grappe de raisins blancsVoici une expression que vous entendrez assez souvent dans la bouche d’un vigneron qui vous annonce fièrement qu’il « fait des vendanges en vert » pour améliorer son vin. Ah bon, il ne faut pas plutôt récolter des raisins mûrs pour faire du bon vin ?

 Nous commençons une nouvelle série de petits articles sur des mots ou des expressions que vous entendez souvent dans la bouche de vignerons ou d’amateurs passionnés. Des expressions ou des mots parfois mystérieux comme “faire sa malo”, “vin non collé”, “levures indigènes”, “biodynamie”, etc. Au fil des semaines et mois à venir nous allons tender de vous les rendre plus compréhensibles. Nous débutons cette série par les fameuses “vendanges en vert”.

 La “vendange en vert” consiste, au moment du début de la maturité des raisins (vers le mois de juillet selon les régions et les millésimes), à couper un certain nombre de grappes afin de faciliter le mûrissement des grappes restantes et de concentrer le futur vin qui en sera issu. Certains vignerons communiquent abondamment sur cette pratique pour montrer qu’ils cherchent à produire un grand vin quitte à faire des sacrifices financiers en en produisant moins que ce que la nature leur offre.

 Dans certaines situations ces vignerons ont raison. On a parfois beau chercher des rendements raisonnables en taillant court, de jeunes vignes trop pleines d’énergie ou une climatologie particulière peut amener des vignes à produire trop de fruits. Et une petite vendange en vert permettra effectivement de réguler ces excès et de faciliter la maturité des grappes restantes (ce dernier point étant d’ailleurs discuté par plusieurs spécialistes…).

 Mais la plupart du temps, cette pratique est plutôt un constat d’échec d’une vigne pas très bien tenue. Un rendement se vise avant tout à la taille. Il est tout de même un peu curieux de “lâcher la bride” à ses vignes à la taille pour la brider ensuite au moment où elle produit les fruits qu’on lui a permis de faire…

Et ceci est d’autant plus vrai que la plante possède une sorte de mémoire et qu’une vigne ainsi traitée aura deux idées obsessionnelles : faire grossir les grappes restantes (donc à limiter l’effet recherché…) et reproduire le plus de raisins possible l’année suivante pour sa “survie”.

 C’est pourquoi cette pratique (ou au moins sa communication) a un peu tendance à diminuer aujourd’hui après une période où elle a fait souvent partie du discours “marketing” de nombreux vignerons. Aubert de Villaine, du domaine de la Romanée Conti est très clair sur cette question : « On a mieux fait son travail si on produit un grand vin sans vendange verte. » Pour obtenir des vins concentrés il y a en effet bien d’autres façons de procéder que par cette méthode un peu “barbare” : par une taille courte, par le choix de planter au départ des ceps qualitatifs et peu productifs, par un travail végétal précis à la vigne et en particulier sans engrais excessifs, et éventuellement par une coupe de quelques grappes bloquées dans leur maturité ou trop cachées sous les feuilles et qui ne mûriront jamais. Cela semble tout de même préférable et intellectuellement plus satisfaisant que de couper jusqu’à 50% de raisins verts…

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