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Après l’enthousiasme général suscité par la qualité du millésime 2015, les vignerons font preuve ces dernières semaines d’un regain de méfiance face à la douceur de l’hiver en cours, qui pourrait handicaper la récolte 2016.

Les vignerons le répétaient depuis plusieurs mois, avant que leur optimisme ne contamine l’ensemble du secteur vitivinicole une fois passées les vendanges : l’année 2015 a été excellente pour quasiment l’ensemble du vignoble national. Un long épisode de chaleur en juin-juillet, tempéré par des précipitations en août, ainsi que de belles températures en septembre, ont offert aux raisins tous les atouts pour obtenir une bonne maturité. La commercialisation de ce beau millésime ne devrait donc pas rencontrer d’obstacles majeurs.

Néanmoins, une fois passée l’euphorie, les vignerons ont entamé l’année 2016 avec la gueule de bois. En cause, l’excessive douceur de l’hiver, qui apparaît pour l’instant comme le plus chaud depuis 1900. Appréciant sans doute de travailler dans une relative douceur climatique en décembre, le ton au mois de janvier est devenu plus inquiet dans la plupart des régions viticoles.

En Avignon, Météo France a relevé un écart par rapport à la normale de +3,6°C de la température moyenne sur décembre 2015. A Montpellier, la température minimale enregistrée a été de +8,3°C, au lieu des +3,7°C enregistrés habituellement… La pluviométrie témoigne également de niveaux anormalement bas pour les mois de novembre et décembre.

Après s’être réjoui globalement du millésime 2015, les vignerons sont désormais nombreux, notamment dans les régions les plus méridionales, à espérer un « vrai hiver ». Le cycle naturel de la vigne commence effectivement à être perturbé par ces aléas climatiques. Dans certaines régions, la vigne n’est toujours pas entrée en dormance. Or ce repos végétatif est d’une importance majeure pour procéder à la taille de la vigne, car il empêche la plante de pousser dans tous les sens. Le vigneron peut ainsi s’occuper de réguler ses rendements dans une relative tranquillité.

 

© Vins de Bordeaux http://www.bordeaux.com/fr
© Vins de Bordeaux http://www.bordeaux.com/fr

 

 

Dans le Languedoc-Roussillon, on continue de voir de la sève suinter au moment de tailler la vigne. Or, cette sève devrait être totalement descendue à cette époque de l’année : on parle donc d’une vigne qui « pleure ». Cela faisait plusieurs années que les conseillers techniques des exploitations viticoles trouvaient les hivers « insuffisamment marqués », mais cette année le risque de conséquences sérieuses sur le reste de l’année est réel.

Deux scénarios sont possibles :

  • Cette période de températures douces pourrait brusquement laisser place à une chute du thermomètre, voire à des tempêtes. Si ce contrecoup s’étale sur une longue durée et avec une intensité excessive, les dégâts pourraient être lourds. Les vieilles vignes sont les plus vulnérables : si la sève n’est toujours pas redescendue au moment où arriverait un éventuel gel d’hiver, le bois menacerait d’éclater.
  • Les mois de janvier et février pourraient tout aussi bien voir cette douceur perdurer. Certains arboriculteurs ont déjà remarqué la présence de bourgeons sur d’autres cultures. La vigne commencerait alors à se développer de manière précoce, ce qui poserait problème au moment des traditionnelles gelées de printemps.

Enfin, l’autre risque majeur de ce manque de froid concerne la propagation des maladies. Les faibles températures ont l’habitude de favoriser l’élimination des champignons. Même si le mildiou résiste à des températures allant jusqu’à -20 ou -25°C, le gel hivernal permet d’en détruire certains foyers, ou du moins de retarder son développement printanier. Ce mal pourrait conduire les vignerons à un usage précoce et plus important des traitements… une occasion de poursuivre les grands débats initiés lors de la COP21 !

En attendant de voir ce que donnera le reste de l’année et le millésime 2016, vous pouvez vous cultiver et lire nos articles sur le cycle de la vigne, sur les techniques de vinification… ou encore consulter nos ventes en cours sur les millésimes précédents 🙂 !

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Cet article a 2 commentaires

  1. HABERT jonathan

    L’entrée en dormance se fait au moment de l’arrêt de croissance entre août et début septembre suivant les cépages, rien à voir avec l’hiver. Cependant pour que la levée de dormance se fasse et que les bourgeons reprennent leurs capacités normales de débourrement il est nécessaire d’avoir quelques jours de froid en novembre.

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