Georges Lepré est un personnage à part dans l’univers du vin. Sommelier de haut vol, ses connaissances en matière d’œnologie sont exceptionnelles, et pourtant sa capacité à s’émouvoir devant un grand vin est demeurée intacte. Son répertoire d’anecdotes et de souvenirs est immensément drôle. Celui nous aimons tant appeler « Maître » a la faconde des passionnés, la simplicité en plus. Il s’est plié de très bonne grâce à notre questionnaire et nous l’en remercions !
Immergé dans le vin au milieu des années soixante par le sommelier du Grand Véfour, Philibert Henoc, ce natif d’Agen qui se destinait à une carrière de maître d’hôtel a dû acquérir fissa les connaissances ad hoc pour pouvoir honorer le rang de sommelier du restaurant gastronomique qu’on lui proposait sur un plateau. Bachotage livresque, cours d’anglais, séjours en Californie, l’élève Lepré ne lésine pas sur les moyens et saisit toutes les perches qu’on lui tend. Il donne des conférences à l’Université de Los Angeles, revient en France au Ritz (entre 1983 et 1993) et rejoint en parallèle L’Académie du Vin de Steven Spurrier pour s’occuper de la formation des jeunes sommeliers de l’époque… Philippe bourguignon (Le Laurent), David Biraud (Le Crillon), Philippe Faure-Brac, Olivier Poussier, Antoine Petrus ont été formés par ses soins… Ajoutez à cela un talent de mise en scène, et vous aurez les mille et une facettes de George Lepré, tour à tour dégustateur (sa connaissance des vins, et notamment des vins doux naturels, n’est pas passée inaperçue chez iDealwine, qu’il conseille amicalement), formateur, auteur (il a dirigé le Grand Larousse des Vins et le Grand Larousse gastronomique), pédagogue pour la jeune génération et – à ses heures – adepte (et interprète !) du chant lyrique. Et maintenant, place aux questions.
Vous dernier coup de cœur ?
J’ai goûté il y a peu de temps Salon 1999 (le dernier millésime de la maison de Champagne Salon ndlr), éblouissant ! Il est frais, minéral et d’une longueur inouïe qui m’a ému.
L’accessoire dont vous ne vous séparez jamais ?
Le tire-bouchon.
Vous êtes plutôt bouteille, canette ou magnum ?
Magnum. Parce que c’est souvent mieux conservé.
Le restaurant où vous avez votre rond de serviette ?
J’aime bien changer mais, même si je n’y vais pas très souvent, j’ai une faiblesse pour le Grand Véfour, c’est sentimental.
Votre accord mets et vin préféré ?
Je suis incapable de rester insensible devant ça : Yquem et roquefort avec du pain grillé aux noix. Le sucré, le salé, le chaud, le froid, le moelleux, le craquant, tous les contrastes sont réunis !
La fin de la bouteille au resto : vous la buvez ou doggy-bag ?
Pas de doggy-bag ! On la vide ou bien on l’offre au sommelier 🙂 J’ai souvenir d’un couple de Japonais qui nous avait laissés la fin d’un Latour 1945…
Votre première gorgée de vin : quand et avec qui ?
C’était un vin de la région d’Agen, coupé d’eau, quand j’avais 5 ou 6 ans. Un vin rustique mais l’eau était très bonne…
La bouteille qui a déclenché votre passion ?
Lorsque j’étais au Grand Véfour, un Lynch-Bages 1961. J’ai trouvé cela incroyable. C’était un des vins favoris de Philibert Henoc.
Vous ne pourriez pas vivre sans…
La musique ; j’ai fait le conservatoire et du chant lyrique. D’ailleurs cela se sait… 🙂
Le vin que vous aimez faire découvrir à vos amis néophytes ?
Le muscat d’Alsace ou le vin jaune : j’adore convaincre que c’est bon !
Vous recrachez : systématiquement, seulement quand c’est mauvais, jamais ?
En dégustation, je recrache tout. Mais le Salon, je ne l’ai pas craché !
Si vous partiez sur une île déserte, quelle bouteille emporteriez-vous ?
Yquem, 1967 si possible.
Le flacon que vous voudriez avoir dégusté avant de mourir ?
Mouton 1945.
“La vérité est au fond du verre”. Au fond, est-ce toujours la vérité ?
La vérité a tendance à se cacher elle aussi ; mais la vérité est dans le verre, pas dans la bouteille, qu’importe tout ce qu’on sait du vin. L’émotion et le plaisir emportent tout.
Propos recueillis par Véronique Raisin.
Retrouvez dans le Blog nos portraits d’amateurs.
Georges Lepré a dégusté avec nous les Rivesaltes actuellement proposés dans le cadre de l’Offre iDéale dédiée aux millésimes en « 1 ». Consultez vite cette offre !
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Rivesaltes 1981
Domaine de la Fosseille |
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A boire jusqu’en 2050, au minimum | ||
Parfait en dessert sur une dacquoise ou un succès aux noix | 75cl
29€ TTC |
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Rivesaltes 1971
Domaine Sainte Lucie |
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A boire jusqu’en 2050, au minimum | ||
Délicieux sur un canard aux épices, une tarte aux noix | 75cl
38€ TTC |
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Rivesaltes 1961
Domaine Sainte Lucie |
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A boire jusqu’en 2050, au minimum | ||
A savourer seul, ou sur un fromage à pâte persillée, un dessert au chocolat noir | 75cl
55€ TTC |

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Rivesaltes 1951
Domaine Sainte Lucie |
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A boire jusqu’en 2050, au minimum | ||
A apprécier pour lui-même en fin de repas, ou sur un dessert aux noisettes ou au chocolat | 75cl
49€ TTC |

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Rivesaltes 1941
Château Sisqueille |
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A boire jusqu’en 2050, au minimum | ||
A déguster sur un formage de brebis, ou un plat en sauce aigre-douce | 75cl
52€ TTC |