Pour débuter bien démarrer l’année, ne manquez pas les conseils d’Angélique de Lencquesaing interviewée sur BFM Business au sujet de l’investissement dans le vin et particulièrement de l’importance du choix du millésime.
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A l’orée de cette nouvelle année, voici venu le temps des résolutions. Et pourquoi pas, celle de constituer une cave qui représentera, à terme, un beau patrimoine. Ou pas. Angélique de Lencquesaing, vous allez nous guider dans nos premiers pas.
Avec joie, il y a certains écueils et chausse-trappe qu’il faut effectivement éviter. Certains sont évidents, d’autres moins.
Commençons par les plus évidents alors…
Deux premiers points importants :
- Premièrement, il est nécessaire de prévoir le lieu qui va accueillir vos vins. Evident, mais pas nécessairement simple.
- Deuxièmement, il faut considérer la durée de conservation des vins. Le placement-vin n’est pas un investissement de court terme, chez iDealwine, nous constatons que les meilleures plus-values à la revente se réalisent au terme d’une période de 8, 10 ans au minimum.
Les vins doivent donc être précieusement conservés durant ce temps, dans une cave bien sécurisée, répondant aux conditions de température et d’hygrométrie qui favoriseront la conservation du vin, sans pour autant altérer les étiquettes – deux objectifs subtiles à concilier -. Si vous n’avez pas de cave, un lieu de stockage professionnel, comme il en existe à Paris ou dans certaines grandes villes, pourra avantageusement répondre à vos attentes. Précisons qu’iDealwine propose un service de stockage de vin dans un espace dédié. Ce qui, au passage, vous évitera la tentation de boire votre placement sur un coup de tête ;).
Ensuite, il faut remplir sa cave, par quoi commence-t-on ?
Dans la mesure où les vins vont devoir patienter plusieurs années avant d’être revendus, il est important de considérer la qualité du millésime. Certaines années parviennent rapidement à maturité, d’autres moins. Certains millésimes offrent de belles perspectives de garde, d’autres doivent être bus rapidement. La valorisation des vins est corrélée à ces éléments.
On parle souvent des « années du siècle », ce sont celles-ci qu’il faut privilégier ?
Le XXème siècle a effectivement produit un certain nombre d’années mythiques, telles que 1929, 1947, 1961, 1982, 1989, 1990… Elles sont auréolées d’un statut d’icône, et continuent à se valoriser car les caractéristiques climatologiques de ces millésimes les dotent d’un excellent potentiel de garde.
Les millésimes « du siècle » semblent se multiplier depuis quelques années, est-ce de nature à faire baisser les cours ?
Oui, effectivement, depuis l’an 2000, la nature a produit une succession de superbes millésimes, celles que l’on qualifie d’« année du siècle » se multiplient. Mais attention, la qualité du millésime n’est pas uniforme au sein du vignoble français, et encore moins dans l’ensemble des zones viticoles du monde.
Bordeaux a longtemps donné le « la » en matière de qualité du millésime, en raison de la médiatisation remarquablement orchestrée autour des dégustations primeur du millésime. Une belle année à Bordeaux, comme 2000, 2005, 2009 ou 2016 n’a pas nécessairement produit les mêmes réussites dans les autres vignobles. A l’inverse, 2007, difficile à Bordeaux, est une très belle année dans la vallée du Rhône, par exemple.
Certains millésimes font l’unanimité dans la plupart des régions. Ce fut le cas, par exemple, en 2010, 2015 et en 2018. 2019 et 2020, et probablement 2022 ont presque fait un sans-faute eux aussi !
Bordeaux reste toujours la référence dans les repères de constitution d’une cave ?
Dans les enchères enregistrées en 2022 sur la plateforme d’iDealwine, Bordeaux perd du terrain, certes, mais demeure la région la plus présente dans les catalogues, en volume (environ 37% des échanges).
Par ailleurs le flacon le plus cher adjugé en 2022 est une impériale de petrus 2015, adjugée 62 000€. Donc oui, Bordeaux demeure une référence, même si les autres régions grignotent du terrain.
Si Bordeaux perd du terrain, doit-on se tenir éloigné de ses vins, d’un point de vue patrimonial ?
Il faut toujours raisonner en fonction de ses choix de cœur avant tout. Sans perdre de vue les critères plus objectifs qui vont orienter les choix patrimoniaux.
