
Rêver en grand pour oublier un quotidien morose : tel était le mot d’ordre que se sont passé les amateurs en bataillant sur iDealwine pour remporter de beaux flacons. Les belles enchères du mois dernier portent la double empreinte de la mondialisation des acheteurs et de leur profils variés, d’une part, et d’un réel éclectisme dans leurs choix, d’autre part. Dans une conjoncture pourtant incertaine, ils ont fait honneur aux grands flacons du vignoble, tout en se montrant pointus et exigeants.
En Bourgogne, c’est une fois de plus la rareté qui a fait la différence. Les amateurs ont scruté les catalogues pour venir y dénicher les trésors manquant encore à leur collection. Outre deux flacons de romanée-conti, respectivement adjugés 15 650€ (pour un 2017, -4%) et 10 016€ (1986, prix stable), le grand cru La Tâche s’est distingué, plusieurs millésimes matures enregistrant de notables envolées (4 883€ pour un 1985, +44% et 2 779€ pour un 1992, +17%). Une signature confidentielle a également fait vibrer les enchères le mois dernier. Le nom de Cécile Tremblay n’est pas étranger aux admirateurs d’Henri Jayer, dont elle est la petite-nièce. Son domaine, créé en 2003 lorsqu’elle a repris les vignes de ses grands-parents, couvre de petites parcelles idéalement situées dans les appellations les plus prestigieuses de la Côte de Nuits. Classée parmi les étoiles des enchères dans le dernier Baromètre iDealwine, son succès n’a pas faibli ces dernières semaines. Le grand cru de Chapelle-Chambertin s’est distingué : un 2015 a été adjugé 1 427€ (+20%) et un 2010, 1 252€ (+37%). Très recherché aussi, le rare échézeaux du domaine, vendu 1 377€ le 2015, et 1 064€ le 2012. A Chambolle-Musigny, son premier cru Les Feusselottes 2015 est parti pour 701€ (+7%) tandis que le vosne-romanée les Rouges du dessus 2015 atteignait 689€ (+21%). Les vignes qu’exploite Cécile Tremblay à Nuits-Saint-Georges étaient également représentées par un premier cru les Murgers 2010, vendu 488€ (+21%).
A Bordeaux, les amateurs se sont montrés tout aussi sélectifs. Le mois dernier, ils ont jeté leur dévolu sur de beaux millésimes matures. Leurs choix s’est concentré sur les années « du siècle », telles que 1959 (Château Latour, 2 379€, +33%), 1989 (Petrus, 3 443€, +12%), ou encore 2000 (Mouton Rothschild en magnum, 1 640€, +5%). Les enchérisseurs ont bien identifié que dans certaines propriétés, des millésimes qui ne figurent pas parmi la liste des années phares ont produit de grandes réussites. C’est le cas de 1983 à Pichon Lalande (adjugé 188€, +10%). A Sauternes, le 2001, culte, était représenté dignement par le Château d’Yquem, adjugé 1 377€ en magnum (+6%).
Dans la vallée de la Loire, les flacons du Clos Rougeard occupent toujours le devant la scène. Si les niveaux de prix sont dans l’ensemble demeurés stables pour les cuvées de rouge, plusieurs millésimes de la cuvée Brézé, en blanc, semblent entamer une belle trajectoire haussière (275€ pour le 2010 par exemple, +11%). En Auvergne, de rares flacons signés Aurélien Lefort ont trouvé leur public. La cuvée BabaCool 2020 a été adjugée 338€ (+35%) tandis que « Brave de Traque » 2019 atteignait 313€ (+36%).
En Alsace, signalons les belles adjudications enregistrées le mois dernier pour les vins de la maison Trimbach. Son joyau, le riesling Clos Sainte-Hune, s’est vendu 250€ – il s’agissait d’un 1996 -, et la cuvée Frédéric Emile était elle aussi à l’honneur, présente dans une belle série de millésimes, en bouteille et en magnum. Parmi ces derniers, un 2004 a été adjugé 175€ (+18%), et un 2002, 150€ (+23%).
Dans la vallée du Rhône enfin, après de longs mois d’assagissement des cours, Château Rayas a repris tout au long du dernier trimestre le chemin la hausse. Un 2005 a franchi le seuil des 1 000€ (1052€, +33%) et plusieurs autres millésimes l’ont frôlé : 1998 (964€, +5%), 2009 (939€, +16%), 2007 (939€, +19%). En Côte-Rôtie, les La-La-La de Guigal suscitent un intérêt qui ne faiblit pas. La Mouline 1990 se vendait ainsi 776€ (+6%), et La Turque 1991, 714€ (+4%).
Est-ce un pied de nez au climat anxiogène couplé à une météo désastreuse ? En Champagne, l’ambiance reste fébrile dans les enchères iDealwine : les amateurs ont redoublé d’ardeur pour remporter les grandes cuvées issues des caves de Champagne, notamment celles issues des grandes maisons, telles que Krug (Clos du Mesnil 1990, 1 753€), Roederer (1 127€ pour Cristal 2012 en magnum, +17%) et bien sûr l’iconique Dom Pérignon (889€ pour le Brut 1986, +44%). Les champagnes de vignerons avaient eux aussi le vent en poupe le mois dernier, qu’il s’agisse de Cédric Bouchard (Roses de Jeanne Le Creux d’Enfer 2012, 889€, +112%), Ulysse Collin, Marguet, Lurquin, Marie-Noëlle Ledru…Sans oublier la signature Selosse, dont une bouteille d’Extra-Brut 1er cru 2009 a atteint 1 252€ (+6%).
Le vin, valeur refuge dans un environnement incertain ? Assurément, à condition de se montrer sélectif, et de rester à l’affût.
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