En préambule de Vinexpo, Château Margaux, qui célèbre son 200e millésime, inaugurait il y a quelques jours les nouvelles installations conçues par Lord Norman Foster.
A l’occasion d’une soirée dont seuls les grands crus bordelais ont le secret, Château Margaux dévoilait il y a quelques jours ses nouveaux chais ainsi que son oenothèque souterraine, au terme d’un chantier qui aura mobilisé les équipes du domaine et de l’architecte Norman Foster pendant plus de trois ans.
Lorsque l’on arrive à Château Margaux, l’une des premières choses qui frappe le visiteur est la beauté des arbres. Le parfait alignement de platanes forme une voute majestueuse, véritable cathédrale de verdure qui surplombe l’allée menant à l’imposante demeure, construite il y a deux cents ans par l’architecte Louis Combes. Cette prééminence du végétal – et pas seulement des vignes ! – dans l’environnement du premier cru classé de Margaux et la sérénité qui s’en dégage ont manifestement inspiré Lord Norman Foster, à qui le projet de réalisation des nouvelles installations a été confié.
Le bâtiment, dévoilé aux invités lors de la soirée inaugurale de Vinexpo, résulte d’un geste architectural léger, harmonieux, qui s’intègre en finesse à aux installations déployées autour du château. Il faut dire que rien n’avait jamais changé depuis la construction du domaine, il y a tout juste deux cents ans ! La toiture couverte de tuiles du nouveau chai, semblable à celle des constructions existantes, est soutenue extérieurement par une enfilade de piliers dont la forme empruntée aux arbres semble prolonger les allées.
L’impression de légèreté qui s’en dégage cache un bâtiment d’une belle modernité, alliage réussi de bois et de métal, et que l’on devine parfaitement adapté aux toutes dernières innovations techniques en matière de vinification.
Plus bas, lorsque l’on pénètre dans la vinothèque souterraine, le parti pris tout à la fois sobre et ultra-moderne pourrait servir de décor à un prochain épisode de James Bond. Les flacons précieusement conservés au domaine pourront, on le sent, y reposer dans de parfaites conditions, et viendront incarner cet espace pour l’instant minéral de leur présence rassurante.
Pour s’extraire de cette cave, il faut emprunter un escalier secret qui tourne, remonte et finalement jaillit discrètement au milieu des vignes. 007, on vous dit… Ces bâtiments attendent patiemment la prochaine vendange, issue d’un millésime qui s’annonce superbe – la fleur s’est déroulée dans des conditions climatiques parfaites. Château Margaux comptera désormais, en plus du 1er cru classé, le vin blanc de Château Margaux, jusque-là étiqueté Pavillon Blanc.
Après la visite, les festivités… le dîner était dressé dans un bâtiment éphémère, construit à l’aplomb du château. Truffes, cristal et porcelaine fine ; bouquets majestueux, musique baroque et ballet minutieusement orchestré de serveurs pour mettre en scène les grands crus dont étaient régalés les convives. Les invités, accouru du monde entier, ont pu assister à une démonstration parfaite de l’art de vivre à la française qu’incarnent de façon unique les grands crus classés de Bordeaux. Une bien élégante manière, pour ce cru mythique de Margaux, de célébrer son 200e anniversaire.
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