
Laurent David. Dans le monde du vin et de la Tech, vous ne pouvez passer à côté de ce bergeracois d’origine qui n’hésite pas à porter plusieurs casquettes en même temps sur sa tête : Président de La WineTech, Co-propriétaire du Château Edmus, Fondateur des Wine Angels… Découvrez en avant-première le millésime 2019 sur iDealwine.
« Un jour, je serai vigneron »
Originaire de Bergerac en Dordogne, Laurent se rappelle de ses premiers souvenirs du vin dans cette région qui produit de beaux nectars mais qui est nettement moins réputée que sa voisine bordelaise. Son grand-père habite alors à la campagne et possède une dizaine de rangs de vigne dont il s’occupe pour une consommation simplement familiale. Au moment des vendanges, Laurent s’y rend en famille pour récolter les grappes et participer à la vinification, des souvenirs joyeux, de raisins foulés, de guêpes attirées par le jus sucré, de grand banquet convivial pour fêter la fin de la récolte… Laurent est alors fasciné par cette magie, la transformation du jus de raisin en vin, « un jour, je serai vigneron ». Ce rêve le suit toujours à 18 ans, alors qu’il vendange chez des amis viticulteurs de Bergerac, puis à 28 ans, 38 ans, 45 ans et qu’il s’est orienté dans la Tech et travaille chez Apple. « A 45 ans, je me suis dit que, ça y est, j’étais grand, et qu’il fallait que ce rêve devienne réalité » ,« Le vin est le plus beau produit du monde après l’iPhone ». Laurent David se penche alors sur le sujet : comment se former, acquérir des parcelles… ? Rapidement, il se rend compte qu’il n’est pas un vigneron né et qu’il lui faudra plusieurs années pour faire un vin correct, alors sagement il en conclue : « autant laisser cela à ceux qui savent le faire ». Lui, pourrait apporter ce qu’il sait bien faire, organiser une équipe, parler et vendre un produit qu’il connait et qu’il aime. Le métier de vigneron est aussi un travail d’entrepreneur : prendre des microdécisions tous les jours, lourdes de conséquences, de véritables risques, c’est donc là qu’il peut intervenir. « Je compare beaucoup le monde du vin à une équipe de rugby. Dans une équipe de rugby, il faut les avants, le demi de mêlée, le demi d’ouverture, les ailiers… Pour travailler aux vignes, vinifier et élever le vin, en parler et le vendre, l’équipe doit aussi être bien constituée, et c’est à cela que je me suis employé. Notre Antoine Dupont à nous, c’est Stéphane Derenoncourt ».
Le Château Edmus, un coup de cœur
Pourquoi Edmus ? Le Château Edmus est né de deux noms, Philip Edmundson et Eric Remus, qui rachètent en 2006 5,8 hectares au Château Lescours, en appellation Saint-Emilion et Saint-Emilion grand cru. Dès l’origine, ils œuvrent avec Stéphane Derenoncourt et font un travail fabuleux, tout en restant dans l’ombre. Lorsque Laurent David part en quête de parcelles à racheter, il découvre ce domaine qui devient pour lui un véritable coup de cœur : le terroir, le climat, la qualité des sols (depuis 2006, pas une seule goutte de glyphosate n’a foulé cette terre) la finesse et la précision des nectars… La rencontre a lieu en 2015 mais « ce n’est pas le bon moment ». En 2018, « l’on se recroise à l’occasion de l’échange de nos vœux, et je présente de nouveau mon projet aux deux propriétaires, celui-ci a alors bien évolué et convainc mes interlocuteurs. A ce moment, j’ai en effet réalisé que si je souhaitais produire un grand vin, il fallait voir les choses en grand et réaliser des investissements importants ». L’idée ? Penser le domaine comme une startup, ouvrir le capital pour permettre à des investisseurs qui partagent la même philosophie, la même passion et les mêmes valeurs que Laurent d’y entrer, bénéficier des idées, du temps et du réseau de chacun. Les Wine Angels étaient alors nés. Lors de cette campagne de levée de fonds, parmi les 178 candidats, 33 sont sélectionnés pour participer au projet, dont Laurent David, Philip Edmundson et Eric Remus. Un nouveau chai est créé et les idées de chacun affluent, bousculent, pour arriver au résultat que l’on connait aujourd’hui.
Avant-première millésime 2019
A ce jour, le domaine est planté sur 1,6 hectare sur des veines de graves, des galets roulés qui proviennent tout bonnement du lit de la Dordogne. L’écosystème est idéal : les vignes de merlot et de cabernet franc sont entourées d’arbres, et travaillées en bio et biodynamie (labellisé bio depuis 2020, la certification demeter en 2022). Le château Edmus est également labellisé B Corp, deuxième propriété à Bordeaux après Lafite Rothschild à avoir entamer cette démarche. Les premiers engagements sont là : un bilan carbone réduit de 20%, avec des innovations telles qu’une caisse en bois 15% plus légère et des étiquettes repensées : 30% de papier recyclé, encre à l’eau, suppression des dorures et de l’aluminium de la capsule, et utilisation de cire naturelle. Depuis son arrivée au domaine, Laurent David cherche à produire des nectars toujours plus vivants, avec encore moins d’intrants et de sulfite. Après des vendanges manuelles, les raisins sont égrappés et puis triés avec beaucoup de précision : tries manuelles, tri densimétrique et tri optique. « Ce sont de véritables billes de caviar ». Les baies sont encuvées par gravité à l’aide d’un chariot. La vinification se déroule avec des pigeages et des remontages doux. Après 18 mois d’élevage en fûts (1/3 neufs) et quatre ans d’élevage en bouteilles les vins sont mis sur le marché. Laurent David renouvelle sa confiance aux équipes d’iDealwine pour celle du millésime 2019 avec une véritable avant-première en exclusivité sur notre site. 2019 est une belle année pour le Château Edmus, les maturités des baies sont optimales. Les équipes de la propriété ont pu attendre la période idéale pour vendanger. « Les quatre ans d’élevage en bouteille ont fondu les tanins et le vin est prêt à boire dès maintenant. »
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La naissance de la cuvée PHi
En 2020, une cuvée de cabernet franc élevée en œuf de Beaune se distingue par son fruit éclatant, son acidité et ses tanins fondus. Les Wine Angels décident alors de l’embouteiller séparément sous le nom de PHi, avec une production limitée de 200-300 bouteilles. Avec les conseils de Stéphane Derenoncourt, il utilise un « œuf de Beaune » pour l’élevage, favorisant la micro-oxygénation et le développement rapide du vin. Le succès critique est immédiat (94/100 par Galloni et Larsson), et la cuvée est reconduite en 2021 malgré une météo difficile, avec uniquement du cabernet franc et 693 bouteilles produites.
Pour promouvoir cette cuvée de manière innovante, Laurent David collabore avec le tatoueur Dimitri Hk pour créer des étiquettes NFT uniques, inspirées d’Alphonse Mucha et « punkisées ». Vingt magnums de PHi 2021 sont ainsi vendus aux enchères via iDealwine, dépassant largement les attentes, le premier lot étant adjugé 5 268€ TTC. L’objectif de Laurent : que le vin soit bu, partagé et apprécié. En savoir plus sur cette vente 3.0
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