Clarisse de Suremain bourgogne

Le nom Suremain vous dit probablement quelque chose, il faut dire qu’il évoque une grande famille bourguignonne. Cet héritage, Clarisse en est consciente, mais c’est d’abord loin de sa région natale qu’elle pérégrine. Aujourd’hui, elle signe des cuvées d’appellations villages passionnantes, le tout doté d’une sensibilité liée à ses talents de musicienne. Zoom sur ce nouveau domaine partenaire passionnant.

Un parcours original avant de revenir à ses racines

Issue d’une famille bourguignonne (ses grands-parents étaient vignerons – son oncle a repris le domaine Eric de Suremain à Monthelie), Clarisse de Suremain est née d’un père banquier et d’une mère violoniste.

Au cours de ses études, elle se rend au conservatoire de Lyon et en école de commerce (l’INSEEC). Elle travaille ensuite deux ans dans le conseil en ingénierie télécom à Nantes et Paris.

Elle décide de changer de vie pour devenir vigneronne en 2015. Elle reprend donc les études en viti-oeno à Beaune pendant deux ans, durant lesquels elle se forme notamment pendant trois mois en stage chez Athénaïs de Béru. Une fois diplômée, entre 2017 et 2019, elle passe deux saisons au Château de Puligny auprès de David Didon (à l’époque chef de culture, il a aujourd’hui son propre domaine), il enseigne à Clarisse ses solides bases techniques sur une vingtaine d’hectares où la tâche est immense. Elle travaille également en cuverie chez Didier Montchovet, précurseur du bio et de la biodynamie (depuis les années 80).

Création d’un négoce et domaine : « tout va très vite »

En 2019, Clarisse crée sa société de négoce. « Tout va très vite » dit-elle avec le sourire.

Au mois de mai, un ami lui prête une cave à Meursault. Elle acquiert la même année 1.15 hectare de coteaux bourguignons dans la plaine de Pommard (sa cuvée Les noces, plantée en gamay et pinot noir) et un fermage de 0.5 hectare d’aligoté en Vin de France dans les bas de Volnay (sa cuvée l’Arpète). Son grand-père Bernard décède en 2019 également, sa famille lui laisse alors exploiter un quart d’hectare de pinot noir à Monthelie.

En plus de ses vignes, Clarisse complète donc sa production avec de l’achat de raisins ou de jus auprès de vignerons qu’elle goûte. « J’achète les raisins ou les jus que j’aimerais boire » nous dit-elle.

Avec un premier millésime en 2020, Clarisse lance sa certification bio (Ecocert) juste après. Pour la biodynamie, elle hésite encore entre les deux organismes Biodyvin et Demeter.

En 2022, elle achète une maison à Maranges et y installer sa nouvelle cuverie. Plus ancrée dans ce village, elle s’oriente davantage sur les terroirs qui l’entourent.

En ce moment, Clarisse a un projet de plantation d’un demi-hectare de vignes en Hautes Côtes de Beaune.

Si elle a la volonté de s’implanter encore plus dans la région, les parcelles à vendre dans la région sont peu nombreuses, et même si la mentalité de chef d’entreprise lui impose de garder une certaine croissance, « il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre ».

Viticulture et vinification : s’avoir s’entourer des bonnes personnes

Clarisse a vite compris, probablement car le métier de vigneron est compliqué et par une certaine forme d’humilité, qu’elle devait s’entourer des bonnes personnes. Ainsi, elle est aidée par des prestataires pour la technique (taille et ébourgeonnage). Pour ce qui n’est pas technique (attachage, relevage, etc), elle s’occupe de ses vignes avec des amis (gardés de sa vie d’avant). « J’organise des week-ends sympas entre potes pour gérer ces tâches-là, et on finit souvent par un bon restaurant. Cela brise la monotonie du travail de la vigne où on est seul. D’ailleurs, je ne peux que conseiller aux vignerons de faire ça car les citadins sont vraiment preneurs de ce genre d’expérience ! »

