebaptisé G d’Estournel, ce haut-médoc est le fruit d’un assemblage de merlot (majoritaire), cabernet-sauvignon et d’une touche de cabernet-franc et petit verdot (depuis 2022).
Ce qu’en disent les guides
La Revue du vin de France : 2 étoiles
« […] Cos retrouve, dans les derniers millésimes, une définition qui nous séduit à nouveau et qui le place parmi l’élite du Médoc. Le blanc s’est beaucoup affiné ces dernières années. »
Guide Vert 2025
Bettane & Desseauve : 5 étoiles
« Le sol de graves profondes fait généralement de lui le plus corsé des vins du Médoc, le plus voluptueux dans sa texture, tout en conservant une finesse et une complexité caractéristiques de son voisinage avec Lafite. […] La cinquième étoile que nous avons attribuée au cru l’an dernier justifie la vision de Michel Reybier, son propriétaire, et la vista technique de Dominique Arangoits, directeur de grande valeur qui semble avoir compris comme personne les spécificités du terroir de Cos. »
En Magnum 2025
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