Encheres-vins-2019-Jura-Savoie

Suite de nos palmarès semestriels avec les régions Jura et Savoie : deux vignobles dont les prix demeurent encore attractifs (excepté une poignée de domaines particulièrement recherchés). La raison de cet engouement ? Des progrès énormes dans la qualité des vins et une longueur d’avance en termes de viticulture bio, biodynamique et de vinifications nature. Deux régions passionnantes et uniques en leur genre par leurs cépages locaux, leurs terroirs et leurs spécialités locales (comme le vin jaune). Deux eldorados pour les amateurs de vin, en somme !

Attention, un nouveau palmarès portant sur l’année 2020 est également disponible !

Commençons par préciser que pour la réalisation de ces palmarès, nous ne retenons qu’une seule cuvée par domaine, la plus chère. Sinon, certains de ces palmarès seraient monopolisés en très grande majorité par un ou quelques domaines. C’est notamment le cas pour ce palmarès consacré au Jura et à la Savoie : les domaines Overnoy, Ganevat et le domaine des Miroirs monopoliseraient l’intégralité du TOP 20.

RangCouleurFlacons les plus chers Prix d’adjudication unitaire TTC Prix d’adjudication TTC rapporté au format bouteille (75cL)Variation par rapport à la cote ou à la mise à prix
1Rouge1 Bouteille Côtes du Jura Ja Nai Domaine des Miroirs 2011             693 €             693 €
2Rouge2 Bouteilles Arbois Pupillin Ploussard Adeline Houillon & Renaud Bruyère 2015             395 €             395 €62%
3Rouge1 Bouteille Arbois Overnoy Houillon 2005             365 €             365 €11%
4Blanc1 Bouteille Arbois Pupillin savagnin Emmanuel Houillon 1998             365 €             365 €
5Blanc1 Magnum Côtes du Jura Les Vignes de mon Père Jean-François Ganevat  2006             462 €             231 €27%

Voir le TOP20 des vins du Jura et de Savoie du premier semestre 2019

Le Jura, une région encore marginale dans les enchères de grands vins

En volume, les vins du Jura et de Savoie représentent une part minime des échanges sur les enchères iDealwine (3%), mais cette part progresse puisqu’elle n’était que de 2% l’an passé.  En valeur également, on passe de 1% à 2%. On observe que ce sont surtout les vins du Jura qui tirent leur épingle du jeu, occupant 17 places sur 20 de ce palmarès.

On note une belle représentation des années matures, mais on retrouve aussi quelques millésimes récents et une répartition à peu près égale entre les vins d’Arbois (7) et les côtes-du-jura (10). Le classement est composé d’une majorité de vins blancs (12), souvent ouillés mais parfois oxydatifs. Les vins jaunes ont été traités séparément (en fin d’article). Les cépages des vins représentés ici sont variés, parfois locaux comme le savagnin, le poulsard, le trousseau ou parfois plus internationaux, comme le chardonnay et le pinot noir.

Le boom des vins du Jura porté par une poignée de champions régionaux

Malgré leur part moindre dans les ventes aux enchères, les vins du Jura font beaucoup de bruit dans le mondovino, grâce à une poignée de domaine de haut niveau, dont les vins sont extrêmement recherchés à travers le monde. Le parti pris de constitution de ce palmarès empêche de saisir l’ampleur du phénomène, mais si nous n’avions pas « dédoublonné » notre classement en ne gardant que le vin le plus cher de chaque domaine, ce TOP20 serait totalement occupé par ces domaines stars et les prix ne descendraient pas en-dessous de plusieurs centaines d’euros, même pour le vin le moins cher. Il nous a cependant semblé intéressant de présenter ici les 20 domaines du Jura et de Savoie qui ont le plus été repérés par les œnophiles, ceux dont les vins se valorisent le mieux. Dans ce cadre, les prix des vins du TOP20 du Jura et de Savoie s’échelonnent entre 693€ pour la bouteille la plus chère et 25€ pour la dernière bouteille du classement.

Le domaine qui rafle la première place est un ovni ultra pointu, connu des seuls grands amateurs. Il s’agit du domaine des Miroirs. Ce vignoble des plus discrets et mystérieux fut la propriété du japonais Kenjiro Kagami durant quelques années. Ce vigneron a notamment fait ses armes chez Thierry Allemand. La taille microscopique du vignoble (4,2 hectares) et donc de la production (environ 7 500 bouteilles) et l’exigence extrême du travail tant dans les vignes qu’en cave (tendance bio et nature) ont permis à ces vins de haut niveau d’être très rapidement repérés par les amateurs. Cela fait un peu moins de deux ans que sa présence s’intensifie dans les enchères et que ses prix grimpent. Et la tendance ne semble pas prête de s’arrêter …

Vient ensuite le domaine Adeline Houillon & Renaud Bruyère, un domaine de 5 hectares créé en 2011 et travaillant en biodynamie et sans soufre. Une précision, de taille : Adeline Houillon a travaillé au domaine Overnoy, désormais repris par son frère Emmanuel. Quant à Renaud Bruyère, il a fait ses classes chez Tissot. C’est dire si les références sont belles, et les amateurs ne s’y sont pas trompés. Le domaine est en effet représenté par un arbois pupillin (rouge), issu du cépage local poulsard, adjugé 395€.

