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Jeudi 16 et vendredi 17 février dernier, nous étions en vadrouille dans cette magnifique région qu’est la Bourgogne. Depuis peu, nous avons ouvert un nouveau bureau à Beaune et c’était donc l’occasion d’accompagner notre acheteuse de vins de Bourgogne, Amicie Debavelaere. Sous le soleil et dans la douceur de l’hiver, nous avons rendu visite à quelques-uns de nos domaines partenaires à Saint-Romain, Saint-Aubin et Pommard. Retour sur ces visites exceptionnelles, en bonne compagnie !

Henri et Gilles Buisson – domaine historique de Saint-Romain

Première étape de notre voyage : le domaine Henri et Gilles Buisson, basé dans le village reculé de Saint-Romain. Deux frères gèrent ce domaine familial depuis 2008. Franck s’occupe de la commercialisation, tandis que Frédérick se charge des vins (après avoir fait ses armes au domaine Leflaive). Ils représentent la 8ème génération d’une famille installée dans la région depuis le XIIème siècle.

Le nom du domaine vient de leur grand-père Henri, et leur père Gilles. En 1947, à la naissance de l’AOC Saint-Romain, Henri Buisson décide de se concentrer sur ses vins et de les embouteiller lui-même. A l’époque il ne dispose que de 3.5 hectares de vignes. Depuis le milieu des années 90, la famille Buisson cultive ses vignes en culture bio et biodynamique (certifié depuis 2019). Il n’y a donc aucun désherbant, et les sols sont peu travaillés (pourquoi ? lisez notre article sur le travail des sols vs l’enherbement). La biodiversité est privilégiée : près de 80 arbres (pêchers, poiriers) ont été plantés, et lorsqu’une parcelle est arrachée, la jachère dure près de 5 ans afin de permettre un meilleur repos des sols !

Aujourd’hui, le domaine s’étend sur 20 hectares de vignes : 17 hectares de propriété et 3 hectares en fermage. 18 cuvées sont produites par le domaine, ainsi qu’un peu de négoce. De nombreux terroirs et climats sont travaillés.  En rouge, on retrouve les AOC Saint-Romain, Corton, Beaune, Auxey-Duresses, Volnay et Pommard. En blanc, les appellations Corton-Charlemagne, Meursault et six climats de Saint-Romain s’expriment.

Ces dernières années, le domaine marque un renouveau avec des vins de plus en plus précis. En 2018, un changement des étiquettes vient illustrer ces avancées. Les vins reflètent de belles expressions de leurs terroirs. Convaincus de la qualité du terroir de Saint-Romain, les frères Buisson poussent d’ailleurs pour la reconnaissance de premiers crus. Un combat difficile, étant donné que beaucoup de vignerons de l’AOC vendent au négoce.

Nous avons eu la chance de déguster deux saint-romain 2021 : Sous Roche (rouge) et Le Jarron (blanc). Le premier révèle de jolies notes de petits fruits rouges, fruits noirs, fleurs, eucalyptus. Les tannins sont très fins, avec une belle persistance aromatique. Un vin frais et équilibré ! L’élevage de ce vin a duré 12 mois en fût de chêne (dont 10-15% de bois neuf) avant de terminer en cuve béton. Ainsi, il n’y a pas d’accroche boisé. D’ailleurs, il n’y a aucun bois neuf pour les grands vins du domaine. Le deuxième vin, venant du climat de Jarron, a été très touché en 2021 à cause du gel. Les raisins qui ont été récoltés sont ceci dit d’une très belle qualité, donnant un vin d’une finesse exceptionnelle, avec des arômes de fruits blancs, fruits jaunes, vanille. Une belle fraîcheur, est soutenue par une certaine rondeur avec un boisé bien intégré. C’est un vin parfaitement équilibré. Comme le vin rouge, ce blanc a passé 12 mois en fût de chêne avant de finir son élevage en cuve béton.

Retrouvez les vins d’Henri et Gilles Buisson en vente.

Hubert Lamy – la fraîcheur au summum de Saint-Aubin

La deuxième étape de notre périple nous emmène au village de Saint-Aubin, à la rencontre du vigneron Olivier Lamy, du domaine Hubert Lamy, véritable ambassadeur des vins de cette AOC.

