Paulée de Meursault

Non, la Paulée de Meursault n’est pas une « poêlée » comme me l’a récemment demandé une amie. C’est un monument bourguignon institué en 1923 par le Comte Jules Lafon ! Chaque lundi suivant le week-end de la vente de vins des Hospices de Beaune, ce traditionnel repas de fin de vendange vient ponctuer de manière grandiose les trois jours de festivités autour de la fameuse vente aux enchères caritative.

Par Paulette de Meursault

Telle une bonne recette – une poêlée forestière au Meursault par exemple -, une Paulée réussie nécessite des « ingrédients » de qualité :

1- Un lieu emblématique

En l’occurrence, quoi de plus approprié que Meursault, capitale des grands vins blancs de Bourgogne, et plus précisément le Château de Meursault avec ses magnifiques caves voutées du 18° et les vastes salles des anciens pressoirs marquées des noms des climats de Meursault. La Paulée de Meursault s’y tient depuis plus de 20 ans et l’esprit des lieux est parfaitement adapté pour réussir la recette.

2- De joyeux convives

C’est une des clés du dispositif, choisissez les joyeux et tendres, mais point besoin de les trier sur leurs origines géographiques ou sur un quelconque critère socioprofessionnel, la mixité est la bienvenue. Seuls impératifs : l’amour inconditionnel du vin, la résistance à l’effort (du lever de coude) et la bonne humeur. Afin d’ajouter un peu de saveur, faites venir quelques Compagnons Bourguignons hauts en couleurs qui sauront donner de la voix pour faire prendre la pâte. Remuez bien régulièrement vos convives avec quelques bans bourguignons bien frappés.

NDLR : l’auteur de cet article maîtrise à merveille l’art du ban bourguignon, cf l’édition 2009 des Hospices de Beaune.

3- Un invité d’honneur

C’est la cerise sur le gâteau, le petit plus pour faire prendre la mayonnaise. Mais attention, mal choisi (ou périmé …) il peut gâter  toute la recette …

Pour la 78° Paulée de Meursault, pas de problème avec Amélie Nothomb, depuis très jeune amatrice de vin et avide de découvertes et de rencontres humaines, qui sut séduire son auditoire par quelques répliques bien choisies, dont celle-ci : « Je suis comme les grands vignerons car je ne mets en vente qu’un quart de ce que j’écris« .

4- Des mets délicieux

La composante solide ne doit pas être négligée. Quoiqu’en disent certains, le vin ne suffit pas à nourrir son homme. Si vous êtes un adepte du régime Dukan, ne venez pas à la Paulée de Meursault (cf. menu ci-dessous) !

5- De bons vins

Certains diraient des grands vins, mais non c’est d’abord de bons vins qu’il faut mettre dans cette recette, qu’ils soient petits ou grands, en notoriété ou prix, importe peu, le Savigny ou l’Auxey-Duresses côtoient ainsi la Romanée Conti et le Chambertin. Les vignerons apportent les flacons qui sont les meilleurs ambassadeurs de leur savoir-faire et les amateurs, les flacons qui feront leur fierté. C’est peu dire que l’on fait des rencontres exceptionnelles avec certains vins ou que l’on fréquente plus de vins divins en une journée qu’en plusieurs mois … (voir à ce sujet la liste de quelques ingrédients de l’édition 2010 ci-dessous)
La préparation est ensuite très simple : mettez 700 unités de mesure du « 2 », 1 unité de mesure du 3, ­6 unités du 4 et un nombre incalculable d’unités du  5 dans le « 1 ». Laisser mijoter à petit feu pendant environ 7 heures, sortez, réservez, aérez, c’est prêt ! Votre Paulée est un succulent succès et vos 700 convives repartent à la nuit, béats dans les ruelles zigzagantes de Meursault (les ruelles pas les convives !) en pensant déjà à la prochaine édition !
Annexe :

1 – Liste (non exhaustive bien sûr) des vins dégustés par notre équipe de choc

2- L’Escriteau du banquet de la 78° Paulée

2- La Paulée de Meursault en diaporama

Cet article a 2 commentaires

  1. claude C

    Je peux certifier que ce dernier mardi, personne ne dormait dans les ruelles de Meursault !!.
    Ma conclusion, tout devait etre bon …

  2. claude C

    Je peux certifier que ce dernier mardi, personne ne dormait dans les ruelles de Meursault !!.
    Ma conclusion, tout devait etre bon …

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