Le mythique domaine Overnoy – probablement la signature la plus connuedu Jura – se classe troisième, avec une cuvée d’Arbois Pupillin 2005. Ce domaine, qui n’est plus à présenter, est certainement celui qui a le plus contribué à la renommée grandissante des vins du Jura depuis déjà de nombreuses années, notamment en s’inscrivant très tôt dans la mouvance bio et nature – dont il est également l’un des grands initiateurs et chefs de file.

En quatrième position, nous retrouvons le deuxième domaine le plus renommé du Jura : le domaine Ganevat – autre précurseur des grands vins jurassiens naturels -, représenté ici avec sa grande cuvée Les Vignes de mon Père 2006. Il s’agit d’une micro-cuvée magnifique de savagnin ouillé, avec un élevage de plus de 10 ans.

Et pour finir, nous retrouvons à la 5e place un autre domaine moins connu du grand public : Jean-Marc Brignot, créé au milieu des années 2000. Ce dernier est un disciple de Pierre Overnoy, se plaçant dans la même optique bio et nature. Il est ici représenté avec un rouge, un assemblage composé en majorité de poulsard mais aussi de trousseau.

Le reste du classement du Jura fait la part belle aux millésimes matures, surtout lorsqu’il s’agit de signatures moins connues : côtes-du-jura l’Etoile 1966 d’Emile Bourguignon, côtes-du-jura Territoire de Voiteur 1959 du Domaine Clavelin, arbois Les Anges 1987 d’Henri Maire… Notons également la présence de signatures incontournables du Jura, des grands classiques souvent réputés pour leurs vins jaunes, comme le côtes-du-jura 1991 de Jean Macle, le 1985 du Château d’Arlay ou encore l’arbois Poulsard  2011 de Jacques Puffeney.

Les domaines bio, biodynamiques et nature largement représentés

Dans l’ensemble, il est frappant de voir à quel point les vins bio, biodynamiques et nature sont bien représentés dans ce classement et notamment dans le haut du palmarès. A l’instar du Beaujolais, le Jura est en effet une région où la viticulture bio et nature s’est très tôt implantée, notamment grâce à des vignerons emblématiques comme Pierre Overnoy et Jean-François Ganevat, qui ont donné une impulsion et ont servi d’exemple à toute la région. En effet, plus de la moitié des vins présents dans ce TOP20 sont en bio ou biodynamie et généralement nature.

Prime à la rareté et la maturité pour les vins jaunes

RangFlacons les plus chers Prix d’adjudication unitaire TTCVariation par rapport à la cote ou à la mise à prix
11 Bouteille Arbois Vin jaune Pierre Overnoy  1990          1 763 €4%
21 Bouteille Château-Chalon Jean Macle 2009             304 €92%
31 Bouteille Château-Chalon Cartier 1969             244 €144%
41 Bouteille Arbois Vin Jaune Jacques Puffeney 1990             219 €64%
51 Bouteille Château-Chalon Perron 1985             195 €

Voir le TOP20 des vins jaunes du premier semestre 2019

Le vin jurassien le plus cher du semestre est en fait un vin jaune : il s’agit de l’arbois Vin jaune 1990 de Pierre Overnoy, adjugé 1 763€ la bouteille, ou plutôt le clavelin (62 cl). Il faut dire que les vins jaunes sont uniques au monde : il s’agit de vins de voile, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas ouillés (les barriques ne sont complétées pour compenser l’évaporation au cours de l’élevage). Ainsi, un voile de levures se développe à la surface du vin, le protégeant de l’oxydation complète. C’est la présence de ce voile qui donne ses arômes si caractéristiques au vin jaune. Ces vins, spécifiques et originaux ont en plus la chance de bénéficier d’un potentiel de vieillissement immense, ce qui ne fait qu’accroître leur attrait.

On retrouve ainsi logiquement dans ce classement une majorité de vins matures, des années 1980 et 1990, voire très anciens comme le vin jaune Les Vignasses 1959 de Lucien Clavelin ou le château-chalon 1969 de Cartier. Le palmarès comporte une grande partie de signatures classiques mais bien connues des amateurs : Jean Macle, Jacques Puffeney, Perron, Berthet-Bondet, Labet, Tissot, château d’Arlay, Rolet…

La Savoie, un vignoble encore sous-estimé mais prometteur

Enfin, trois vins de Savoie se sont glissés dans ce palmarès, témoignant d’une région qui reste encore largement dans l’ombre, malgré, là aussi, d’énormes progrès qualitatifs.  Il s’agit de trois domaines partenaires d’iDealwine – comme quoi, notre équipe est sur la même longueur d’ondes que nos enchérisseurs ! – : le domaine des Ardoisières, Jacques Maillet (aujourd’hui domaine Marie & Florian Curtet) et Gilles Berlioz. Là encore, on retrouve le dénominateur commun de la biodynamie et des vinifications nature.

Voir tous les vins du Jura actuellement en vente

Voir tous les vins de Savoie actuellement en vente

Retrouvez aussi nos autres palmarès d’enchères semestriels sur notre blog :

Cet article a 2 commentaires

  1. zaz

    Se relire, se faire relire.
    Il faudrait faire attention à l’orthographe : (Plousard au début de l’article et Arlet, là, juste au-dessus) !

    1. iDealwine

      Bonjour,

      Merci pour votre vigilance. Malgré nos efforts, il est en effet toujours possible de laisser passer quelques fautes. Nous avons corriger l’erreur pour Arlay, en revanche, ploussard est bien correct, c’est l’autre nom (plus local) du poulsard.
      Cordialement,
      La rédaction.

Répondre à iDealwine Annuler la réponse