beaujolais vignes

Le Beaujolais séduit de plus en plus les consommateurs de vins, mais quelles en sont les raisons ? La réponse en 5 points.

Cette région compte 13 500 hectares, composés de 12 appellations : les 10 crus, Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Régnié et Saint-Amour ainsi que le beaujolais et le beaujolais villages. La surface plantée est à 97% issue du gamay afin de produire des rosés et des vins rouges. Pour les vins blancs, le chardonnay est le seul cépage autorisé.

1.    Des terroirs uniques

Cette région possède une diversité de terroirs uniques avec 300 types de sols différents analysés. Ainsi, on trouve des arènes granitiques roses à Moulin-à-vent, des schistes granitiques à Morgon, influencés par le terroir volcanique de la Côte de Py, uniquement des roches granitiques à Chiroubles mais également dans d’autres crus des alluvions, des pierres bleues ou des sols sableux. Chaque sol va influencer la typicité des vins produits et développer des nuances lors de la dégustation. C’est une région capable de produire de grands vins, complexes, dont la capacité de garde peut largement atteindre une décennie pour les crus.

2.    Une vinification signature

La macération carbonique est une véritable signature de la vinification des vins du Beaujolais. Même si elle est utilisée dans d’autres régions comme l’Alsace ou la Bourgogne, ce n’est qu’en faible proportion. L’objectif de cette macération est d’extraire des composés aromatiques, de la couleur et des tanins en réalisant une fermentation intracellulaire. Ainsi, les grappes ne sont pas éraflées afin de préserver les baies et qu’elles restent intactes. Les vins obtenus sont aromatiques et peu tanniques. Cette technique de vinification est connue en grande partie pour la production du célèbre beaujolais nouveau à la date de sortie du troisième jeudi du mois de novembre.

3. Une réponse aux attentes des consommateurs

Les vins du Beaujolais répondent à la demande actuelle des consommateurs sur les vins rouges. En effet, le goût est aux vins fruités, peu extraits, à la couleur peu intense et à boire à l’apéritif. Les crus peuvent également correspondre à la demande de consommation plus gastronomique. Bien que peu de dégustateurs fassent vieillir leurs crus du Beaujolais pendant plusieurs années en cave, c’est pourtant avec le temps que ces gamays dévoilent leur plein potentiel et surprennent au mieux l’amateur. Certains crus, notamment Moulin-à-Vent, sont réputés pour produire des vins qui, avec le temps, peuvent pinoter. Rien de surprenant quand on sait que certains bourguignons comme Thibault Liger-Belair possèdent des vignes dans le Beaujolais ! 

La renommée des gamays est récompensée chaque année au concours du meilleur gamay du monde. En 2025, c’est de nouveau un beaujolais (pour la 10ème fois consécutive) qui a remporté le prix : Cuvée du Relais, Relais du Colombier, Beaujolais Villages 2023.

Les vins blancs et les crémants ne sont pas encore si réputés pour être le choix numéro un des consommateurs, même si leur demande augmente : le chardonnay peut produire des vins fins sur les grands terroirs de l’appellation. Bien qu’il ne représente pas la majorité des vins produits dans le Beaujolais, il intéresse sérieusement les vignerons et les amateurs. Tous retrouvent des chardonnays ayant un profil gustatif proche de leurs cousins bourguignons, mais à des prix plus accessibles !

4. Des vignerons « nature » incontournables

Le beaujolais compte de nombreux vignerons qui produisent des vins naturels. Jules Chauvet, qui est décédé en 1989, chimiste et négociant-éleveur de vin en est le père fondateur dans la région. Aujourd’hui, la liste est longue, mais on peut citer par exemple : Yvon Métras, Jean Foillard et Marcel Lapierre. Ces vignerons sont engagés dans des démarches environnementales notamment par des applications biodynamiques et utilisent des pratiques ancestrales comme le travail à cheval dans les vignes. Ils se distinguent également en étant les premiers dans le Beaujolais et en France à proposer des vins sans ou avec très peu de sulfites ajoutés. Les appellations comptent également sur le travail du Domaine Thillardon, du Château Thivin, de Séléné et Robert Denogent pour être mises en valeur. Ainsi, des domaines historiques et établis ainsi que la nouvelle génération cohabitent pour proposer des vins reflétant au mieux la diversité des terroirs du Beaujolais.

5. Des prix raisonnables

Enfin, le Beaujolais est une région qui produit des vins à des prix très attractifs. Un indicateur très net est le Baromètre iDealwine des enchères, pendant toute l’année 2023, les vins de la région qui ont été adjugés ont généré un prix moyen à 38 euros par flacon (contre une moyenne de 152 euros sur l’ensemble de la France). Plus précisément, il est possible de trouver de bons vins en appellation Beaujolais ou Beaujolais villages pour des prix allant de 10 à 20€. De (très) bons crus du Beaujolais peuvent être achetés sur le site iDealwine pour environ une quinzaine d’euros et dépassent rarement la trentaine d’euros (Damien Coquelet, Georges Descombes, Jean-Marc Burgaud). Seule exception : les domaines les plus reconnus et les plus qualitatifs, dont les prix peuvent atteindre 40€. Une seule cuvée s’échange à des prix bien au-delà : la légendaire cuvée Morgon π (3.14) du domaine Jean Foillard, qui produit sur la côte de Py un vin que les passionnés s’arrachent à plus d’une centaine d’euros ! La preuve que certains amateurs s’intéressent grandement à cette région…

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