En 1991, le scientifique Serge Renaud louait les vertus d’une consommation modérée de vin pour prévenir les maladies du cœur. 25 ans plus tard, les travaux du chercheur sont-ils toujours d’actualité ?

Les effets du vin sur la santé, ainsi que ses potentielles vertus, font couler de l’encre depuis longtemps. Louis Pasteur écrivait déjà, dans ses « Etudes sur le vin » publiées en 1866 : « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».

L’expression « French Paradox » est utilisée pour la première fois en 1986, et popularisée par Serge Renaud, père d’une étude sur le vin et la santé. A l’époque, il partait d’un constat indéniable : les Français, malgré un tabagisme plus élevé et une consommation plus importante de graisses saturées (le « mauvais cholestérol »), présentaient un risque statistique de maladie cardiovasculaire 3,5 fois inférieur aux Américains.

Ce constat est encore d’actualité : la France affiche le taux le plus bas d’Europe pour la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires, pour les deux sexes (en 2009, 158 morts pour 100 000 chez les hommes et 92/100 000 pour les femmes). Dans le monde, elle reste le deuxième meilleur élève derrière le Japon.

De plus, au sein même de la France,  les études démontrent que la partie nord de la France est nettement plus touchée par les maladies du cœur que le pourtour méditerranéen.

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Quel rapport avec le vin ?

La consommation régulière et modérée de vin (et notamment de vin rouge), est une tradition française par excellence. Encore aujourd’hui, malgré une chute par rapport aux années 1970, les Français restent les premiers consommateurs de vin au monde (environ 45 litres par personne et par an).

C’est cette particularité culturelle à laquelle Serge Renaud, suivi d’autres scientifiques, a attribué la relative préservation des Français vis-à-vis des maladies cardiovasculaires. Il a démontré les effets bénéfiques d’une consommation modérée de vin rouge (jusqu’à 2 verres par jour pour les femmes et 3 pour les hommes). Grâce à ses composés phénoliques et ses propriétés antioxydantes, celle-ci serait bénéfique à la bonne santé des artères.

En effet, les majeures pathologies cardiovasculaires proviennent de la formation d’un caillot faisant obstruction à la circulation du sang dans les artères. Dû à la constitution progressive de dépôts sur les parois des artères, les facteurs en sont multiples et complexes : tabac, excès de cholestérol dans le sang, diabète, hypertension artérielle, surpoids… La consommation régulière et modérée de vin rouge, au contraire, apparaît plutôt comme un facteur protecteur.

Cette théorie est-elle toujours d’actualité ? Entre 2014 et 2015, Jérôme Maes, chargé de mission au cabinet Alcimed, a recensé plus de 1200 études liées au vin et à la santé (source : Vitisphere). Si une partie d’entre elles ont relativisé le « French Paradox », aucune ne l’a fondamentalement remis en cause, et la plupart vient plutôt en appuyer les affirmations. D’autres études sont même en cours, se penchant sur d’éventuels effets bénéfiques pour prévenir les maladies d’Alzheimer, de Parkinson, ainsi que certains cancers.

Un aspect qui convient d’être ajouté aux théories de Serge Renaud, est l’importance du régime méditerranéen ou « régime crétois » dans cette corrélation géographique. Si les régions moins touchées par les maladies du cœur sont les plus consommatrices de vin rouge, ce sont aussi celles où ce régime méditerranéen est le plus répandu : à savoir, des habitudes alimentaires constituées de légumes, de fruits, de poissons plutôt que de viandes rouges, et de matières grasses mais non saturées, telles que l’huile d’olive.

Attention toutefois, à ne pas verser dans l’optimisme excessif. Ce qui est bon pour les artères n’est pas forcément bon pour le muscle cardiaque, pour l’œsophage, ou encore pour le foie. Tout excès étant par définition néfaste, les scientifiques insistent sur la modération et sur l’effet « courbe en J » de la consommation de vin : toute consommation excessive s’avère évidemment néfaste pour le cœur et pour l’organisme en général. Les vraies solutions restent claires : habitudes alimentaires saines, arrêt du tabagisme, activité physique régulière, etc.

Longue vie au vin donc, et à la modération :=) .

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