C’est sur un domaine discret mais d’une renommée internationale que nous avons eu l’envie de mettre l’accent aujourd’hui. Propriété familiale qui remonte ses origines viticoles à la première partie du 19ème siècle, le domaine Roulot connaît un réel succès depuis quelques décennies ; succès dont nous allons percer quelques secrets. Immersion.
Jean-Marc Roulot, vigneron acteur
C’est à Meursault, commune iconique de la prestigieuse Côte de Beaune, paradis des grands chardonnays, que se situe le domaine éponyme, entre les mains d’un vigneron qui ne fait pas éloge de son talent. Celui-ci a repris les rênes de la propriété en 1989 après la perte inattendue de son père Guy Roulot en 1982. Une perte qui lui a fait renoncer à sa carrière d’acteur de cinéma. Renoncer, vraiment ? Pas tout à fait : après Rio Sex Comedy, le premier film de Jonathan Nossiter connu pour avoir réalisé Mondovino, le vigneron a notamment joué aux côtés de Jean d’Ormesson et de Catherine Frot dans Les Saveurs du Palais ou encore Ce Qui Nous Lie de Cédric Klapisch, en partie tourné chez lui.
Le secret de ses vins de garde
Son domaine, parlons-en. Il figure parmi les plus recherchés de la région pour ses grands vins de garde qui équilibrent pureté, droiture et tension minérale presque tranchante dans leur jeunesse mais qui gagnent en ampleur avec le temps. Le vigneron façonne donc de très beaux vins au sein de climats réputés tels que Luchets, Tillets, Tessons, Bouchères et, surtout, Perrières… un cru acquis par la famille en 1976 particulièrement recherché par les amateurs malgré les quantités infimes signées.
Courant sur une quinzaine d’hectares, cépages blancs comme rouges sont donc choyés par le vigneron qui s’est attaché à une culture biologique en 2000, certifiée en 2013 et suivant des principes issus de la biodynamie. L’idée est de prendre soin des vieilles vignes dont il dispose, essentiellement plantées par son père dans les années 1950, afin de les inciter à puiser la substantifique moelle de ses terroirs d’exception. La vie microbienne des sols est ainsi favorisée à travers le travail du sol et l’absence d’herbicides. Sont ainsi cultivés le chardonnay et l’aligoté ainsi que le pinot noir que l’on retrouve dans des vins soyeux classés en appellations Monthelie et Auxey-Duresses.
En cave, accompagné par Annabelle Corner et Julien Lesage, il intervient le moins possible, laissant notamment les levures indigènes enclencher les fermentations. Les vins maturent sur leurs lies pendant un an dans des fûts dont la proportion de bois neuf est souhaitée faible (entre 10 et 30%) pour ne pas masquer l’identité du vin. Un affinage de six mois en cuves s’en suit.
Eaux-de-vie et liqueurs du Roulot
Fils, petit fils et arrière-petit-fils de distillateur, cette activité remonte à 1866 au sein de la famille, Jean-Marc Roulot a repris la main sur l’alambic familial pour poursuivre cette tradition et étendre la gamme qu’il propose. Il produit des eaux-de-vie et de liqueurs fines et délicieuses que nous apprécions tout particulièrement au sein de l’équipe.
Ainsi, est-il encore besoin d’évoquer notre affection pour l’Abricot du Roulot réalisé à partir de fruits cueillis au sein du verger, travaillés en culture biologique certifiée, de son ami Laurent Combier. Un petit bonbon qui trouve toujours une place de choix au dessert autour d’une tarte amandine aux abricots (testée et approuvée). A mi-chemin entre eau-de-vie et liqueur, Le Citron du Roulot est réalisé à partir d’agrumes siciliens cultivés selon des principes biologiques. Fraîcheur, gourmandise et noble amertume se confondent dans ce petit nectar de méditation.
Poires, abricot et framboise sont également transformées en eaux-de-vie aux notes subtiles qui ne demandent qu’une chose : votre dégustation !
Voir les vins et spiritueux de Jean-Marc Roulot
Le domaine Jean-Marc Roulot, ce qu’en disent les guides
Guide Vert – 3* sur 3
Les amateurs de meursaults purs, droits et minéraux ont depuis longtemps consacré ce domaine. Jean-Marc Roulot s’impose comme l’un des vinificateurs les plus adroits de l’appellation, grâce à son style que nous défendons avec conviction, tant les vins qu’il élabore vieillissent avec grâce. L’agriculture biologique, commencée en 1998, a fait place à la biodynamie au début des années 2000. L’élevage sur lies d’un an en fût et de six mois en cuve uniquement à partir de levures naturelles suit cette logique. Pouvant apparaître austères et “sur le fil du rasoir” dans leur jeunesse, les vins prennent une formidable ampleur avec l’âge. Hélas, la demande est telle pour ses vins qu’il est très difficile pour le domaine d’accepter de nouveaux clients ; on les trouve, en revanche, à la carte de très nombreux restaurants.
La Revue du Vin de France