De ce point de vue Bordeaux dispose de 3 atouts majeurs :
- la qualité des vins qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps,
- la capacité de garde des vins,
- la notoriété des marques qui en fait un placement aisé à revendre
En revanche, les volumes importants produits à Bordeaux nécessitent d’effectuer des choix précis. Privilégier les petits vignobles de la rive droite (Saint-Emilion, Pomerol), ou, dans le Médoc, acquérir des flacons en grand format comme cette impériale… tout cela introduit un critère de rareté qui renforce au fil des ans l’attractivité des vins, et leur prix.
Vous parlez de rareté, la Bourgogne, j’imagine, est au sommet de ce que les amateurs doivent rechercher actuellement ?
En 2022, la Bourgogne a été la région star des ventes aux enchères, si l’on considère ses signatures les plus recherchées de la côte de Nuits. Dans le top 5 des flacons les plus chers adjugés, on trouve deux grands formats de petrus (impériale et double-magnum), et trois bouteilles de… grands crus de Bourgogne.
Les domaines Leroy et de la Romanée-Conti se disputent les premières places, comme les années précédentes. A des niveaux de prix qui ont véritablement explosé au cours du premier semestre 2022, avant de connaître un début d’accalmie salvateur en fin d’année.
Dans cette région, l’effet millésime est-il aussi déterminant qu’à Bordeaux ?
Beaucoup moins, en effet, car ce qui prime, c’est la rareté avant tout. La production issue des domaines phare de la Côte de Nuits est tellement infime, notamment par comparaison avec Bordeaux que ce qui compte avant tout, c’est de trouver le vin. D’autant que les années récentes, marquées par le gel, ont été cruelles pour la Bourgogne. A cet égard, 2022 va détendre le marché avec une belle production, tant en volume qu’en qualité.
Les prix pourraient ainsi se détendre ?
Nous n’en sommes pas encore là… : l’année dernière, les volumes de crus de bourgogne échangés aux enchères sont restés presque stables, ils ont crû de 4% seulement. En revanche, en valeur, le montant adjugé à bondi de 65%. C’est dire combien l’envolée des prix a été foudroyante.
S’agissant du musigny de Leroy, le 2006, un millésime classique (pas spécialement iconique) il a atteint 34 100€, soit une hausse de 21% par rapport au précédent record enregistré en 2021 sur le même vin.
Justement, à de tels niveaux de prix, l’amateur peut-il encore entrer sur ce marché ?
C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les prix ont tendance à se stabiliser depuis quelques semaines. « Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » : on retrouve le fameux adage boursier, appliqué au marché des grands crus, à une différence près qui tient dans la rareté des vins. Quelques centaines de flacons de musigny produits chaque année au domaine Leroy, 4 à 5 000 bouteilles de romanée-conti. Le tout, face à une demande planétaire qui ne cesse de croître…
Donc, en Bourgogne, c’est la rareté qui prime, avant même la qualité du millésime. Est-ce le cas également dans les autres régions ? Ou existe-t-il des millésimes de collection ?
La vallée du Rhône conjugue plusieurs atouts qui se rapprochent de ceux de Bordeaux :
- les belles années, nombreuses,
- des vins de solide garde
La signature du vigneron constitue un point de différenciation important dans une région finalement assez généreuse.
Dans cette région passionnante, le jeu le plus excitant consiste à tenter de dénicher les domaines qui vont un jour rejoindre les étoiles, les vignerons stars tels que Rayas ou Henri Bonneau, au Sud, Chave, Jamet ou Guigal, au Nord de la région. Les candidats talentueux sont nombreux et les styles de vin variés.
J’ajoute une précision : les prix sont nettement plus abordables que les records récemment cités !
Finissons peut-être avec la vallée de la Loire, plus septentrionale, l’effet millésime entre-t-il en jeu ?
Oui, mais pour de plus tristes raisons. La région a en effet subi de plein fouet de dramatiques épisodes de gel ces dernières années, qui ont détruit une part importante de la production dans certaines appellations. Trouver un 2021 va être difficile dans nombre de domaines. J’ajoute que l’amplitude géographique de cette région rend difficile l’établissement d’une hiérarchie des millésimes. Certains ont toutefois été bénis par les cieux et la nature, à l’image de 2010, ou 2018, qui demeurent des références dans la plupart des appellations. Et des vins de longue garde.
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Merci Madame de LENCQUESQING..
Cet interviewe est limpide et un parfait enseignent pour nous guider dans nos achats. Le portefeuille nous évitera les achats dispendieux qui nous interpellent. Merci et bonnes enchères !
Dominique G.