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C’est un personnage haut en couleurs qui vient de s’éteindre : Aimé Guibert, fondateur du Mas de Daumas Gassac, s’est éteint à 91 ans. Il aura été l’un des premiers à faire reconnaître le potentiel des terroirs languedociens.

« Un grand vin, c’est beaucoup d’amour, beaucoup d’humilité, un grand lien avec l’immatériel, avec le sol, avec le temps, avec le climat. C’est un métier de poète ». Cette citation est extraite de l’une des envolées lyriques d’Aimé Guibert dans le documentaire « Mondovino » de Jonathan Nossiter (2004). Charismatique à l’écran comme dans la vraie vie, il y était apparu comme le fervent gaulois défendant ses terres, contre l’Américain Robert Mondavi venu investir à Aniane au début des années 2000.

Aimé Guibert n’était pourtant pas prédestiné à la vigne. Ancien gantier et aveyronnais d’origine, il découvre ce vieux mas situé sur le plateau Gassac dans les années 1970, et décide de demander conseil à des œnologues… bordelais : Denis Boubals lui conseille de planter du cabernet sauvignon, et Emile Peynaud, d’adopter un élevage de deux ans en fûts. Par la suite, le Mas de Daumas Gassac va tracer sa propre voie, se maintenant hors du cadre des AOC à cause de son usage de cépages non « typiques » : merlot, cabernet franc, malbec, petit verdot, tannat, pour les rouges, viognier, chardonnay, roussane, marsanne, chenin blanc, petit manseng, sercial et muscat pour les blancs (entre autres). Une vraie mosaïque de cépages, donc. Son style était résolument tourné vers de faibles rendements, à contre-courant de l’héritage du Languedoc, qui privilégiait la quantité plus que la qualité. Le Gault & Millau avait même donné au Mas de Daumas Gassac le nom de « Lafite du Languedoc ».

Grâce à une personnalité à la fois anticonformiste et bien ancrée dans ses racines, Aimé Guibert a enfanté le vin de table (puis « vin de pays ») le plus cher de la région. Il a toujours vanté le rôle de son terroir dans cette réussite, persuadé que la nature fait tout… ou presque. Le vigneron s’est imposé comme une référence incontournable pour les amateurs, et avec « Mondovino »  il a pu atteindre le grand public : on le voit relater « l’épisode Mondavi », et sa confrontation avec ce géant californien qui rêvait de s’installer sur la montagne de l’Arboussas… pour y construire sa winery, sans exclure de défricher une partie de la forêt communale. C’était sans compter l’opposition de Guibert, toujours là pour défendre une certaine idée de la viticulture.

Depuis les années 2000, Aimé Guibert avait commencé à passer le relais à ses quatre enfants, Samuel, Roman, Gaël et Basile. Dans leur gestion du domaine, ceux-ci pourront s’inspirer de la maxime de leur père : « on ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes ».

Les vins du Mas de Daumas Gassac 

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