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Fin septembre, SOWINE organisait une table-ronde sur les tendances de consommation de vin et des spiritueux ainsi que l’impact des nouvelles technologies sur les comportements de leurs consommateurs en France. Nous nous y sommes rendus et voici les enseignements que nous avons reçus.

Comme chaque année, SOWINE a effectué une étude très poussée sur les tendances de consommation de vin. Cette année, les fondateurs de l’agence l’ont effectuée en partenariat avec la société d’études Dynata et ont pu catégoriser ces données chiffrées en trois quatre grandes parties :

  • Les français et le vin
  • Le rapport des français au bio, et plus précisément au vin bio
  • Le rapport des français au digital
  • Un regard sur les français et les spiritueux
  • Les français et le vin

Depuis les années 1960 on observe de profondes mutations dans l’univers du vin. D’une part, sa consommation a été divisée par 2,4 en 60 ans, s’établissant aujourd’hui à 51 litres par an et par personne. D’autre part, il a changé de statut. Alors qu’il était un aliment, il est devenu une occasion de plaisir. Ceci a inévitablement eu pour conséquence l’augmentation du prix moyen de la bouteille puisque la consommation s’est raréfiée.

De nombreux facteurs expliquent cette baisse de la consommation. Le premier est le besoin que le client a d’être rassuré sur ce qu’il mange et boit, et ce depuis des crises alimentaires comme celle la vache folle. Le second correspond à la transformation de la mentalité de la population. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, elle cherchait à manger plus pour moins cher. Aujourd’hui, elle souhaite simplement consommer moins mais mieux, et donc investir plus. C’est l’essor des produits « sains », des produits « sans » (additifs, antibiotiques, conservateurs, etc.) Enfin, cette déconsommation s’identifie à la fragmentation des achats. Depuis les années 2000, on observe également une défiance envers les grandes marques et les gens ne font plus uniquement leurs courses en supermarché et favorisent les boutiques de quartier, la restauration à domicile et les enseignes qui entretiennent un lien entre le consommateur et le producteur. Et, force est de constater que cette fragmentation s’accentue depuis l’avènement du digital et des influenceurs.

Quelques chiffres illustrent cette consommation « récente » qui contraste fortement avec celle des années 1960. Le fait qu’un français sur deux déclare s’intéresser au vin est une donnée constante, mais, la nouveauté de l’année est le nombre majoritaire de personnes qui déclarent être « amateurs éclairés ».

En interrogeant les consommateurs, on se rend compte que :

  • 19% boivent peu,
  • 28% consomment du vin plusieurs fois par mois,
  • 36% en boivent plusieurs fois par semaine.

De façon générale, l’étude souligne que les hommes boivent plus de vin rouge et de vin blanc que les femmes. Ces dernières, elles, favorisent les rosés. Une conclusion très générale, avouons-le, car sur iDealwine (et au sein de l’équipe 🙂 ) les femmes se montrent beaucoup plus éclectiques ! Mais quelles régions privilégient les consommateurs ? Aussi étonnant que cela puisse paraître à l’heure ou le Bordeaux Bashing explose, Bordeaux se situe sur le haut de podium suivi de près par la Bourgogne, la Champagne, le Rhône et la Provence. Ces vins, les amateurs aiment les savourer dans un cadre intimiste, en famille et entre amis, comme l’attestent ces quelques chiffres :

  • 85% aiment consommer du vin à domicile,
  • 54% aiment consommer du vin au restaurant,
  • 12% aiment consommer du vin dans un bar ou un café.

Concernant les achats, leur fréquence est relativement stable depuis 6 ans (2013). Les plus grands acheteurs sont sans surprise ceux qui se déclarent connaisseurs avertis tandis que ceux qui achètent peu, voire pas, sont des jeunes disposant de petits revenus. Les clients se ravitaillent principalement en grande distribution (86%), chez des cavistes (32%) ou directement auprès des producteurs au domaine ou au cours de salons (23%).

Leurs critères d’achats sont variés et concernent les prix, la région ou le pays d’origine, le ou les cépages, les appellations et les qualités gustatives renseignées. Pour ne pas faire d’erreur lors de cet achat ô combien important, 70% des consommateurs estiment qu’il est important de se renseigner avant que ce soit auprès de son entourage (53%) et de professionnels (42%), sur des sites web (20%) ou dans des guides spécialisés (20%).

  • Le rapport des français au bio, et plus précisément au vin bio

Comme nous le disions précédemment, de grandes crises alimentaires ont engendré une prise de conscience collective et une peur des pesticides. Le bio est donc devenu un pilier du marché (10%) quand autrefois il n’était qu’une tendance. Notre époque connait donc un véritable essor des vins sains dont la demande est plus forte que l’offre. Mais, pas de panique, le consommateur associe « quantité limitée » à « qualité » 😉

Il faut savoir qu’un tiers des français achète des produits bio (hors vin) et que 35% d’entre eux achètent des vins bio en ayant pris soin d’analyser la bouteille et le label. Toutefois, même s’ils sont prêts à payer plus cher pour acheter du bio, cet acte d’achat reste occasionnel. Celui-ci est motivé par le fait de :

  • S’assurer de la qualité du vin
  • Soutenir le producteur et le terroir
  • Respecter l’environnement
  • Faire attention à sa santé
  • S’assurer de l’origine du vin

Mais quelques freins subsistent tels que le prix parfois trop élevé, une méconnaissance du label (84% ne savent pas ce qu’est un vin biodynamique et 55% ne savent pas ce qu’est un vin nature), une crainte d’un goût différent et, enfin, le fait de ne pas se sentir concerné.

 

  • Le rapport des français au digital

SOWINE enregistre que, pour la première fois, le nombre d’amateurs éclairés croît. Et ce n’est pas un hasard puisque le digital, une des sources d’informations notoires, a décomplexé le consommateur en lui donnant le droit de ne pas savoir.

De façon générale, 45% des internautes suivent des comptes d’influenceurs et leur accordent une grande importance. Ainsi, un tiers des grands consommateurs ont déjà acheté du vin recommandé sur les réseaux sociaux qu’ils suivent.

En parallèle, le commerce du vin en ligne a évolué (+31%) en 2019. Et pour cause, de nombreux éléments les y incitent tels que :

  • Les prix attractifs et les offres promotionnelles
  • La valorisation des frais de livraison
  • La qualité des informations délivrées sur le vin
  • Les avis d’experts
  • Les délais et les conditions de livraison
  • La sécurité du paiement en ligne.

Quels sites privilégient-ils ? Ceux de grande distribution (37%), de ventes privées (32%), de producteurs (32%), d’e-commerce généralistes (23%) et de caviste (20%).

  • Un regard sur les français et les spiritueux

Phénomène relativement récent, l’attrait pour les spiritueux s’intensifie au fil des ans avec actuellement un grand coup de cœur pour le rhum, le whisky et la vodka. Ainsi 39% des personnes interrogées déclarent s’y intéresser, 3% d’entre eux être connaisseurs, 62% néophytes et 35% amateurs éclairés.

Ainsi, 63% des français consomment des spiritueux, mais comment les préfèrent-ils ? Purs avec ou sans glace (34%) ou en cocktails (33%) bien sûr ! Et comme pour le vin, le lieu de consommation privilégié reste la sphère privée (79%) lors de l’apéritif (62%), en soirée (46%), en digestif ou lors d’un repas. Il semblerait que des accords gastronomiques sidérants existent ! Toutefois le nombre de grands acheteurs est largement inférieur (7%) à celui d’acheteurs occasionnels (45%). Il faut dire que ces nectars se savourent !

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