Créé en 1973 par Hubert Lamy, ce domaine s’étend aujourd’hui sur 18.5 hectares (contre 8 hectares au début). Après être descendus à la cave, Olivier nous parle de l’époque où son père avait une parcelle de Puligny, dont les vins n’avaient pas le succès d’aujourd’hui. Cette parcelle était plantée d’1/3 de chardonnay, 1/3 de pinot noir, et 1/3 de pelouse. Le tiers de pelouse permettait d’avoir des lapins pour se nourrir, le tiers de pinot noir pour faire du vin rouge qui se vendait, et le tiers de chardonnay pour avoir du vin blanc qui ne se vendait pas. Depuis, les temps ont bien changé, car les vins d’Olivier Lamy s’arrachent.

A Saint-Aubin, règne une grande amplitude thermique : il fait relativement chaud dans la journée et frais dans la matinée. Il y a une grande richesse de sols : sur 300 mètres peuvent se succéder 3 styles de sols (marnes rouges, bleues et calcaires). Le style des vins du domaine est, d’après les mots d’Olivier Lamy, « mûr, minéral et frais ». L’une des particularités ici est que certaines parcelles de vignes sont cultivées à haute densité. On vous explique. En moyenne, en Bourgogne, la densité de plantation avoisine les 10.000 pieds à l’hectare. Au domaine, en moyenne, cette densité est de 14.000 pieds. Olivier Lamy a décidé quant à lui de planter quelques parties de parcelles à des densités entre 20.000 et 30.000 pieds à l’hectare. Cela donne des petites grappes de raisins (80 grammes au lieu des 150 grammes habituels), concentrant les arômes. En effet, une grande concurrence entre les pieds de vigne, les force à puiser plus profondément dans les sols. La culture au domaine est biologique (non certifiée).

En termes de vinifications, Olivier Lamy est peu interventionniste. Il ne fait pas de bâtonnage et il utilise peu de soufre. Pour l’élevage, il les préconise longs, et n’utilise aucun fût neuf pour les blancs (et 10% pour les vins rouges). Ses vins sont d’une précision, d’une finesse et d’une fraîcheur exceptionnelle ! Ils affrontent les années avec grâce, en témoignent les vins servis en dégustation (coup de cœur avec le saint-aubin La Princée 2014 !). Olivier recommande d’attendre ses vins cinq ans, ou un peu plus de 12 ans, certains ayant tendance à se refermer dans cette fenêtre.

Pour en savoir plus sur ce domaine, lisez notre article dédié.

Comte Armand – élégance à Pommard

Dernière étape de notre escapade : le domaine Comte Armand, aussi appelé Domaine des Epeneaux. Ce domaine s’étend sur 9 hectares. Il détient notamment un premier cru emblématique de Pommard en monopole (5,23 hectares) : le Clos des Epeneaux. La viticulture y est biologique et biodynamique.

Paul Zinetti, régisseur du domaine, nous accueille pour déguster quelques vins. Il travaille au domaine depuis le millésime 2014. La famille propriétaire, quant à elle, habite à Paris.

Une dégustation verticale (2019, 2018, 2017 et 2016) du Clos des Epeneaux nous permet d’avoir une bonne idée du terroir de ce cru (composé de différents sols, de fer, d’argiles, de calcaires). Les vignes sont âgées de 37 à 92 ans. L’élevage pour ce vin dure environ 22 mois, en fût de chêne (dont 40-50% de bois neuf, chauffe légère).

Le 2018 s’ouvre sur un très joli fruit, une belle finesse, des tannins présents mais bien intégrés. Ce millésime chaud ne marque pas trop le vin. Les rendements pour cette année avoisinèrent les 34 hectolitres à l’hectare.

Le 2017 est un vin avec des notes de fruits noirs et rouges, de fleurs. Il révèle une belle fraîcheur et un équilibre absolument parfait.

Nous dégustons les bourgogne-aligotés après les pommards, avec les millésimes 2021 et 2020. Cette cuvée provient d’un assemblage d’un peu moins d’un hectare de vignes, âgées de 20 (plantées à proximité de Pommard) et 90 ans (sur la commune de Meursault).

Bourgogne Aligoté 2021 : sapide, frais, équilibré, révélant la fraîcheur du millésime, avec une trame citronnée et des fleurs blanches.

Bourgogne Aligoté 2020 : plus chaud que le précédent, avec des arômes de citrons mûrs, une belle minéralité, de la fraîcheur et une rondeur contenue.

Les vins du domaine Comte Armand en vente.

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