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Vous êtes de nature plutôt sudiste, ou plutôt classique ? L’appellation Morgon propose dans ces les millésimes 2009 et 2010 – tous deux fort réussis – deux interprétations très différentes du gamay. L’occasion d’organiser une sympathique dégustation !

Morgon est sans doute, de toutes les appellations du Beaujolais, celle qui a la réputation de produire les vins les plus “sérieux”. Le gamay, cépage emblématique de la région, a plutôt un côté joyeux drille, le vin de copains que l’on ouvre sans se poser de question. Sans renier cette convivialité génétique du gamay, les vins de Morgon sont souvent perçus comme un peu moins désinvoltes que ceux des autres crus et dotés d’une capacité de garde assez sensiblement supérieure. Cette structure inhérente à la plupart des morgons est indéniablement apportée par un terroir qui, bien que diversifié, est globalement assez pauvre et permet donc de juguler la tendance un peu productiviste du gamay en lui donnant un peu plus de densité. Cette sensation tactile est très marquée sur les vins issus du climat de la Côte du Py, un terroir qui signe de manière nette les vins qui en sont issus. Sinon, comme sur la plupart des autres crus du secteur, le vignoble de Morgon est adossé aux collines granitiques qui dominent la vallée de la Saône. Ce relief assez marqué influence sensiblement la maturité des raisins puisqu’on peut compter trois semaines de décalage entre les parcelles proches du hameau de Saint-Joseph (près de 500 m d’altitude) au nord-ouest de l’appellation et celles du sud et de l’est de l’AOC qui dépassent à peine 200 m.

2009 – 2010 : un match au sommet

2009 est un très beau millésime dans le Beaujolais en général et à Morgon en particulier. Il a donné de jolis raisins bien mûrs et une vendange très saine. Les vins possèdent en général un fruité opulent et une matière dense et voluptueuse. Un millésime plus “sudiste” que septentrional, relativement atypique, mais absolument délicieux et qui réconciliera avec le Beaujolais tout ceux qui associent trop vite cette région avec une acidité agressive. Après cette année atypique par ce fameux côté “sudiste”, 2010 marque un retour à un certain classicisme à Morgon (et dans l’ensemble du Beaujolais d’ailleurs). On retrouvera dans les vins plus de tension et la fraîcheur traditionnelle du gamay local. Sans l’ampleur et la complexité des 2009, 2010 présente un meilleur équilibre que les 2008 avec une certaine vivacité mais, pour les meilleurs domaines, une jolie maturité des raisins.

Quels accords sur un Morgon ?

Quand ils sont bus jeunes, sur leur fruit, les morgons se marient facilement à une cuisine de terroir, un peu rustique comme toutes les diverses déclinaisons du porc fermier (petit salé aux lentilles, boudin, terrines, échine rôtie), mais aussi du veau (y compris les abats comme le foie ou les rognons) et la volaille (rôtie ou en terrine). Plus âgés, ils se rapprochent des bourgognes. Les accords ne seront pas fondamentalement différents, mais on pourra les élargir à une belle viande rouge et à du gibier à plumes en évitant sans doute les viandes trop goûteuses (agneau).

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