En cave, « partie la moins explorée lorsque j’étais en apprentissage », il a fallu que Clarisse se débrouille toute seule. « Je me suis donc entourée de personnes qui connaissaient le métier. Guillaume Rafa (société Winemakers), vigneron et avec une solide expérience dans le Sud, me prodigue de bons conseils. Mais ça n’est pas un « simple » consultant qui se contente de conseiller. Il met également les mains dans les cuves. »

Sans surprise, les vinifications sont relativement peu interventionnistes : « Vinif après vinif, j’interviens de plus en plus au début du travail, sur la fermentation ou l’entonnage par exemple, et beaucoup moins après. ».

L’élevage se déroule en fût de chêne, sans fût neuf – « Faut que ça sente le fruit » nous dit-elle en souriant – en gros contenants de 450 et 500 litres. La durée varie bien entendu selon les cuvées, avec neuf mois pour l’aligoté par exemple et environ un an pour les rouges. Les fermentations malolactiques sont systématiques.

Les défis de demain : « une nécessité de se réinventer »

Face au réchauffement climatique, Clarisse nous livre sa philosophie : « Le vin doit rester un produit de plaisir, le plus important est de ne pas devenir dogmatique dans sa fabrication, ne pas se figer sur des étiquettes nature avec tel ou tel certification. Il est dangereux de se créer une identité de vigneron trop figée ».

« Le pinot noir qu’on voit aujourd’hui en Bourgogne n’est pas le même que celui que buvaient nos grands-parents. Les jeunes vendangeurs associent aujourd’hui la vendange à une période ensoleillée. Pour moi, c’était une période de brume avec la terre qui colle aux bottes… et ma grand-mère a connu des vendanges sous la neige ! A moyen-terme, la Bourgogne doit se réinventer. Que serait la Bourgogne sans le chardonnay et le pinot noir ? Il faudra peut-être changer nos cépages ou cultures, l’enjeu est de rester ouverts et d’oser remettre en question des choses que l’on imagine immuables. Par exemple, les vignes basses sont-elles toujours pertinentes ? Alors qu’on sait que la vigne haute répond à plusieurs problématiques à la fois… Pourquoi pas un simple changement de paysage ?».

En ce qui concerne les cépages, la question est de plus en plus en traitée chez les vignerons, conscients des bouleversements à venir. « Il faut essayer des choses pour les cépages. Je félicite les vignerons qui prennent des risques avec d’autres cépages. Evidemment, j’adore le pinot noir, j’ai grandi avec, mais il faut s’adapter. En ce moment, en partenariat avec la ville italienne Mezzolombardo, un projet à Sampigny (Hautes Côtes de Beaune) naît avec la plantation du cépage terol dego, un cousin du pinot noir ! Je suis ce projet de près, on devrait probablement en apprendre beaucoup ».

Les vins de Clarisse de Suremain en vente sur iDealwine

Chorey-lès-Beaune rouge : « Voici une appellation que j’ai découverte en dégustation, un terroir très sous côté à mon goût. C’est donc une cuvée que je fais d’une année sur l’autre. » nous livre Clarisse.

Beaune rouge vieilles vignes : Un pinot noir gourmand et intense, reflétant le caractère des vieilles vignes de l’appellation Beaune.

Pernand-Vergelesses blanc : Un superbe pernand-vergelesses vinifié par Clarisse de Suremain, l’un des nouveaux visages du paysage viticole bourguignon.

Les Noces, coteaux bourguignons rouge : En 2019, Clarisse acquiert 1.15 hectare de coteaux bourguignons plantés de gamay et pinot noir dans la plaine de Pommard. Le mariage de ces deux cépages donne naissance à cette cuvée au nom évocateur « Les Noces ».

L’Arpète, Aligoté Vin de France : Une cuvée issue d’un fermage de 0.5 hectare d’aligoté planté dans les années 70 dans les bas de Volnay et labouré à cheval.

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