Une horde d’amis s’annonce ? A la rengaine habituelle : « je n’ai pas eu le temps », pas de panique, l’essentiel est que cela ne se voit pas. Un buffet froid de charcuteries et petites bouchées sorties de chez le traiteur (congelées… ou pas) et le tour est joué. Avec cela, pas question de poursuivre dans l’effort : à repas de feignasse, vins de feignasse.
Définition
Des vins faciles à boire, premiers degrés, qui ne nous plongent pas dans les profondeurs abyssales du doute (la dimension culturelle du grand vin est-elle assimilable au dégustateur et vice-versa ?) ni ne nous emportent dans des émotions trop subtiles pour être contenues.
Des vins de charme, entiers et francs, un peu cavaliers dans leur approche sans préliminaires aussi, mais pour le moins agréables et consensuels (un peu plus sensuels d’ailleurs, cela vaut mieux).
On n’est pas là pour en mettre plein le verre, étaler ses liquidités et son patrimoine viticole ; l’objectif est de liquider du jus, d’écluser de la boutanche. Bref, de passer un bon moment, dans la joie et la bonne humeur, les deux vérités premières de la destinée humaine.
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Sélection
Dans cette catégorie – sans aucune volonté de jugement ici, seulement un choix – je mets volontiers les vins du Beaujolais, en particulier les crus. Souvent oubliés, voire dénigrés, on adore les citer, moins souvent les offrir. Pourtant quelle joliesse ! La fraîcheur, la candide sympathie du gamay lorsqu’il est jeune, l’évidence même en font les candidats idéals. Les plus structurés (morgon, moulin-à-vent) escorteront la terrine et le pain frais avec grâce.
Sur la même idée, en blanc, je citerais les muscadets. Ceux des meilleurs producteurs, et aussi ceux des trois crus communaux nouvellement créés (Clisson, Gorges, Le Pallet), non seulement peuvent vieillir, mais offrent pour dix euros (souvent moins), un imbattable plaisir de dégustation. Salins, tendus, pimpants et frais, ce sont des caméléons. Charcuteries, fromages de chèvre ou pâtes pressées, terrine de campagne ou de poisson, flanc de légumes : ils refont le palais jusqu’à la bouchée suivante.
En Bourgogne, les appellations moins cotées offrent de jolis vins à boire sur leurs deux ou trois premières années. Saint-Aubin, Montagny, Bouzeron, Saint-Romain par exemple illustrent en blanc ou/et en rouge le caractère aimable du pinot noir et le charme du chardonnay.
Hors des sentiers battus, tendez le bras vers Montravel, à la frontière des côtes-de-Castillon, qui offre des rouges suaves et plein d’élan. Le terroir de Malepère, entre influences océanique et méditerranéenne, dans l’esprit du Cabardès, regorge de bonnes bouteilles à prix serrés.
Plus au nord, sur les bords de l’Atlantique, les Fiefs Vendéens ont accroché l’AOP ; pour prolonger les vacances ou prendre un bon bol d’air marin, c’est extra.
Le sud offre aussi une palanquée impressionnante de très bons vins : Languedoc, Provence, Minervois peuvent fournir des styles variés, à la fois denses et frais lorsqu’on pioche dans des terroirs d’altitude. Sans compter la panoplie des côtes-du-rhône.
Enfin la Loire n’est pas en reste dans cette manne bachique.
Un choix tellement vaste me direz-vous que l’on a parfois du mal à se repérer. Une bonne revue, un bon guide, les conseils d’iDealwine, un peu de bonne volonté et un zeste de passion : vous n’êtes pas loin du compte.
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