Un verre de Château Rayas 1978 avec Thierry Desseauve iDealwine

L’amour du vin a ses raisons que la raison ne connait pas toujours, Dieu merci. Comment détourner de ses obligations, le temps d’un instant, un homme que l’on sait sur-occupé, difficile à joindre, souvent dans le vignoble ? Et de surcroît, que l’on pourrait imaginer blasé, compte tenu de la quantité indécente de flacons d’exception qui lui sont proposés quotidiennement à la dégustation ? Démonstration.

Colombes, jeudi 23 mars, 17 heures. Une bouteille de Château Rayas 1978, millésime mythique de Châteauneuf du Pape, nous pose un cruel dilemme : son propriétaire, vendeur de la cave fabuleuse proposée actuellement en vente à prix fixe, nous l’a généreusement laissée. Le bouchon, trop fragile, ne permettait pas de la proposer à la vente. Et là, jeudi, ce fameux bouchon s’enfonce… il y a donc urgence ! Par ailleurs, de ci, de là, on nous rapporte des rumeurs de faux flacons de Rayas 1978 qui circuleraient, en nombre. Cette bouteille ne nous inquiète pas outre mesure, compte tenu de son pédigrée d’une part, et aussi de l’attention que nous portons aux centaines de flacons et d’étiquettes qui transitent chaque jour par notre entrepôt. La tentation de l’ouvrir est donc absolue, mais autant le faire en compagnie d’un connaisseur. Réflexe : on appelle LE spécialiste mondial de château Rayas, celui dont la légende dit qu’il serait prêt à parcourir des kilomètres en rampant pour déguster un verre de ce divin nectar… Info ou intox ?

Un verre de Château Rayas 1978 avec Thierry Desseauve iDealwine Angélique de Lencquesaing

à Gigondas en vue de la prochaine édition du Grand Guide des vins de France, Thierry Desseauve décroche, un brin somnolent. Mais lorsqu’il entend le mot magique, subitement, il tend l’oreille. Un Château Rayas 1978 ? Quand ? Demain. Où ? A Colombes. Certains argueraient que Colombes c’est un peu le bout du monde. Lui pas. Micro-négociation autour de l’horaire, et l’affaire est conclue. A l’heure dite le lendemain, l’ami Thierry franchit le seuil d’iDealwine, à peine essoufflé par les 11 kilomètres (on a calculé) parcourus à bicyclette depuis la rue Chauchat à Paris, l’antre Bettane&Desseauvesque. Quelques minutes de suspense et de bagarre avec le bouchon plus tard, Château Rayas s’avance dans nos verres, dense, intense. Silence. La robe est brun foncé, presque opaque, mystérieuse… Dès le premier nez, pour Thierry Desseauve, aucun doute : il reconnaitrait entre mille un château-rayas !

Le vin présente un nez puissant, avec un joli fumé. On relève des arômes de sous-bois mais aussi d’herbes sauvages et un bouquet floral extraordinaire qui se déploie ensuite, incroyablement élégant.

En bouche, on est surpris, et immédiatement envoutés par sa magnifique texture veloutée, d’une douceur incroyable. Le sous-bois est à nouveau présent, relevé de quelques notes giboyeuses. L’ensemble est équilibré par une fraîcheur encore bien présente et une fin de bouche plus acidulée, sur de jolies notes de fraise. L’alliance de la puissance et de la douceur ! Et une longueur impressionnante qui laisse planer longtemps le plaisir et l’émotion de la dégustation …

Il y a quelque temps, interrogé par Véronique Raisin pour notre Newsletter, Thierry Desseauve confiait que Château Rayas est la bouteille la plus précieuse qu’il possède en cave : « C’est le vin pour lequel j’ai le plus d’amitié amoureuse et un absolu respect. J’ai un rapport intime avec ce vin qui est tout en sensualité. Car le vin est une affaire de sens, d’émotion. C’est un vin sensuel au sens premier du mot. »

Un verre de Château Rayas 1978 avec Thierry Desseauve iDealwine Cyrille Jomand

Le mythe est donc intact, doublement intact ! Oui, Château Rayas est un monument de Châteauneuf, même quand la bouteille (et le niveau) pourraient prêter à quelque inquiétude. Et oui, Thierry Desseauve est prêt tous les sacrifices (sportifs) pour partager un verre de ce grand vin. Merci à lui !

Après son départ, un dernier coup d’œil sur le site : las, d’autres amoureux de ce vin ont déjà jeté leur dévolu sur la plupart de ces précieux flacons…

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Cet article a 12 commentaires

  1. Claude C

    Lire cette rencontre avec Rayas 78 à l’heure du déjeuner, c’est alléchant.
    Je n’hésiterai pas à faire un gros effort à vélo ou en rampant ( et même avec dopage), pour partager un tel nectar………

  2. Claude C

    Lire cette rencontre avec Rayas 78 à l’heure du déjeuner, c’est alléchant.
    Je n’hésiterai pas à faire un gros effort à vélo ou en rampant ( et même avec dopage), pour partager un tel nectar………

  3. Reimonenq cyril

    J’ai eu le plaisir de gouter se nectar en 2000 cette bouteille m’avez était offerte par mon employeur .
    Ça été l’une des plus belle expérience degustative que j’ai pratiquer.

  4. Reimonenq cyril

    J’ai eu le plaisir de gouter se nectar en 2000 cette bouteille m’avez était offerte par mon employeur .
    Ça été l’une des plus belle expérience degustative que j’ai pratiquer.

  5. zaz27

    Et comment le bouchon « fragile et s’enfonçant » fut-il ôté ?
    Lorsque cela se produit, j’utilise un tire bouchon à lames, et vous ?

    1. adl

      Oui, effectivement, le tire-bouchon à lame nous a bien manqué ce jour-là… C’est exactement ce qu’il aurait fallu pour venir à bout du bouchon. Avec un tire-bouchon à vis, nous avons inévitablement fait tomber le bouchon dans la bouteille, nous avons donc carafé très précautionneusement le vin pour ne pas le brutaliser.
      Quel souvenir…
      @Claude C : ne vous dopez pas avant de venir chez iDealwine, un Rayas vaut tous les anabolisants 🙂

  6. zaz27

    Et comment le bouchon « fragile et s’enfonçant » fut-il ôté ?
    Lorsque cela se produit, j’utilise un tire bouchon à lames, et vous ?

    1. adl

      Oui, effectivement, le tire-bouchon à lame nous a bien manqué ce jour-là… C’est exactement ce qu’il aurait fallu pour venir à bout du bouchon. Avec un tire-bouchon à vis, nous avons inévitablement fait tomber le bouchon dans la bouteille, nous avons donc carafé très précautionneusement le vin pour ne pas le brutaliser.
      Quel souvenir…
      @Claude C : ne vous dopez pas avant de venir chez iDealwine, un Rayas vaut tous les anabolisants 🙂

  7. blanckaert

    Je possède personnellement un Rayas 1989, comment puis je en connaître sa cote?

    1. @Blanckaert : vous avez bien de la chance :-). Pour acquérir ce très grand millésime il faut débourser environ 380€. Vous pourrez retrouver le prix des différents millésimes de Château Rayas dans la rubrique La cote des vins, sur iDealwine.

  8. blanckaert

    Je possède personnellement un Rayas 1989, comment puis je en connaître sa cote?

    1. @Blanckaert : vous avez bien de la chance :-). Pour acquérir ce très grand millésime il faut débourser environ 380€. Vous pourrez retrouver le prix des différents millésimes de Château Rayas dans la rubrique La cote des vins, sur iDealwine.

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