Au domaine Albert Boxler, le vin est une histoire de famille. Si les origines vigneronnes remontent à 1672, la tradition immédiate de viticulture et d’embouteillage date de 1946. En plein cœur de l’Alsace, Jean Boxler, petit-fils d’Albert Boxler, incarne la 3ème génération et nous a accordé un entretien téléphonique privilégié. Récit.
Le vin, une histoire de famille dès 1946
Son histoire débute en 1946, date à laquelle le domaine effectue sa première mise à la propriété. Le cousin de son grand-père (Albert Boxler donc, vous l’aurez deviné), alors artiste-peintre, réalise les étiquettes. Celles-ci restent aujourd’hui inchangées, comme un témoignage de la poursuite d’un sacerdoce familial intact, transmis au gré des générations : celui d’un travail exigeant afin de produire des grands vins. Cet atavisme, Jean Boxler l’a acquis, d’abord en observant ses parents travailler, puis en échangeant et en goûtant beaucoup de vins en famille, afin d’exercer son palais et de chercher le style qui lui plaît sous les conseils avisés de son entourage. Chez les Boxler, le vin est donc avant tout une affaire de famille et de tradition. Son petit-fils Jean, aujourd’hui vigneron, nous confie d’ailleurs que la qualité du nectar dépend majoritairement du travail effectué dans le choix des sols, des cépages, du matériel végétal et du mode de culture.
Mais, pour Jean Boxler, le vin est avant tout et surtout un moyen d’expression. A l’image d’une feuille blanche sur laquelle un écrivain poserait des mots, il le perçoit comme un espace de liberté encore intact d’où peut surgir une expression, une idée qui lui serait propre. C’est donc en artiste qui se veut accessible qu’il aborde le vin.
Il le souhaite donc authentique, sincère et précis. Ce qui compte avant tout pour lui, c’est le plaisir gustatif, que l’on peut avoir tendance à oublier. Celui des vins qu’il aime est empreint d’équilibre, de finesse, de précision et de retenue. Il ne s’agit pas de faire des vins flatteurs, explosifs et séducteurs. Cette facilité, il se la refuse perpétuellement. Il préfère substituer à ce diptyque de la séduction un triptyque qui lui est propre et assure l’aboutissement de très grands vins : persistance, longueur et matière. « Tout le monde peut faire des vins séducteurs et flatteurs, nous dit-il, mais plus rares sont les vignerons qui parviennent à réussir des cuvées de haut-vol, à la persistance infinie, à la longueur élégante et à la matière fine, délicate et volumineuse. »
Le travail à la vigne
Pour atteindre ce résultat, il n’y a, pour Jean, que peu de secret : « Partout où il y a des grands vins, il y a du travail » nous confie-t-il, insistant particulièrement sur l’importance du travail manuel dans les vignes. Or, ce n’est pas la tâche qui manque : sur les 19 hectares que le domaine possède, dont une majorité est située sur les vignobles extrêmement pentus du Sommerberg, le travail est réalisé à la main. En effet, la mécanisation est presque impossible sur ces coteaux pentus et le parcellaire âgé nécessite de grands soins. Les travaux de palissage, de taille (courte afin de minimiser les rendements) de replantation et de régulation de l’enherbement requièrent de nombreux passages et une formation précise des employés du domaine.
A la vigne, Jean s’applique à travailler aussi respectueusement que possible la plante, le sol, l’environnement. Depuis 2003, il s’attache à des principes de l’agriculture biologique qu’il appréhende comme une évidence : il s’agit pour lui d’être au plus près de la nature, de retrouver les gestes qu’accomplissaient ses parents et grands-parents afin d’accompagner la vigne dans son développement. Il tente ainsi de retrouver un bon sens paysan, fait d’observation et de travail, afin de récolter des raisins aussi beaux, mûrs et propres que possible.
Sa vigne, ses terroirs, il les connaît par cœur. Du sol granitique du Sommerberg, où se situe la majorité de ses vignes, il tente de tirer des vins fins et élégants, grâce à son exigence et au contrôle strict des rendements, qu’il obtient par un ébourgeonnage intraitable ainsi que par un respect de chaque plant. En effet, il s’agit de veiller à ce que chacun atteigne un équilibre naturel en termes de rendement : ni sur-vigueur ni sous-vigueur, mais une charge supportable. A cet effet, un travail manuel attentif est nécessaire et aboutit à un gain aux alentours de 30-35 hectolitres par hectare pour les grands crus. Ce contrôle est appliqué afin d‘éviter toute dilution car, au-delà, sur des sols granitiques, la vigne ne peut produire de nectar sans perdre en matière et en volume.
Guidée par une esthétique particulière du vin, cette exigence se révèle aussi en cave, où il est aussi peu interventionniste que possible, laissant le breuvage s’exprimer grâce à des vinifications en grands foudres alsaciens et en cuves. Cet amour du vin et du goût, il le partage avec ses clients, ses collègues, amis et amateurs. Ce plaisir du vin, en tant que vigneron, il le ressent toute l’année, le voyant dès la vigne et aimant déjà, la vendange terminée, penser au millésime suivant, sachant que chacun de ses gestes comptera.
Le domaine Albert Boxler, ce qu’en pensent les guides
La Revue du vin de France – 3* sur 3
Différentes cuvées issues de plusieurs parcelles sont proposées ; toutes atteignent désormais un niveau exceptionnel, et en explorer les nuances s’avère un exercice fascinant !
Guide Bettane + Desseauve 2023 – 5* sur 5
Riesling, sylvaner, muscat, pinot blanc et pinot noir sont de grandes réussites. Bouches denses et vibrantes de salinité, tenue remarquable au vieillissement.
Retrouvez les vins d’Albert Boxler en vente sur iDealwine
- Pinot blanc 2022 : Un vin vif et ciselé qui assurera de jolis accords avec des mets de son envergure, dotés d’une belle acidité.
- Gewurztraminer Reserve 2020 : Un gewurztraminer équilibré et épicé qui joue la carte du raffinement.
- Sylvaner 2022 : Loin des clichés, ce sylvaner est sûrement l’une des références dans le monde viticole alsacien. Il offre un équilibre expressif à travers des notes de fruits blancs parfaitement équilibrées. Un incontournable.
- Riesling Réserve 2022 : Un riesling qui se distingue par sa pureté aromatique et son acidité délicate. Une entrée de gamme séduisante, au style sec et appétissant, qui prépare agréablement le palais à la complexité des terroirs alsaciens.
- Pinot Noir 2022 : Le pinot noir « à la bourguignonne » d’un mythique domaine alsacien.
- Crémant d’Alsace : Un assemblage raffiné de trois pinots pour ce crémant d’Alsace qui surclasse nombre de cuvées de Champagne par sa vivacité.
- Riesling Grand Cru Sommerberg Jeunes Vignes 2021 : Issu des jeunes vignes d’un grand cru floral et élégant, ce riesling cousine fortement avec son aîné, le grand cru Sommerberg.
- Riesling Grand Cru Sommerberg 2021 : Un grand riesling, équilibré, profond et sérieux. Il s’apprécie aussi bien jeune qu’après de nombreuses années de garde.
- Riesling Grand Cru Sommerberg Eckberg 2022 : Ce vin d’Alsace, tonique et grandiose, dévoile sa pleine splendeur après cinq à six ans, se métamorphosant en une explosion de saveurs. Un grand moment de dégustation pour une des cuvées les plus recherchées de Boxler.
- Alsace Riesling Grand Cru Sommerberg Vanne 2022 : Un riesling intensément minéral qui reflète élégamment le Sommerberg. Un vin qui s’inscrit parmi les incontournables de Boxler. Et aussi l’un des plus rares. Un véritable hommage à la richesse et à la complexité du terroir.
- Pinot gris Grand Cru Sommerberg W 2019 : Un pinot gris exceptionnel, au parfum de pommes cuites au four. La luminosité et l’éclat des saveurs le rendent particulièrement frais et dynamique. Un moelleux à l’équilibre parfait, à oublier dans une bonne cave.
- Gewurztraminer Boland Vendanges Tardives 2018 : Un superbe liquoreux qui conjugue tension, minéralité et richesse. Un sommet des vendanges tardives alsaciennes.
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la photo est Riquewhir alors que le domaine est à Niedermorscwhir
CORDIALEMENT jean marc
La photo montre l’église fortifiée de Hunawihr